Année 2025-Homélie pour le 30ème dimanche du temps ordinaire (JA).

pharisien et publicain01

 

Car quiconque s’exalte sera humilié et quiconque s’humilie sera exalté .

 

L’orgueil est de toutes les passions celle qui tourmente le plus le cœur des hommes, aussi le Sauveur en fait-il très souvent la matière de ses enseignements. Or, l’orgueil est le mépris de Dieu, car toutes les fois qu’on s’attribue à soi-même le bien qu’on fait, au lieu d’en renvoyer à Dieu la gloire, c’est une véritable négation de Dieu.

 

___________________________________________________________________

« Qui s’élève sera abaissé; qui s’abaisse sera élevé ». Notre bon Jésus nous donne aujourd’hui une leçon sur l’humilité et ses avantages et sur l’orgueil et sa malice.

Saint Augustin: « Comme la foi ne peut être donnée aux orgueilleux, mais qu’elle est le partage des humbles; Notre Seigneur au moyen d’une parole nous recommande l’humilité et condamne l’orgueil ».
L’orgueil est de toutes les passions celle qui tourmente le plus le cœur des hommes, aussi le Sauveur en fait-il très souvent la matière de ses enseignements. Or, l’orgueil est le mépris de Dieu, car toutes les fois qu’on s’attribue à soi-même le bien qu’on fait, au lieu d’en renvoyer à Dieu la gloire, c’est une véritable négation de Dieu (cf. Jb 31, 27). Cette parabole est donc adressée à ceux qui se confient en eux-mêmes, qui ne renvoient pas à Dieu la gloire de leurs bonnes œuvres, et qui, pour cela, n’ont que du mépris pour les autres. Alors même que la justice approcherait l’homme de Dieu, si elle est tachée d’orgueil, elle le précipite dans l’abîme.

Le pharisien et le publicain se tiennent debout dans le temple pour prier; regardons quelles doivent être les conditions de nos prières, si nous ne voulons qu’elles soient frappées de stérilité, car le pharisien fut condamné pour avoir mal prié. « Il faisait en lui-même cette prière », c’est-à-dire qu’il ne l’adressait pas à Dieu, parce que dans son orgueil il n’envisageait que lui-même (saint Basile). Cet homme est coupable pour avoir rendu grâces avec orgueil (saint Augustin).

Saint Augustin: « Cherchez dans ses paroles, vous n’en trouverez aucune qui soit l’expression d’une prière à Dieu. Il était monté au temple pour prier, mais au lieu de prier effectivement, il a préféré se louer lui-même et insulter celui qui priait ».
Saint Grégoire enseigne au sujet de l’orgueil: « L’orgueil des âmes arrogantes se manifeste sous quatre formes différentes: ou elles s’imaginent que le bien qui est en elles vient d’elles-mêmes; ou elles attribuent à leurs mérites personnels de l’avoir reçu de Dieu, ou elles se vantent de vertus qu’elles n’ont point, ou enfin elles veulent qu’on ne soit occupé que du bien qu’elles peuvent faire et qu’on n’ait que du mépris pour les autres. C’est ainsi que le pharisien n’attribue qu’à lui seul le mérite de ses bonnes œuvres ».

Quant au publicain, son attitude est toute autre, il est rempli d’humilité. « Le sentiment de sa conscience le tenait éloigné, mais sa piété le rapprochait de Dieu » (Saint Augustin). Il différait du pharisien par son langage autant que par son attitude et le repentir de son âme. Il n’osait lever les yeux vers le ciel, il les jugeait indignes de contempler les choses d’en haut, parce qu’ils avaient préféré regarder et chercher les choses de la terre. Il frappait encore sa poitrine, comme le remarque le Sauveur, meurtrissant pour ainsi dire son cœur pour le punir de ses mauvaises pensées et le réveiller de son sommeil. Aussi n’a-t-il recours qu’à la miséricorde de Dieu: « Mon Dieu, ayez pitié de moi, qui ne suis qu’un pécheur ».
Il a entendu le pharisien dire : « Je ne suis pas comme ce publicain »; mais loin de s’indigner, il s’en humilie avec compassion; le pharisien a découvert la blessure, lui, le publicain, en cherche la guérison. Que personne donc ne prononce cette froide parole: je n’ose pas me confesser, j’ai trop de honte . Cette crainte est diabolique enseigne saint Jean Chrysostome, le démon veut vous fermer les portes qui donnent accès auprès de Dieu.

« Pourquoi vous étonner que Dieu pardonne au publicain, puisqu’il se juge lui-même? » se demande saint Augustin. « Il se tenait éloigné, mais néanmoins il s’approchait de Dieu, et le Seigneur était près de lui attentif à ses paroles, car le Dieu très haut abaisse ses regards sur les humbles. Le publicain ne levait pas les yeux vers le ciel, il ne regardait point pour mériter d’être regardé. Sa conscience l’accablait, l’espérance le relevait, il frappait sa poitrine, il se punissait lui-même; aussi le Seigneur lui pardonnait les péchés qu’il confessait si humblement. Vous avez entendu l’orgueilleux accusateur, vous avez aussi entendu l’aveu de l’humble coupable, écoutez maintenant la sentence du juge: « Je vous le dis, celui-ci (l’humble) s’en retourna justifié dans sa maison, et non pas l’autre ».

En effet, de même que l’humilité par son élévation et son excellence triomphe du poids du péché, et s’élance pour atteindre Dieu; ainsi l’orgueil par son poids entrave facilement la marche de la justice. Ainsi quand vous auriez fait un grand nombre d’actions vertueuses, si elles sont pour vous un sujet de vaine présomption, vous avez perdu tout le fruit de votre prière, elle est tout à fait stérile pour vous. Au contraire, votre conscience fût-elle chargée d’une multitude innombrable de fautes, si vous vous estimez le dernier de tous, vous pourrez vous présenter devant Dieu avec une grande confiance. Notre Seigneur donne la raison de la sentence qu’il vient de prononcer : « Car quiconque s’exalte sera humilié, et quiconque s’humilie sera exalté ».
L’humilité peut retirer le pécheur de l’abîme de ses péchés. C’est elle qui a justifié le publicain de préférence au pharisien, c’est elle qui a conduit dans le paradis le bon larron avant les apôtres eux-mêmes, tandis que l’orgueil étant entré dans l’esprit des puissances célestes, les esprits mauvais (Ep 2, 12), a été la cause de leur perte.
En conclusion, si l’humilité jointe au péché avance si rapidement qu’elle dépasse la justice qui est unie à l’orgueil, quelle ne sera pas la rapidité de sa course, si vous l’unissez à une vie de sainteté ? Elle se présentera avec confiance devant le tribunal de Dieu au milieu de l’assemblée des anges.
Mais d’un autre côté, si l’orgueil joint à la justice peut ainsi l’abaisser, dans quel abîme nous précipitera-t-il, s’il est uni au péché ? Evitons donc l’orgueil de toutes nos forces. Soyons humbles comme l’humble servante du Seigneur, comme notre bon Jésus « doux et humble de cœur ».

« Mon Dieu, montre toi favorable au pécheur que je suis ! »

Publié le 27 octobre 2025

Année 2025-Homélie pour le 30ème dimanche du temps ordinaire (JA).

 

Car quiconque s’exalte sera humilié et quiconque s’humilie sera exalté .

 

L’orgueil est de toutes les passions celle qui tourmente le plus le cœur des hommes, aussi le Sauveur en fait-il très souvent la matière de ses enseignements. Or, l’orgueil est le mépris de Dieu, car toutes les fois qu’on s’attribue à soi-même le bien qu’on fait, au lieu d’en renvoyer à Dieu la gloire, c’est une véritable négation de Dieu.

 

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« Qui s’élève sera abaissé; qui s’abaisse sera élevé ». Notre bon Jésus nous donne aujourd’hui une leçon sur l’humilité et ses avantages et sur l’orgueil et sa malice.

Saint Augustin: « Comme la foi ne peut être donnée aux orgueilleux, mais qu’elle est le partage des humbles; Notre Seigneur au moyen d’une parole nous recommande l’humilité et condamne l’orgueil ».
L’orgueil est de toutes les passions celle qui tourmente le plus le cœur des hommes, aussi le Sauveur en fait-il très souvent la matière de ses enseignements. Or, l’orgueil est le mépris de Dieu, car toutes les fois qu’on s’attribue à soi-même le bien qu’on fait, au lieu d’en renvoyer à Dieu la gloire, c’est une véritable négation de Dieu (cf. Jb 31, 27). Cette parabole est donc adressée à ceux qui se confient en eux-mêmes, qui ne renvoient pas à Dieu la gloire de leurs bonnes œuvres, et qui, pour cela, n’ont que du mépris pour les autres. Alors même que la justice approcherait l’homme de Dieu, si elle est tachée d’orgueil, elle le précipite dans l’abîme.

Le pharisien et le publicain se tiennent debout dans le temple pour prier; regardons quelles doivent être les conditions de nos prières, si nous ne voulons qu’elles soient frappées de stérilité, car le pharisien fut condamné pour avoir mal prié. « Il faisait en lui-même cette prière », c’est-à-dire qu’il ne l’adressait pas à Dieu, parce que dans son orgueil il n’envisageait que lui-même (saint Basile). Cet homme est coupable pour avoir rendu grâces avec orgueil (saint Augustin).

Saint Augustin: « Cherchez dans ses paroles, vous n’en trouverez aucune qui soit l’expression d’une prière à Dieu. Il était monté au temple pour prier, mais au lieu de prier effectivement, il a préféré se louer lui-même et insulter celui qui priait ».
Saint Grégoire enseigne au sujet de l’orgueil: « L’orgueil des âmes arrogantes se manifeste sous quatre formes différentes: ou elles s’imaginent que le bien qui est en elles vient d’elles-mêmes; ou elles attribuent à leurs mérites personnels de l’avoir reçu de Dieu, ou elles se vantent de vertus qu’elles n’ont point, ou enfin elles veulent qu’on ne soit occupé que du bien qu’elles peuvent faire et qu’on n’ait que du mépris pour les autres. C’est ainsi que le pharisien n’attribue qu’à lui seul le mérite de ses bonnes œuvres ».

Quant au publicain, son attitude est toute autre, il est rempli d’humilité. « Le sentiment de sa conscience le tenait éloigné, mais sa piété le rapprochait de Dieu » (Saint Augustin). Il différait du pharisien par son langage autant que par son attitude et le repentir de son âme. Il n’osait lever les yeux vers le ciel, il les jugeait indignes de contempler les choses d’en haut, parce qu’ils avaient préféré regarder et chercher les choses de la terre. Il frappait encore sa poitrine, comme le remarque le Sauveur, meurtrissant pour ainsi dire son cœur pour le punir de ses mauvaises pensées et le réveiller de son sommeil. Aussi n’a-t-il recours qu’à la miséricorde de Dieu: « Mon Dieu, ayez pitié de moi, qui ne suis qu’un pécheur ».
Il a entendu le pharisien dire : « Je ne suis pas comme ce publicain »; mais loin de s’indigner, il s’en humilie avec compassion; le pharisien a découvert la blessure, lui, le publicain, en cherche la guérison. Que personne donc ne prononce cette froide parole: je n’ose pas me confesser, j’ai trop de honte . Cette crainte est diabolique enseigne saint Jean Chrysostome, le démon veut vous fermer les portes qui donnent accès auprès de Dieu.

« Pourquoi vous étonner que Dieu pardonne au publicain, puisqu’il se juge lui-même? » se demande saint Augustin. « Il se tenait éloigné, mais néanmoins il s’approchait de Dieu, et le Seigneur était près de lui attentif à ses paroles, car le Dieu très haut abaisse ses regards sur les humbles. Le publicain ne levait pas les yeux vers le ciel, il ne regardait point pour mériter d’être regardé. Sa conscience l’accablait, l’espérance le relevait, il frappait sa poitrine, il se punissait lui-même; aussi le Seigneur lui pardonnait les péchés qu’il confessait si humblement. Vous avez entendu l’orgueilleux accusateur, vous avez aussi entendu l’aveu de l’humble coupable, écoutez maintenant la sentence du juge: « Je vous le dis, celui-ci (l’humble) s’en retourna justifié dans sa maison, et non pas l’autre ».

En effet, de même que l’humilité par son élévation et son excellence triomphe du poids du péché, et s’élance pour atteindre Dieu; ainsi l’orgueil par son poids entrave facilement la marche de la justice. Ainsi quand vous auriez fait un grand nombre d’actions vertueuses, si elles sont pour vous un sujet de vaine présomption, vous avez perdu tout le fruit de votre prière, elle est tout à fait stérile pour vous. Au contraire, votre conscience fût-elle chargée d’une multitude innombrable de fautes, si vous vous estimez le dernier de tous, vous pourrez vous présenter devant Dieu avec une grande confiance. Notre Seigneur donne la raison de la sentence qu’il vient de prononcer : « Car quiconque s’exalte sera humilié, et quiconque s’humilie sera exalté ».
L’humilité peut retirer le pécheur de l’abîme de ses péchés. C’est elle qui a justifié le publicain de préférence au pharisien, c’est elle qui a conduit dans le paradis le bon larron avant les apôtres eux-mêmes, tandis que l’orgueil étant entré dans l’esprit des puissances célestes, les esprits mauvais (Ep 2, 12), a été la cause de leur perte.
En conclusion, si l’humilité jointe au péché avance si rapidement qu’elle dépasse la justice qui est unie à l’orgueil, quelle ne sera pas la rapidité de sa course, si vous l’unissez à une vie de sainteté ? Elle se présentera avec confiance devant le tribunal de Dieu au milieu de l’assemblée des anges.
Mais d’un autre côté, si l’orgueil joint à la justice peut ainsi l’abaisser, dans quel abîme nous précipitera-t-il, s’il est uni au péché ? Evitons donc l’orgueil de toutes nos forces. Soyons humbles comme l’humble servante du Seigneur, comme notre bon Jésus « doux et humble de cœur ».

« Mon Dieu, montre toi favorable au pécheur que je suis ! »

Publié le 27 octobre 2025

Année 2025-Homélie pour le 30ème dimanche du temps ordinaire (JA).

pharisien et publicain01

 

Car quiconque s’exalte sera humilié et quiconque s’humilie sera exalté .

 

L’orgueil est de toutes les passions celle qui tourmente le plus le cœur des hommes, aussi le Sauveur en fait-il très souvent la matière de ses enseignements. Or, l’orgueil est le mépris de Dieu, car toutes les fois qu’on s’attribue à soi-même le bien qu’on fait, au lieu d’en renvoyer à Dieu la gloire, c’est une véritable négation de Dieu.

 

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« Qui s’élève sera abaissé; qui s’abaisse sera élevé ». Notre bon Jésus nous donne aujourd’hui une leçon sur l’humilité et ses avantages et sur l’orgueil et sa malice.

Saint Augustin: « Comme la foi ne peut être donnée aux orgueilleux, mais qu’elle est le partage des humbles; Notre Seigneur au moyen d’une parole nous recommande l’humilité et condamne l’orgueil ».
L’orgueil est de toutes les passions celle qui tourmente le plus le cœur des hommes, aussi le Sauveur en fait-il très souvent la matière de ses enseignements. Or, l’orgueil est le mépris de Dieu, car toutes les fois qu’on s’attribue à soi-même le bien qu’on fait, au lieu d’en renvoyer à Dieu la gloire, c’est une véritable négation de Dieu (cf. Jb 31, 27). Cette parabole est donc adressée à ceux qui se confient en eux-mêmes, qui ne renvoient pas à Dieu la gloire de leurs bonnes œuvres, et qui, pour cela, n’ont que du mépris pour les autres. Alors même que la justice approcherait l’homme de Dieu, si elle est tachée d’orgueil, elle le précipite dans l’abîme.

Le pharisien et le publicain se tiennent debout dans le temple pour prier; regardons quelles doivent être les conditions de nos prières, si nous ne voulons qu’elles soient frappées de stérilité, car le pharisien fut condamné pour avoir mal prié. « Il faisait en lui-même cette prière », c’est-à-dire qu’il ne l’adressait pas à Dieu, parce que dans son orgueil il n’envisageait que lui-même (saint Basile). Cet homme est coupable pour avoir rendu grâces avec orgueil (saint Augustin).

Saint Augustin: « Cherchez dans ses paroles, vous n’en trouverez aucune qui soit l’expression d’une prière à Dieu. Il était monté au temple pour prier, mais au lieu de prier effectivement, il a préféré se louer lui-même et insulter celui qui priait ».
Saint Grégoire enseigne au sujet de l’orgueil: « L’orgueil des âmes arrogantes se manifeste sous quatre formes différentes: ou elles s’imaginent que le bien qui est en elles vient d’elles-mêmes; ou elles attribuent à leurs mérites personnels de l’avoir reçu de Dieu, ou elles se vantent de vertus qu’elles n’ont point, ou enfin elles veulent qu’on ne soit occupé que du bien qu’elles peuvent faire et qu’on n’ait que du mépris pour les autres. C’est ainsi que le pharisien n’attribue qu’à lui seul le mérite de ses bonnes œuvres ».

Quant au publicain, son attitude est toute autre, il est rempli d’humilité. « Le sentiment de sa conscience le tenait éloigné, mais sa piété le rapprochait de Dieu » (Saint Augustin). Il différait du pharisien par son langage autant que par son attitude et le repentir de son âme. Il n’osait lever les yeux vers le ciel, il les jugeait indignes de contempler les choses d’en haut, parce qu’ils avaient préféré regarder et chercher les choses de la terre. Il frappait encore sa poitrine, comme le remarque le Sauveur, meurtrissant pour ainsi dire son cœur pour le punir de ses mauvaises pensées et le réveiller de son sommeil. Aussi n’a-t-il recours qu’à la miséricorde de Dieu: « Mon Dieu, ayez pitié de moi, qui ne suis qu’un pécheur ».
Il a entendu le pharisien dire : « Je ne suis pas comme ce publicain »; mais loin de s’indigner, il s’en humilie avec compassion; le pharisien a découvert la blessure, lui, le publicain, en cherche la guérison. Que personne donc ne prononce cette froide parole: je n’ose pas me confesser, j’ai trop de honte . Cette crainte est diabolique enseigne saint Jean Chrysostome, le démon veut vous fermer les portes qui donnent accès auprès de Dieu.

« Pourquoi vous étonner que Dieu pardonne au publicain, puisqu’il se juge lui-même? » se demande saint Augustin. « Il se tenait éloigné, mais néanmoins il s’approchait de Dieu, et le Seigneur était près de lui attentif à ses paroles, car le Dieu très haut abaisse ses regards sur les humbles. Le publicain ne levait pas les yeux vers le ciel, il ne regardait point pour mériter d’être regardé. Sa conscience l’accablait, l’espérance le relevait, il frappait sa poitrine, il se punissait lui-même; aussi le Seigneur lui pardonnait les péchés qu’il confessait si humblement. Vous avez entendu l’orgueilleux accusateur, vous avez aussi entendu l’aveu de l’humble coupable, écoutez maintenant la sentence du juge: « Je vous le dis, celui-ci (l’humble) s’en retourna justifié dans sa maison, et non pas l’autre ».

En effet, de même que l’humilité par son élévation et son excellence triomphe du poids du péché, et s’élance pour atteindre Dieu; ainsi l’orgueil par son poids entrave facilement la marche de la justice. Ainsi quand vous auriez fait un grand nombre d’actions vertueuses, si elles sont pour vous un sujet de vaine présomption, vous avez perdu tout le fruit de votre prière, elle est tout à fait stérile pour vous. Au contraire, votre conscience fût-elle chargée d’une multitude innombrable de fautes, si vous vous estimez le dernier de tous, vous pourrez vous présenter devant Dieu avec une grande confiance. Notre Seigneur donne la raison de la sentence qu’il vient de prononcer : « Car quiconque s’exalte sera humilié, et quiconque s’humilie sera exalté ».
L’humilité peut retirer le pécheur de l’abîme de ses péchés. C’est elle qui a justifié le publicain de préférence au pharisien, c’est elle qui a conduit dans le paradis le bon larron avant les apôtres eux-mêmes, tandis que l’orgueil étant entré dans l’esprit des puissances célestes, les esprits mauvais (Ep 2, 12), a été la cause de leur perte.
En conclusion, si l’humilité jointe au péché avance si rapidement qu’elle dépasse la justice qui est unie à l’orgueil, quelle ne sera pas la rapidité de sa course, si vous l’unissez à une vie de sainteté ? Elle se présentera avec confiance devant le tribunal de Dieu au milieu de l’assemblée des anges.
Mais d’un autre côté, si l’orgueil joint à la justice peut ainsi l’abaisser, dans quel abîme nous précipitera-t-il, s’il est uni au péché ? Evitons donc l’orgueil de toutes nos forces. Soyons humbles comme l’humble servante du Seigneur, comme notre bon Jésus « doux et humble de cœur ».

« Mon Dieu, montre toi favorable au pécheur que je suis ! »

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Publié le 27 octobre 2025