Renouvellement et conversion.
Que l’espérance en la miséricorde de Dieu nous soutienne dans le tumulte des passions et des contrariétés. Courons avec confiance vers le sacrement de pénitence, où le Seigneur nous attend à tout moment avec une tendresse infinie.
Les scribes et pharisiens se tiennent debout face à Jésus, en accusateurs implacables de la femme adultère.
Jésus nous appelle à faire un pas dans la révélation du mystère de Dieu. Dieu aime de manière inconditionnelle. Dieu voit en l’homme ce qui est préservé, ce qui peut encore être sauvé. Dans l’épisode de ce jour, les pharisiens font l’inverse : ils ne voient dans la femme que son péché, ils la réduisent à ce péché. Aujourd’hui, faisons sincèrement le point sur les diverses étiquettes que nous assignons aux personnes qui nous entourent, et qui les enferment dans notre jugement : il n’est pas croyant, ne prie pas, il est léger, influençable, on ne pourra jamais compter sur lui, sur son obéissance. Il ne changera jamais. Acceptons de reconnaître qu’il existe toute une série de personnes que nous excluons de notre bienveillance, et que nous présentons à Jésus en disant : « c’est un pécheur ». Identifions ces regards fermés et demandons la grâce d’en être libérés.
Si certaines personnes nous on fait du tort, donnons notre pardon et libérons ces personnes comme Jésus a libéré la femme adultère. Le pardon ne nie pas le mal, il le dépasse et dit au pécheur : tu es plus grand que ton péché. Tu vaux mieux que cela. Regardons la manière dont Jésus procède : il sait cette femme pécheresse et ne minimise pas son péché, mais il la traite avec respect pour ménager en elle ce que rien ne peut effacer, sa ressemblance avec Dieu. Ce respect l’autorise à lui rappeler son péché sans qu’elle se sente humiliée ou limitée à son acte. Il lui dit « va et désormais ne pèche plus », lui rendant sa liberté pour une vie nouvelle et purifiée.
Dieu redonne toujours une chance. Jusqu’à soixante dix fois sept fois. Faisons comme lui. C’est un risque, mais c’est aussi le risque que Dieu prend avec nous. Ecoutons le pape Benoît XVI : « Chers amis, apprenons du Seigneur Jésus à ne pas juger et à ne pas condamner notre prochain. Apprenons à être intransigeants avec le péché – à commencer par le nôtre ! – et indulgents avec les personnes. Que la sainte Mère de Dieu nous aide, elle qui, exempte de toute faute, est médiatrice de grâce pour tout pécheur qui se repent. »
Si nous vivons une situation de péché, incompatible avec notre qualité de chrétien, soyons sûrs qu’elle n’échappe pas à Dieu. Mettons-y fin et demandons son pardon. Si nous sommes dans ce cas, écoutons les exhortations des lectures de ce dimanche : le Christ nous dit : « va et désormais ne pèche plus ». Isaïe, le grand prophète : « ne vous souvenez plus d’autrefois, ne songez plus au passé ». Et saint Paul qui avait persécuté le Christ : « une seule chose compte : oubliant ce qui est en arrière et lancé vers l’avant, je cours vers le but en vue du prix auquel Dieu nous appelle là-haut dans le Christ Jésus. » Acceptons la miséricorde. Notre péché, si grave soit-il, n’est qu’une goutte d’eau dans le brasier ardent de la miséricorde, comme disait Thérèse de l’enfant Jésus.
Identifiés à la femme adultère, alors qu’en cette fin de Carême nous nous acheminons vers les événements de la Passion, demandons humblement au Seigneur la grâce de pardonner à ceux qui nous ont offensés et de pouvoir nous mêmes gouter la bonté du Seigneur dans le Sacrement de la miséricorde.
Je voudrais terminer avec les paroles du padre Pio de Pietrelcina : « Que l’espérance en la miséricorde de Dieu nous soutienne dans le tumulte des passions et des contrariétés. Courons avec confiance vers le sacrement de pénitence, où le Seigneur nous attend à tout moment avec une tendresse infinie. Et une fois nos péchés pardonnés, oublions-les, car le Seigneur l’a déjà fait avant nous. En admettant même que tu aies commis tous les péchés du monde, le Seigneur te le répète : « Tes nombreux péchés te sont remis parce que tu as beaucoup aimé ». Seigneur Jésus, tu es toute douceur : comment pourrais-je donc vivre sans toi ? Viens, Seigneur, prendre toi seul possession de mon cœur » (trad. Une Pensée, Médiaspaul 1991, p. 63).