La Miséricorde de Dieu est infinie, mais, pour continuer à en bénéficier, il faut être miséricordieux. C’est le centre de l’Evangile et de la prière que Jésus nous a enseigné, le Notre Père : pour être pardonnés il nous faut pardonner nous aussi à tous ceux qui nous font du mal. Seules la bonté et la miséricorde pourront transformer le monde, c’est à dire, les cœurs des hommes.
Sur ce sujet je voudrais vous faire partager une réflexion en deux points : le premier sur la Miséricorde de Dieu et le second sur la nôtre.
D’abord, sur la Miséricorde de Dieu, parce qu’elle est toujours première, elle s’impose toujours à nous avant tout.
« Jésus, Lui-même, ordonne à Sainte Faustine, l’apôtre de la Miséricorde divine, d’écrire :
Proclame que la miséricorde est le plus grand attribut de Dieu. Toutes les œuvres de mes mains sont couronnées de miséricorde »(301).
« Ma fille, écris que plus grande est la misère, plus elle a droit à ma miséricorde, et incite toutes les âmes à la confiance en l’inconcevable abîme de ma miséricorde, car je désire les sauver toutes. La source de ma miséricorde a été largement ouverte par la lance sur la croix pour toutes les âmes, je n’ai exclu personne » (1182).
Dans le texte de l’Evangile d’aujourd’hui on peut le voir très clairement.
L’Evangile commence par nous apprendre que Zachée était un homme riche, le chef des publicains. L’évangéliste ne donne pas d’indication supplémentaire mais nous savons que les publicains étaient méprisés, qu’on les considérait comme des pêcheurs et cela pour une double raison : tout d’abord ils étaient souvent malhonnêtes, en profitant de leur travail de collecteur d’impôts pour exiger (prélever) plus qu’il n’était dû, et donc pour voler. En second lieu, ils étaient au service d’une puissance païenne puisqu’ils percevaient les taxes au profit de l’empire romain.
Jésus, qui connaît parfaitement le fond de nos cœurs, ne méprise pas Zachée, mais profite de son désir de le voir pour réveiller et actualiser sa capacité de conversion. Jésus le regarde avec bonté, avec toute la puissance de sa Miséricorde et lui fait la grâce de demeurer dans sa maison.
L’indulgence divine amène Zachée à se convertir ; voici une des originalités de l’Evangile : le pardon de Dieu est désintéressé ; il ne s’agit pas du fait que, suite à notre conversion, Dieu nous pardonne ; c’est plutôt le contraire : la miséricorde de Dieu nous stimule vers la gratitude et nous incite à y donner une réponse.
Et nous pouvons voir tout suite les bonnes conséquences de se laisser toucher par la Miséricorde de Dieu. Ce grand pêcheur, Zachée, donne à Jésus une réponse de gratitude et en même temps de miséricorde : « Voilà, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus ».
Venons-en maintenant au deuxième point de cette homélie : “ il nous faut être miséricordieux”.
La Miséricorde de Dieu est infinie, mais, pour continuer à en bénéficier, il faut être miséricordieux.
C’est le centre de l’Evangile et de la prière que Jésus nous a enseigné, le Notre Père : pour être pardonnés il nous faut pardonner nous aussi à tous ceux qui nous font du mal.
Et plus encore, ce qu’il faut comprendre dans l’attitude de Jésus envers Zachée c’est que seules la bonté et la miséricorde pourront transformer le monde, c’est à dire, les cœurs des hommes.
Je voudrais finir avec quelques paroles de la nouvelle sainte Thérèse, la mère Teresa de Calcutta, qui, on peut le dire sans peur de se tromper, a été la “sainte de la miséricorde”.
Elle disait : « Soyez bons et miséricordieux. Que personne ne vienne à vous sans repartir meilleur et plus joyeux. Soyez la vivante expression de la bonté de Dieu. Bonté sur votre visage, bonté dans vos yeux, bonté dans votre sourire, bonté dans votre accueil plein de chaleur.
La joie est un filet d’amour avec lequel vous pouvez pêcher des âmes. Dieu aime celui qui donne avec joie parce qu’il donne plus. La joie peut se répandre dans son cœur qui brûle d’amour.
N’utilisons ni bombes ni fusils pour vaincre le monde. Utilisons l’amour et la compassion. La paix commence par un sourire, souriez cinq fois à quelqu’un à qui vous n’avez vraiment pas envie de sourire, faites-le pour la paix. Ainsi, rayonnons de la paix de Dieu et, ainsi, brillons de sa lumière et éteignons dans le monde et dans les cœurs de tous les hommes toute haine et tout amour du pouvoir » .
Que Marie, Notre Dame de Bonheur et aussi Mère de miséricorde, nous accorde la double grâce d’abord : de nous laisser toucher par la miséricorde de Dieu, profitez des prêtres et du sacrement de la confession, et ensuite : d’être miséricordieux toujours et envers tous.
Ainsi soit-il.