L’amour est plus grand que la foi car celle-ci est seulement le fondement, la base pour vivre dans l’amour et qu’elle prendra fin une fois arrivés à la pleine vision de Dieu dans le ciel. La fin de l’homme c’est de vivre dans l’amour, en union avec Dieu qui est amour.
Les lectures de ce dimanche nous offrent un enseignement sur la charité, sur l’amour.
Pour l’Evangile il s’agit de la suite du passage que nous avons lu dimanche dernier et que nous reprenons aujourd’hui, où Jésus se révèle comme le Messie en affirmant que la prophétie d’Isaïe s’accomplit en lui. Les gens sont étonnés mais voudraient bien voir le Messie faire des miracles pour eux. Ils ont entendu que Jésus a déjà fait des miracles, maintenant eux-mêmes voudraient aussi les voir. D’après la critique que Jésus leur adresse, on comprend que leur intention n’était pas droite, leur volonté n’était pas la volonté de Dieu. Ils ne cherchent pas à grandir en foi, espérance et charité, mais ils veulent satisfaire leur curiosité, leur plaisir. Il s’agit donc bien d’égoïsme.
« Amen, je vous le dis : aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays ».
Effectivement, l’égoïsme les conduira à une colère telle qu’ils voudront même tuer Jésus. Triste épisode pour ces gens-là
Dans la seconde lecture, saint Paul parle de l’amour authentique. Il en parle dans des circonstances fort différentes de celle rapportée par l’Evangile. Les Corinthiens ne voulaient pas tant vivre dans la charité que recevoir des charismes, des dons exceptionnels. Ils avaient reçu l’Esprit Saint qui les remplissait de toutes sortes de dons mais ils voulaient avoir les charismes les plus extraordinaires, en particulier le don des langues et de prophéties.
Ils voulaient recevoir le don des langues, l’inspiration qui permet de parler de manière extraordinaire en des langues inconnues et celui de prophétie, c’est-à-dire la capacité de prononcer des paroles inspirées, de connaitre les mystères, de prédire l’avenir etc.
Saint Paul les met en garde contre leur volonté, il leur propose de suivre une autre voie bien meilleure, la voie de la charité. Sans la charité même les charismes les plus grands n’ont aucune valeur. L’apôtre explique : « J’aurais beau parler toutes les langues de la terre et du ciel, si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante. J’aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, et toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien » (1 Co 13, 1-2).
Ce qui compte ce n’est pas le caractère sensationnel des charismes mais l’amour généreux. Le troisième exemple rapporté par l’apôtre est encore plus significatif car il concerne la générosité extraordinaire qui confine au don de soi, au martyre : « J’aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j’aurais beau me faire brûler vif, s’il me manque l’amour, cela ne me sert à rien » (1 Co 13, 3).
Le terme utilisé en grec par saint Paul est « agape » il s’agit d’un amour généreux qui vient de Dieu lui-même. L’apôtre fait ensuite l’éloge de l’amour authentique, de l’amour qui vient du cœur de Dieu, passe par celui du Christ et rejoint le nôtre. Il fait un éloge merveilleux que nous devons longuement méditer. saint Paul montre que l’amour est patient, qu’il est bon, qu’il n’est pas envieux ni orgueilleux ni intéressé. L’amour ne tient pas compte du mal reçu mais se complait dans la vérité, il couvre tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout. L’amour n’aura pas de fin. Les dons exceptionnels durent pour une période déterminée, mais l’amour doit toujours animer notre vie. Tout ce que nous faisons, nous devons le faire par amour.
Pour saint Paul, seules trois choses demeurent : la foi (en Dieu et en son Christ), l’espérance (dans la grâce de Dieu) et l’amour. En disant « demeurent» – et non pas – demeureront – l’apôtre nous fait comprendre que ces choses sont établies dès ici-bas et qu’elles doivent être perpétuellement présentes dans notre existence.
Mais il ajoute : « mais la plus grande des trois, c’est la charité » (1 Co 3, 13). L’amour est plus grand que la foi car celle-ci est seulement le fondement, la base pour vivre dans l’amour et qu’elle prendra fin une fois arrivés à la pleine vision de Dieu dans le ciel. La fin de l’homme c’est de vivre dans l’amour, en union avec Dieu qui est amour.
L’école de la charité, de l’amour c’est le crucifié. C’est vers lui que nous devons regarder, contempler, prier si nous voulons apprendre à aimer.
Que notre Mère au pied de la croix, Mère du crucifié, nous inspire le véritable amour.
Ainsi soit-il.