Nous sommes chrétiens par notre appartenance à l’Eglise. On ne peut aimer Dieu hors de l’Eglise. On ne peut être en communion avec lui sans l’être avec l’Eglise.
Pape François.
Dans le passage de la lettre aux hébreux que nous venons d’écouter, l’auteur nous rappelle cette vérité essentielle de l’unicité et de l’universalité de la rédemption par le Christ ; autrement dit seul et uniquement le Christ peut nous faire passer de la rive terrestre à la rive du bonheur éternel et ce passage vers le ciel est proposé à tous les hommes.
Rappelons qu’il existe entre le Créateur et sa créature un abîme infini, un fossé d’une profondeur immensurable, d’autant plus profond que nos péchés creusent davantage cette séparation : qu’y-a-t-il de commun entre l’homme pécheur et Dieu ?
C’est pourquoi, Dieu, dans son amour infini, envoie son Fils, Jésus, faire le pont entre les deux rives, et ce pont, le Seigneur le fait par sa Croix qui relie terre et Ciel. Notre Seigneur Jésus Christ est le seul véritable « Pontife », i.e. « qui fait le pont » (pontifex, pontifacere) et nul ne peut rejoindre la rive du Ciel sans emprunter ce pont que tous les hommes sont appelés à prendre. C’est bien pourquoi le Seigneur nous envoie répandre l’Evangile : « Allez dans le monde entier et proclamez l’Evangile à toute la création …Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé, celui qui ne croira pas sera condamné ».
S’il y avait un autre pont, il ne faudrait pas en détourner ceux qui le prendraient et donc ne pas leur proposer l’Evangile. Et puis, s’il y avait un autre pont Jésus nous l’aurait dit, à moins qu’il ne soit égoïste. Non « le Christ s’est offert une seule fois pour enlever les péchés de la multitude » dit Saint Paul « il est l’unique médiateur entre Dieu et les hommes », son sacrifice est parfait et il doit être annoncé à tous, comme nous le demande Jésus, afin que tous les hommes puissent être sauvés.
« Seul le Christ est médiateur et voie de salut : or, il nous devient présent en son Corps qui est l’Église ; et en nous enseignant expressément la nécessité de la foi et du baptême, c’est la nécessité de l’Église elle-même, dans laquelle les hommes entrent par la porte du baptême, qu’il nous a confirmée en même temps. C’est pourquoi ceux qui refuseraient soit d’entrer dans l’Église catholique, soit d’y persévérer, alors qu’ils la sauraient fondée de Dieu par Jésus Christ comme nécessaire, ceux-là ne pourraient pas être sauvés » nous enseigne le Concile Vatican II (Lumen gentium 14).
Cette affirmation bien sûr ne vise pas ceux qui ignorent le Christ et son Eglise sans faute de leur part ; en effet ceux-là, s’ils cherchent Dieu d’un cœur sincère et s’efforcent, sous l’influence de sa grâce, d’agir de façon à accomplir sa volonté, ceux-là, sans le savoir, s’agrègent mystérieusement à l’Eglise.
Pour reprendre la comparaison du passage d’une rive à l’autre non plus avec un pont mais avec un navire, nous pouvons dire qu’il y a un seul et unique bateau qui passe de la rive de la terre à celle du Paradis : l’Eglise. Toutes les autres embarcations font naufrage. Cependant certains, de bonne volonté, cherchant le Bien et le Vrai, embarquent dans les soutes du navire de l’Eglise sans le savoir. La soute est cependant très inconfortable, il leur faut monter sur le pont pour bénéficier des moyens de salut que le Christ nous a donnés, son enseignement, sa prière et les sacrements qui vont nous permettre de rester plus sûrement arrimés au navire dans les tempêtes de la traversée.
Le Pape François rappelle cette nécessité de monter sur le navire de l’Eglise quand il affirme : « Nous sommes chrétiens par notre appartenance à l’Eglise…On ne peut aimer Dieu hors de l’Eglise. On ne peut être en communion avec Lui sans l’être avec l’Eglise ».
Puisse ces quelques mots rapides nous aider à, rendre grâce au Seigneur d’être chrétiens, nous encourager à être persévérant dans notre mission d’annoncer l’Evangile et surtout de Lui être fidèles grâce aux moyens de salut qu’Il nous donne. Ainsi nous serons de ceux que le Seigneur trouvera prêts quand il viendra.
Amen.