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Année 2020-Homélie pour le 17ème dimanche du temps ordinaire (JA).

Les chrétiens se doivent de découvrir leur propre vocation, le dessein de Dieu pour chacun. Lorsqu’ils l’ont trouvé, il leur faut accepter tous les renoncements nécessaires et acheter ce trésor qu’est le dessein de Dieu.

 


Comme il n’est pas possible de décrire le Royaume des Cieux aux moyens des simples paroles humaines, parce que, comme dit l’Ecriture, « l’œil n’a pas vu, l’oreille n’a pas entendu, et n’est pas venu à l’esprit de l’homme, ce que Dieu a préparé pour ceux dont il est aimé » ( 1Cor 2,9), Jésus se sert de nombreuses paraboles, de nombreuses images afin de nous donner une idée de ce qu’est le Royaume des Cieux.

Aujourd’hui encore l’Evangile nous propose trois autres paraboles sur le Royaume des Cieux et une quatrième sur le disciple du Royaume des Cieux.
Les deux premières, celle du trésor caché dans un champ et celle de la perle fine de grande valeur,  présentent la joie de la découverte des vraies valeurs. Ces vraies valeurs c’est le Royaume des Cieux qui est déjà présent parmi nous mais non pas dans toute sa splendeur sinon d’une manière cachée ou voilée.

Joie immense qui pousse l’homme et le négociant à l’action, avec radicalité et promptitude. Dans les deux cas il s’agit d’hommes qui possédaient déjà de nombreux biens. Mais, convaincus de la valeur du trésor et de la perle, ceux-là n’hésitent pas à tout vendre pour avoir le seul bien qui en vaut la peine et qui rend vraiment heureux.
Lorsque quelqu’un découvre les vraies valeurs, toute sa vie s’en trouve bouleversée, bouleversée dans la joie. Découvrir un trésor caché ou une perle précieuse est une chose extraordinaire. Celui qui le trouve le préfère à tout et est prêt à affronter tous les sacrifices : Jésus répète à deux reprises qu’il vend tous ses biens et achète dans le premier cas le champ où se trouve caché le trésor et la perle précieuse dans deuxième cas.

Combien il est important de découvrir sa propre vocation, vocation à la communion avec Dieu par la grâce, à l’amour envers le prochain : vocation à la sainteté. Les chrétiens se doivent de découvrir leur propre vocation, le dessein de Dieu pour chacun. Lorsqu’ils l’ont trouvé, il leur faut accepter tous les renoncements nécessaires et acheter ce trésor qu’est le dessein de Dieu. Lorsqu’un homme comprend pour quelle fin il a été créé par Dieu, quel destin Dieu lui a réservé, il sait alors qu’il a trouvé la chose la plus importante de sa vie et en est rempli de joie.

Quand on découvre la valeur de la vie dans la grâce : la Sainte Trinité habitant l’âme d’un fidèle. Quand on découvre la valeur infinie de la Messe : Jésus qui renouvèle sacramentalement, mystérieusement son sacrifice de la croix afin de nous donner sa vie. Quand on découvre la valeur de la dévotion à la Vierge Marie, la puissance de la prière du Saint Rosaire, notre vie n’est plus la même, elle prend nécessairement la bonne direction. Ce sont les saints qui nous en donnent l’exemple.

Saint Basile, par exemple, expliquant ces paraboles enseignait :
« Notre Seigneur Jésus Christ a vivement et souvent insisté : « Si quelqu’un veut venir à moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive » (Mt 16,24). Et ailleurs : « Si tu veux être parfait, va, vends tout ce que tu possèdes et donne-le aux pauvres », après quoi il ajoute : « puis viens et suis-moi » (Mt 19,21). Pour celui qui sait comprendre, la parabole du marchand veut dire la même chose : « Le Royaume des cieux est semblable à un marchand qui recherche des pierres précieuses ; lorsqu’il en a trouvé une d’un grand prix, il court vendre tout ce qu’il a, afin de pouvoir l’acheter. » La pierre précieuse désigne certainement ici le Royaume des cieux, et le Seigneur nous montre qu’il est impossible de l’obtenir, si nous n’abandonnons pas tout ce que nous possédons : richesse, gloire, noblesse de naissance et tout ce que tant d’autres recherchent avidement ».

« Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits » (Mt 11,25). Il nous faut, si nous voulons découvrir le Royaume des Cieux qui est caché,  devenir humble et tout-petits… « Laissez les enfants, ne les empêchez pas de venir à moi, car le royaume des Cieux est à ceux qui leur ressemblent » (Mt 19,14).

Dans l’Evangile, Jésus ajoute ensuite une parabole sur le jugement final: il parle du royaume de Dieu comme d’un filet jeté dans la mer et qui ramène toutes sortes de poissons.
L’Eglise rassemble des personnes très différentes : extérieurement tous sont des chrétiens mais il n’en va pas de même de leur cœur. La vérité sera dévoilée au moment du jugement lorsque, comme le dit Jésus, « les anges viendront séparer les méchants des justes et les jetteront dans la fournaise : là il y aura des pleurs et des grincements de dents ». Jésus développe ici un langage particulièrement sévère afin de nous engager à suivre le chemin de la justice avec zèle. Évidemment il ne nous veut pas séparés de lui, sinon il n’aurait pas donné sa vie pour nous sur la croix.

Jésus termine avec une phrase un peu énigmatique : « C’est pourquoi tout scribe devenu disciple du royaume des Cieux est comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien ».
Il explique ainsi ce qu’il fait lui-même en s’exprimant en parabole (c’est lui ici le disciple du Royaume des cieux) : il cherche à exprimer de manière nouvelle des choses anciennes. « C’est en paraboles que je parlerai, je proclamerai des choses cachées depuis les origines » (Mt 13,35) avait affirmé Jésus un peu avant.

Que notre Mère du Ciel, qui a su chercher et trouver le Royaume de Cieux à cause de son humilité, intercède pour nous en ce jour afin que nous puissions suivre ses pas.
Ainsi soit-il.

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