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Année 2022-Homélie pour le 27ème dimanche du temps ordinaire (JGA).

Le Saint Rosaire.
Le Rosaire, en orientant les regards sur Dieu et sur Marie, donne une orientation à la vie, une spiritualité d’espérance. Oui, celui qui dit le Rosaire, qu’il le veuille ou non, bon gré mal gré, est obligé de regarder vers le ciel.


Voulez-vous prendre 15 minutes de votre temps, chaque jour, pour connaître et aimer Jésus Christ?
Pour grandir dans la science des saints et des bienheureux?
Pour prier sans cesse, sans vous lasser?
Pour conquérir la vie éternelle, et des âmes?

«Par le Rosaire on peut tout obtenir… c’est une longue chaine qui relie le Ciel et la terre : une des extrémités est entre nos mains et l’autre dans celles de la Sainte Vierge», disait Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus.
Priez le Rosaire, ou du moins le chapelet ; il n’est pas seulement une composition de Notre Père et de Je vous salue Marie, mais un divin abrégé de la vie, de la passion, de la mort et la gloire de Jésus et Marie. Le chapelet offre ainsi un chemin d’oraison, donnant de parcourir successivement les mystères joyeux, lumineux, douloureux et glorieux de la vie de Jésus et de Marie.

Evénements joyeux et attachants de la naissance ; événements fondateurs du commencement de la vie publique et de son développement ; événements douloureux de la rencontre avec le mal, avec la haine qui se trouve dans le cœur de tout homme et réponse de l’amour à travers la Croix ; enfin événements glorieux, tant pour Jésus que pour Marie, qui viennent clore leurs pèlerinages sur la terre.

Nos vies humaines, à l’image de la vie de Jésus, ont été, sont ou seront constituées d’événements joyeux, lumineux, douloureux et nous l’espérons aussi glorieux. En face de ceux-ci et plus particulièrement des événements douloureux, il nous arrivera d’être désarmés. Le Rosaire ne serait-il pas la réponse, l’arme passe-partout ? Comment douter d’un Dieu qui veut être appelé Père? Comment ne pas espérer, dans une tranquille confiance, en la puissance de la prière de Marie pour les pauvres pécheurs que nous sommes tous, maintenant et à l’heure de notre mort ?

Le Rosaire, en orientant les regards sur Dieu et sur Marie, donne une orientation à la vie, une spiritualité d’espérance. Oui, celui qui dit le Rosaire, qu’il le veuille ou non, bon gré mal gré, est obligé de regarder vers le ciel.

Saint Louis Marie Grignon de Montfort nous encourage au Rosaire, ou du moins au chapelet : « Prenez bien garde, s’il vous plaît, de regarder cette pratique comme petite et de peu de conséquence; elle est vraiment grande, sublime et divine. C’est le ciel qui nous l’a donnée, et l’a donnée pour convertir les pécheurs et les hérétiques. Dieu y a attaché la grâce dans cette vie et la gloire dans l’autre. Les saints l’ont pratiquée et les souverains Pontifes l’ont approuvée, encouragée ». En particulier Léon XIII et saint Jean Paul II, dans sa lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae (excellente lecture d’octobre).

Cessons de donner de la prière du Saint Rosaire l’image d’un doux et pieux ronronnement de fidèles inoffensifs cantonnés dans leurs églises et leurs paisibles « groupes de prière». Non ! Le rosaire est une arme de guerre, un glaive meurtrier, un fléau d’arme, une « kalach » spirituelle.
Les fidèles qui le prient doivent l’avoir en main pour s’en servir comme d’une arme impitoyable. Prendre son chapelet, c’est aller à la bataille ! Réciter son chapelet est un acte militant au sens étymologique du terme : un acte de militaire. Et souvenons-nous bien que par le sacrement de la confirmation qu’il a reçu chacun d’entre nous a été fait combattant : « Miles Christi ».

Eh bien ! la prière du rosaire est vraiment un acte de guerre, un acte combattant, un acte tout à la fois défensif et offensif qui blessera l’ennemi, qui l’empêchera de nuire. A chaque mystère, je suis dans un corps à corps avec l’ennemi.
Lutte sans merci contre le traître tapi au fond de moi ; lutte sans merci contre le monde, l’esprit du monde et tous leurs hideux satellites : hérésies, maçonnerie, révolution, libéralisme, socialisme, capitalisme, sectes diaboliques, islamisme, hypersexualisme… etc. ; lutte sans merci contre l’enfer déchaîné, répandu sur la terre, et œuvrant sans répit pour faire tomber les âmes en enfer.

A chaque « Ave Maria », je suis dans la mêlée et je frappe – un coup après l’autre, inlassablement répété, continûment réitéré – sur l’ennemi, pour défoncer sa cuirasse, pour la percer, lui transpercer le corps et le mettre à mort.
Et il faudra recommencer, encore et encore : « Ou bien tu mets à mort l’iniquité, ou bien c’est l’iniquité qui te tue », disait saint Augustin. Trop de chrétiens l’ont oublié et négocient leurs petits arrangements avec l’ennemi pour mener une vie chrétienne sans gêne et sans combat ; c’est sans nul doute l’une des raisons pour laquelle la Chrétienté se porte si mal.

Rappelons-nous que la fête de Notre-Dame du Très Saint Rosaire, a été originellement nommée Notre-Dame de la Victoire du Très Saint Rosaire, instituée comme une débordante action de grâce pour le salut de la Chrétienté, menacée par l’Islam, obtenu de manière spectaculaire à la bataille de Lépante.

Ainsi la fête du 7 octobre est la célébration jubilatoire de la victoire !
Fête de la victoire contre tous les ennemis du règne du Christ, victoire de Son Eglise, victoire de la Chrétienté.

Chaque fois que je saisis mon chapelet, je ne dois pas seulement me souvenir de Lépante, mais je dois en vérité actualiser Lépante : je dois transposer la lutte acharnée de Lépante, et sa victoire, à tous les combats actuels de la Sainte Eglise.

Perdez ce temps chaque jour, voulez-vous ? Qui perd sa vie à cause de moi la trouvera, dit Jésus.
Gaspillez ce temps quotidien, comme Marie Madeleine gaspilla le parfum de grand prix aux pieds du Seigneur.
Arrêtez le temps, suspendez-le, comme dit le poète. Mais suspendez-le à l’éternité, par le Christ, qui est Maître du temps et de l’éternité.
Comptez le temps, pas en heures, minutes et secondes, mais en Je vous salue Marie. « J’ai mis 3 Je vous salue Marie à faire mon lit »- « le temps de cuisson des nouilles? 10 Je vous salue » – « Je vais au lycée en 2 dizaines de chapelet»…

Ce chapelet est notre portable, notre fronde spirituelle. Il est une connexion gratuite et précieuse à Dieu, il est l’instrument de toutes les victoires de Dieu dans son Eglise et dans l’histoire. Octobre, c’est une course de prière sans risque d’essoufflement, sur un circuit balisé par les mystères de Jésus et Marie, avec la pulsation et le souffle des grandes prières chrétiennes.

A vos marques, prêts, Pater ! A vos marques, prêts, Ave !

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