Les témoins et l’Ecriture.
Celui qui veut connaitre Jésus doit lire l’Ecriture. L’ignorance de l’Ecriture c’est l’ignorance du Christ. Il est important, pour nous tous, de lire l’Ecriture et de la lire dans l’esprit de l’Eglise.
Le passage de l’Evangile que nous lisons dans la liturgie de ce dimanche est principalement extrait du prologue de l’Evangile de saint Luc (Le 1, 1-4) dans lequel l’évangéliste explique que d’autres ont, avant lui, entrepris de rapporter les événements de la vie de Jésus mais qu’il a décidé de le faire lui aussi, par un souci de véracité historique et de fidélité aux évènements, de livrer lui aussi un compte rendu ordonné afin que les fidèles puissent se rendre compte de la solidité des enseignements qu’ils ont reçus.
Saint Luc veut offrir aux chrétiens un texte fondé sur une enquête précise, sur des informations sûres, de sorte que la foi soit solidement enracinée sur l’authentique révélation de Dieu.
Ainsi nous dit Saint Jean Chrysostome : « L’Evangéliste ne s’en rapporte pas seulement à son témoignage personnel, mais il s’appuie exclusivement sur celui des Apôtres, pour donner plus de poids à ses paroles : « Ainsi que nous les ont rapportées ceux qui les ont eux-mêmes vues dès le commencement ». Il se sert du mot, « ils ont vu, » parce que le témoignage de témoins oculaires des faits, est pour nous le plus ferme motif de crédibilité».
Saint Jean confirme ce que dit ici saint Luc, que les apôtres ont vu ce Verbe de leurs yeux, en disant : « Le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire ».
Saint Luc adresse son Evangile à un tel « Théophile » et saint Bède commente : « Théophile signifie qui aime Dieu ou qui est aimé de Dieu, qui que vous soyez donc, si vous aimez Dieu, ou si vous désirez être aimé de Dieu, regardez cet Évangile comme écrit pour vous, et conservez-le comme un présent qui vous est fait, comme un gage qui vous est confié ».
Après ce prologue, l’Evangile d’aujourd’hui nous emmène jusqu’à la synagogue de Nazareth pour y assister à une lecture ordinaire de la Parole de Dieu mais qui, en cette occasion, devient extraordinaire. C’est le début du ministère de Jésus. Après le baptême et les tentations, il retourne en Galilée et, avec la puissance de l’Esprit Saint, il commence à enseigner dans les synagogues. Nous voyons ici son enseignement à Nazareth, la ville dans laquelle il a grandi.
Jésus entre dans la synagogue le jour du sabbat, ce jour saint pour les Hébreux, ce jour où ils se réunissent pour la prière, pour entendre la parole de Dieu et la commenter. Il se lève et commence à lire. On lui donne un rouleau du prophète Isaïe et, en l’ouvrant, il trouve le passage où il est écrit : « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé…»
Ce passage important du prophète Isaïe parle d’un personnage mystérieux sur lequel repose l’Esprit du Seigneur, un personnage qu’il a consacré par l’onction et qu’il a envoyé. La mission de ce personnage est une mission de joie, de libération. Il est envoyé pour annoncer aux pauvres un Evangile, un message joyeux (en grec le terme «Evangile» signifie «message favorable», la «bonne nouvelle»). C’est un message de libération des prisonniers, de guérison des aveugles et de liberté pour les opprimés. C’est l’annonce d’une année de grâce du Seigneur, d’une année sainte, d’un jubilé.
Jésus referme le rouleau, le rend aux servants et s’assied. Tous tournent leurs regards vers lui et attendent son commentaire. Celui-ci et particulièrement bref et simple : « Cette parole de l’Ecriture, que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit ».
Jésus annonce que la prophétie d’Isaïe s’accomplit dans sa personne. Lors du baptême dans le Jourdain, l’Esprit du Seigneur est descendu sur lui, il a été consacré par une onction spirituelle et ainsi commencé sa mission qui est une mission de libération du démon et du péché et par conséquent une mission de joie, une année de grâce du Seigneur .
Nous pouvons penser aux réactions de la foule emplie d’admiration comme nous le dira la suite de l’Evangile de saint Luc. La prophétie d’Isaïe se réalise en Jésus. Ce qui a été promis devient réalité ! Jésus est celui qui accomplit et en qui s’accomplit l’Ecriture Sainte.
Nous devons aussi penser à l’importance que l’Ecriture doit avoir pour nous. Elle est notre principal moyen de connaitre le Bon Jésus. Pour que nous puissions le rencontrer, l’Eglise, gardienne de la Sainte Tradition et de la Sainte Ecriture, nous propose toujours de lire des passages de l’Ancien et du Nouveau Testament. Jésus lui-même, après sa résurrection, a donné à ses apôtres la clef d’interprétation de l’Ecriture comme le rapporte saint Luc dans le dernier chapitre de son Evangile (Lc 24, 27).
La parole de Dieu contient nombre de prophéties et de prédictions qui s’accomplissent et s’actualisent dans la personne de Jésus. Celui qui veut connaitre Jésus doit lire l’Ecriture. Saint Jérôme dit que l’ignorance de l’Écriture c’est l’ignorance du Christ. Il est important, pour nous tous, de lire l’Ecriture, et de la lire dans l’Esprit de l’Eglise. L’Eglise veut nous mettre en contact avec elle dans chacune de ses liturgies. Nous devons l’écouter avec attention, avec disponibilité. Les lectures qui nous sont proposées sont une nourriture spirituelle, une force pour aller de l’avant et une lumière qui guide notre chemin vers le Ciel. Elle est aussi un moyen de purification : « Que par les paroles de l’Évangile, nos péchés soient effacés » prie le prêtre après la proclamation de celui-ci.
Que Notre Mère nous aide à écouter avec foi la Parole de Dieu et à la mettre en pratique.
Ainsi soit-il.