La Parole de Dieu nous invite à réfléchir sur notre fidélité à Dieu, à ses commandements, à son Eglise, à notre conscience, à notre devoir d’état. Celui qui est digne de confiance dans une toute petite affaire est digne de confiance aussi dans une grande. Celui qui est trompeur dans une petite affaire est trompeur aussi dans une grande.
En ce dimanche, l’Eglise nous propose des lectures très riches en enseignements. On pourrait parler et méditer sur des sujets très variés : l’avarice, l’amour de Dieu, la générosité, la bonne ou mauvaise administration des biens, la fidélité, etc. C’est la richesse infinie de la Parole de Dieu, un trésor inépuisable.
Je voudrais que l’on médite sur un sujet qui me parait le fil conducteur ou d’unité des trois lectures : “la fidélité à Dieu” ou “avoir une vie pure, digne de confiance”.
En fait, dans la première lecture, Dieu, par le prophète Amos, nous montre qu’Il est bien attentif à notre vie, qu’Il attend de nous la sainteté de vie, et qu’Il fera justice, la méchanceté ne restera pas impunie : « Le Seigneur le jure par la fierté de Jacob : Non, jamais je n’oublierai aucun de leurs méfaits » .
Saint Paul écrit à Timothée son souhait, de la part de Dieu, de que tous les hommes mènent une vie sainte et pure, que c’est pour cela qu’il nous faut travailler et prier : « Bien-aimé, j’encourage, avant tout, à faire des demandes, des prières, des intercessions et des actions de grâce pour tous les hommes,… afin que nous puissions mener notre vie dans la tranquillité et le calme, en toute piété et dignité. … Je voudrais donc qu’en tout lieu les hommes prient en élevant les mains, saintement, sans colère ni dispute ».
Et Notre Seigneur, dans l’Evangile, nous raconte une parabole qui mérite bien des explications pour finir avec un enseignement sur la fidélité en toute chose (même les moindres devoirs) : « Celui qui est digne de confiance dans la moindre chose est digne de confiance aussi dans une grande. Celui qui est malhonnête dans la moindre chose est malhonnête aussi dans une grande » .
D’abord quelques éclaircissements sur l’Evangile. C’est un texte qui a toujours donné des soucis aux prédicateurs pour l’expliquer, car il semblerait, à première vue, que le Maître (qui représente Dieu) loue la malhonnêteté de l’administrateur. Ce qui n’est pas du tout possible. Mais, comment le comprendre alors ?
Le texte commence par nous dire : « Un homme riche avait un gérant qui lui fut dénoncé parce qu’il gaspillait ses biens » . Nous avons donc un maître qui avait mis ses biens sous la garde d’un gérant. Mais ce gérant gaspillait, ne gérait pas très bien les biens de son maître.
Il est appelé à rendre compte de son administration. Pour ne pas rester à la rue, il fait usage de son pouvoir de gérant (qu’il avait encore), avec grande habilité, pour le bénéfice de son maître et pour le sien. Par la même opération, il obtient le règlement des dettes et se fait des amis. En agissant ainsi il n’a pas fait de mal, il était gérant, il avait le droit. La preuve nous l’avons dans la louange de son maître, car s’il n’avait pas agi ainsi il aurait été puni.
Ainsi nous voyons que la malhonnêteté du gérant était d’avant, du passé… et que la louange du maître ne peut pas être comprise que pour l’habilité et la bonne administration du dernier moment.
Le texte est clair : « Ce gérant trompeur, le maître fit son éloge : effectivement, il s’était montré habile » . Ce serviteur s’est montré habile pour deux motifs : d’abord il a essayé d’arranger les affaires de son maître, et ensuite par l’aumône, il s’est fait des amis pour le reste de sa vie, et le Christ nous dit explicitement « pour l’éternité » : « Eh bien moi, je vous le dis : faites-vous des amis avec l’argent trompeur, afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles » . Ainsi il nous rappelle que tout ce que nous donnons en aumône ne se perd pas, au contraire… c’est la seule chose que nous aurons avec nous après notre mort. Souvenons-nous de la parabole du jugement dernier au chapitre 25 de saint Matthieu… la seule chose qui comptera sera notre charité.
Et pour que nous soyons bien rassurés par cet enseignement, Notre Seigneur termine en nous encourageant à la fidélité, à être digne de confiance, des hommes honnêtes et sincères, même et surtout, dans les moindres choses : « Celui qui est digne de confiance dans une toute petite affaire est digne de confiance aussi dans une grande. Celui qui est trompeur dans une petite affaire est trompeur aussi dans une grande » .
Vivre en vrai chrétien, être fidèles.
La Parole de Dieu, en ce dimanche, nous invite à réfléchir sur notre fidélité à Dieu, à ses commandements, à son Eglise, à notre conscience, à notre devoir d’état. Enfin, la fidélité à notre baptême, qui nous a arraché de la vie de ce monde mauvais et trompeur, pour devenir enfants de Dieu, de lumière, saints comme notre Père du Ciel.
Le pape saint Léon le grand disait avec force : « Chrétien, reconnais ta dignité. Puisque tu participes maintenant à la nature divine, ne dégénère pas en revenant à la déchéance de ta vie passée. Rappelle-toi à quel Chef tu appartiens et de quel Corps tu es membre. Souviens-toi que tu as été arraché au pouvoir des ténèbres pour être transféré dans la lumière et le Royaume de Dieu » . La consigne est claire et définitive, ce sont les dernières paroles de Jésus dans l’Evangile : « Aucun domestique ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent ».
Demandons à Notre Mère du Ciel la lumière et le courage pour servir fidèlement notre Dieu et ne jamais craindre de dire non au monde et à ses principes malhonnêtes et de perdition. Vivons sur la terre mais pour le Ciel.
Ainsi soit-il.