« « Celui qui ne prie pas le Seigneur prie le diable ». Quand on ne confesse pas Jésus-Christ, on confesse la mondanité du diable, la mondanité du démon ».
« Mieux vaut entrer manchot dans la vie éternelle que d’aller dans la géhenne avec ses deux mains…, mieux vaut entrer borgne dans le Royaume des Cieux que d’aller dans la géhenne avec ses deux yeux, là où le ver ne meurt pas, où le feu ne s’éteint pas ».
Comment ne pas avoir un frémissement intérieur à l’écoute de ces paroles de Jésus ? D’autant plus qu’en Occident, nous avons décidé d’évacuer la question de l’Enfer, la ruse suprême du démon étant de faire croire qu’il n’existe pas.
Pourtant ce passage de l’Evangile et beaucoup d’autres sont formels, et d’ailleurs, le mal qui existe en nous-même, autour de nous, les atrocités insoutenables dans le monde postulent pour des agents de haine et de division.
Le Pape François lors de sa première messe comme Souverain Pontife déclarait : « Quand on ne confesse pas Jésus Christ, me vient la phrase de Léon Bloy : « Celui qui ne prie pas le Seigneur prie le diable ». Quand on ne confesse pas Jésus-Christ, on confesse la mondanité du diable, la mondanité du démon ».
Aussi, l’une des grosses ficelles du démon pour nous faire tomber (nous pouvons même dire que c’est une corde ou un câble) c’est la richesse dont nous parle Saint Jacques dans la deuxième lecture, non pas que la richesse soit mauvaise en elle-même, mais parce que nous en faisons un sujet de préoccupation récurrent, constant, alors qu’elle nous est confiée pour venir en aide, pour nous faire des amis en vue du Royaume des Cieux. « Ce que vous avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » nous dit Jésus.
« La culture du bien-être nous anesthésie », dit le Pape, « et nous perdons notre calme si le marché offre quelque chose que nous n’avons pas encore acheté. Une des causes de cette situation se trouve dans la relation que nous avons établie avec l’argent, puisque nous acceptons paisiblement sa prédominance sur nous et sur nos sociétés ».
Nos sociétés matérialistes ramènent l’être humain à une simple fonction de consommation : « consommateur » est devenu notre nom d’espèce ; « un marché » est une réunion de consommateurs ; le CAC 40 et le Dow Jones nous donnent la température du marché. Les puissances de l’argent consacrent le règne d’un monde horizontal, bien en panne, où toute transcendance est niée, dépréciée ou ridiculisée. Une société, qui prend le développement matériel comme unique boussole, dérive inévitablement vers l’esclavagisme et l’oppression.
Si les moyens financiers sont nécessaires dans la vie quotidienne parce que l’homme vit de pain, il reste que nous ne sommes pas nés pour réguler notre compte en banque mais pour rejoindre Dieu et pour aimer notre prochain. Ne laissons pas notre portefeuille appauvrir notre nature humaine : notre nom est « enfant de Dieu » et non pas « consommateur » ; notre réunion est « Eglise » et non pas « marché », la température de notre santé est « charité » et non pas « CAC 40 ».
Puisse ce passage de L’Evangile et la lettre de Saint Jacques nous rappeler aux réalités et aux enjeux fondamentaux de notre vie, cela nous ouvrira le cœur et nous donnera une grande joie intérieure et contribuera à résoudre la crise dans laquelle notre monde est plongé, qui est d’abord une crise morale et spirituelle.
Amen.