Fêter les saints c’est une aide précieuse pour notre vie, cela nous encourage à être plus fidèles à Jésus, cela nous fait voir que, comme le méditait saint Ignace de Loyola lors de sa conversion en lisant la vie des saints : « s’ils ont pu y arriver, nous aussi, nous le pouvons par la grâce de Dieu »Toutes proportions gardées, on pourrait dire que cette fête de tous les saints ressemble à une opération porte ouverte de l’Eglise triomphante de Jésus-Christ. Nous sommes invités à visiter son passé, à regarder son présent et à nous projeter vers l’avenir. Cette fête est un rendez-vous avec les hommes de tous les temps qui sont à l’honneur dans la famille du Christ et l’humanité.
Aujourd’hui, l’Eglise est heureuse de nous montrer tous ses enfants qui sont déjà arrivé à la fin du pèlerinage, qui jouissent des Noces de l’Agneau, dans la gloire du Ciel. Nous les retrouvons tous dans cette foule immense que nous présente la première lecture. Elle est fière d’eux car ils ont vécu au mieux les béatitudes de l’Evangile. Nous pensons à tous ceux et celles qui ont marqué l’histoire humaine et chrétienne, les apôtres, les martyrs, les vierges, les confesseurs, saint Benoît, saint Louis Roi, sainte Jeanne d’Arc, saint François, sainte Thérèse, saint Dominique, saint Jean-Paul II, Mère Térésa…. C’est une grande foule, impossible à dénombrer.Cette foule ne se limite pas à ceux qui ont leur nom dans les calendriers ou leur statue dans les églises. Parmi eux, il faut compter aussi ceux de nos familles, de nos paroisses, tous ceux et celles qui ont aimé Dieu et leurs frères de leur mieux. C’étaient des gens comme nous. Ils ont connu la même vie, les mêmes souffrances, les mêmes difficultés et souvent les mêmes péchés que nous. Mais la grâce de Dieu a pu vaincre en eux et ils ont été transformés par elle, n’ayant pas peur de tout perdre, même leur propre vie, pour l’amour du Christ et du Royaume des Cieux. Ils nous ont transmis l’Evangile et une ferme espérance.Aujourd’hui nous célébrons tous les saints qui sont au Ciel, connus ou pas. Et cela pour différents motifs :
D’abord pour rendre gloire à Dieu pour Sa victoire en tant d’hommes et de femmes, nos frères. En eux Dieu a vaincu le démon, le monde et la chair. Dieu a fait en eux des merveilles et nous Le glorifions, et rendons grâces.
Puis, nous célébrons et glorifions les saints eux-mêmes. Ils ont combattu dignement pour le Christ et ils ont mérités cette couronne de gloire au Ciel et sur la terre. Nous sommes fiers d’être leurs frères, membres du même Corps, l’Eglise. Leur gloire est aussi la nôtre.
En troisième lieu, l’Eglise nous présente les saints qui nous ont précédé, non pas comme on présente de précieuses archives ou une galerie de portraits ; elle nous les propose comme des compagnons de route pour aujourd’hui, comme des amis, des modèles à suivre. Ils nous soutiennent par leur exemple. Nous pouvons compter sur leurs prières pour nous et avec nous. Désormais, en contemplant la Face du Dieu d’Amour, ils aiment en plénitude et ils sont intensément présents à Dieu et à l’humanité. Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus disait avant de mourir :« je veux passer mon ciel en faisant le bien sur la terre ».
Fêter les saints, connaître leur vie, c’est une aide précieuse pour notre vie, cela nous encourage à être plus fidèles à Jésus, cela nous fait voir que, comme le méditait saint Ignace de Loyola lors de sa conversion en lisant la vie des saints : « s’ils ont pu y arriver, nous aussi, nous le pouvons par la grâce de Dieu » .
En ce jour de Toussaint, saint Jean nous fait spectateur de la fête éternelle à laquelle nous sommes tous invités. Il annonce la fin du temps des larmes, de la peur, des souffrances et de la mort. L’Apocalypse c’est d’abord une bonne nouvelle, un message d’espérance qui s’adresse à nous tous. Nous sommes appelés au bonheur et à la vie. Dieu veut rassembler tous ses enfants libres et sauvés. Pour le moment, nous sommes en route : « Ce que nous serons ne paraît pas encore clairement ». La vraie dimension de notre existence est entrevue dans la fête de tous les saints. Le but de notre vie ne se limite pas au présent ni au matériel. Notre vocation est d’entrer dans cette lumière pour laquelle nous sommes tous faits, de partager la gloire de Dieu au Ciel.
Cette fête de tous les saints veut nous rappeler notre vocation plus profonde. L’appel universel à la sainteté, comme le concile Vatican II l’a souligné. Le Christ l’a dit explicitement dans l’Evangile : « soyez parfaits comme le Père du Ciel est parfait ». Tout homme, qu’il le sache ou non, est appelé à la sainteté. Dieu est plein d’ambition pour chacun d’entre nous. Il nous veut bienheureux, il veut nous combler tout simplement de sa vie, de son bonheur.
La sainteté c’est d’abord un don de Dieu qu’il nous faut accueillir. Le salut que le Christ nous propose est offert à tous. Personne n’en est exclu. Tous, même les plus grands pécheurs peuvent être sauvés.
Et c’est à nous qu’il revient d’écrire les pages actuelles de la sainteté. Nous sommes là avec nos lourdeurs, nos misères et nos petitesses. C’est justement en nous reconnaissant ainsi, tel que nous sommes, que Dieu pourra faire de nous de grands saints. La Vierge Marie l’a proclamé dans le magnificat : « Dieu a regardé l’humilité de sa servante (…) Le Puissant fit pour moi des merveilles ».
Nous sommes également capables de fidélités audacieuses, de réponses généreuses aux défis de notre temps. Dieu n’a pas changé, il est toujours le Tout-puissant et il est toujours avec nous. Marie, la Reine de tous les saints est toujours là aussi pour nous ramener inlassablement à ce chemin de sainteté. C’est avec elle que les saints ont appris à tout recevoir comme un don gratuit du Fils.
En union avec cette foule immense des saints du ciel, en union avec tous les chrétiens du monde entier, nous chantons notre action de grâce au Seigneur. Nous lui demandons de nous aider à suivre leur exemple, leur fidélité. Si le Christ nous appelle c’est pour rejoindre la foule immense de ceux qui nous ont précédés dans son royaume. « Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse » nous dit Jésus. La raison de cette joie c’est le Royaume des cieux. Si nous donnons la priorité absolue à Dieu dans notre vie, si à cause de Lui et de l’Evangile nous sommes prêts à renoncer à tout ce qui peut nous séparer de Dieu, nous trouverons le vrai bonheur, nous atteindrons la fin.
En ce jour, nous pouvons nous poser la question : quel souci avons-nous de faire connaître les saints dans nos familles ? Combien de vies de saints avons-nous lu cette année ? Nous avons besoin de l’exemple des saints, de connaître la vie des saints pour marcher d’un pas plus alerte à la suite de Jésus. Apprenons donc à connaître les saints et à les faire connaître ! Et osons en ce jour de joie, de fête, osons demander ensemble, les uns pour les autres, par l’intercession de la Mère de Dieu, la toute sainte, et l’intercession de tous les saints qui sont déjà au Ciel, mais aussi de tous ces saints qui prient sur terre : tous ces moines, toutes ces moniales qui de manière cachée portent l’Eglise par la puissance de leur prière. Osons demander, les uns pour les autres, des grâces de croissance dans la sainteté pour tous les baptisés du monde.
Ainsi soit-il