Année 2020-Homélie pour le 3ème dimanche de Carême (JGA).
L’Eglise et les temps d’épidémie.
L’Eglise demande la Lumière de Dieu, elle demande qu’à l’occasion de ces évènements, qui sont toujours un petit peu particuliers, qui sont souvent causes de désordre social, le chrétien manifeste sa foi, le chrétien manifeste sa vertu qui est quelquefois mise à l’épreuve : manque de confiance, égoïsme, manque de charité. Elle demande aussi d’assister tous ceux qui vont avoir à accomplir dans ces moments plus difficiles leur devoir d’état.
Cela a toujours été l’habitude de l’Eglise depuis la nuit des temps en période de calamités publiques de se tourner vers le Seigneur, et spécialement en temps d’épidémie. Ce n’est pas la première et ce n’est pas la dernière, sans doute, de l’histoire de l’humanité. Mais les épidémies ont quelque chose toujours d’inquiétant puisque tels les démons, on ne voit pas ce qui vous attaque. Et donc l’Eglise se tourne vers le bon Dieu pour demander au bon Dieu de nous préserver du mal.
Que demande l’Eglise à l’occasion de ces prières ? Elle demande à Dieu bien sûr de repousser ces maladies qui nous attaquent ; si nous en sommes atteints, que nous la vainquions ; si c’est l’heure de notre mort, que l’on s’y prépare. Mais elle ne demande pas que cela, l’Eglise, elle demande la Lumière de Dieu, elle demande qu’à l’occasion de ces évènements, qui sont toujours un petit peu particuliers, qui sont souvent causes de désordre social, le chrétien manifeste sa foi, le chrétien manifeste sa vertu qui est quelquefois mise à l’épreuve : manque de confiance, égoïsme, manque de charité. Elle demande aussi d’assister tous ceux qui spécialement parmi les chrétiens vont avoir à accomplir dans ces moments plus difficiles leur devoir d’état d’une manière chrétienne, je pense spécialement aux médecins, aux infirmières, à tous ceux qui s’occupent des malades, car cela a toujours été une des missions de l’Eglise de se pencher sur ceux qui souffrent et sur les malades. L’Eglise aussi prie pour les autorités publiques parce que ce genre d’épreuves, ce genre de calamité, demande à ce que l’on soit gouverné d’une manière droite, avec prudence, avec sagesse.
L’Eglise aussi prie pour que nous comprenions le sens de ces évènements. Notre premier réflexe doit être un réflexe de regard surnaturel et c’est cela peut-être qui est le plus inquiétant tout de suite dans les jours que nous vivons, ce n’est pas tellement cette épidémie, ce n’est pas tellement ce qui se passe, c’est de voir que dans l’Eglise c’est la peur qui est entrée, l’inquiétude et le manque de foi. Ce n’est pas le moment de vider les bénitiers, ce n’est pas le moment de fermer les églises, ce n’est pas le moment de refuser la Communion aux fidèles ou même les Sacrements aux malades. C’est au contraire un moment pour se rapprocher de Dieu, pour comprendre le sens de ces calamités. De tous temps l’Eglise à l’occasion des pestes et des épidémies, a fait des processions publiques avec des manifestations de la foi, cela a été l’occasion pour l’Eglise de prêcher la pénitence.
C’est le temps de la pénitence, le temps du retour à Dieu, qui que nous soyons, les justes et les moins justes, les pécheurs, tous nous devons faire pénitence. Dieu ne châtie pas toujours et les évènements, les calamités, ne sont pas toujours causés directement par Dieu, cela peut arriver dans des cas exceptionnels, ce sont les lois de la nature qui font cela : les tremblements de terre, les épidémies. C’est les conséquences du fait que depuis le péché originel l’homme n’est plus maître de tout. Mais Dieu a dit depuis la venue de Notre-Seigneur Jésus-Christ « je vous protégerais de ces calamités publiques, je vous en protégerais si vous m’êtes fidèles ». Le problème aujourd’hui ce n’est pas que nous utilisions des moyens humains pour essayer de repousser ces calamités, cela est tout à fait normal, tout cela est dans l’ordre des choses, le problème c’est que l’on dit à Dieu « laissez-nous tranquille, laissez-nous contrôler cela ». Or le Seul qui a la situation ” sous contrôle “, comme on dit aujourd’hui, c’est bien le bon Dieu. Alors que fait Dieu ? Dieu dit : « vous ne voulez pas de mon aide ? Eh bien débrouillez-vous tout seul », et cela c’est la pire des choses, la pire des choses.
Tournons-nous vers le bon Dieu. Ce n’est pas la première épidémie que le monde connaît, ce n’est peut-être pas non plus la plus grave, pensez à la grippe espagnole à la fin de la première guerre mondiale qui a fait plus de cinquante millions de morts! L’Eglise était en première ligne. Les chrétiens étaient en première ligne pour pratiquer la charité, quelquefois au péril de leur vie, c’est l’occasion de manifester sa foi. Pendant cette terrible épidémie de la grippe espagnole l’Eglise continuait de célébrer le culte, on utilisait les Sacrements, les sacramentaux, le recours à l’intercession des saints, grande tradition de l’Eglise. Il faut faire de même. Nous nous interrogeons toujours quand il y a des événements, des catastrophes parce que les bons sont aussi touchés, non seulement les pécheurs, mais les bons. Je vous parlais tout à l’heure de la grippe espagnole, songez que c’est au cours de cette grippe, qui a été terrible, que Jacinthe et François Marto, les deux enfants de Fatima, sont morts, dans des conditions assez terribles, et ils ont offerts leur vie pour la conversion des pécheurs.
Voyons ce qu’on fait les saints pendant les temps d’epidemie. Pendant la peste à Rome de l’an 590, saint Grégoire se dévoua pour soulager les infortunes et combattre le fléau, il prescrivit des processions expiatoires pendant trois jours consécutifs ; mais le premier jour, quatre-vingts personnes moururent en une heure avant d’arriver à Sainte-Marie-Majeure. Alors le saint prit dans ses mains l’image miraculeuse de la Mère de Dieu peinte par saint Luc et, nu pieds, les épaules couvertes d’un sac de pénitent, il traversa toute la ville pour se rendre à la basilique de saint Pierre. La foule éplorée le suivit. En arrivant sur le pont qui faisait face au mausolée d’Adrien, on entendit dans les airs des chœurs angéliques, chantant ces paroles : «Regina cæli lætare. Réjouissez-vous, ô Reine du ciel, Alleluia ! parce que celui que vous avez mérité de porter, alleluia, est ressuscité, comme il l’a prédit, alleluia ! » Pénétré d’allégresse et de reconnaissance, le peuple s’agenouilla et Grégoire, les yeux fixés au ciel s’écria: «Ora pro nobis Deum, priez Dieu pour nous, alleluia!» A ce moment, un ange parut sur la cime du mausolée ; il tenait à la main un glaive qu’il rentrait dans son fourreau. Dès lors la peste ne fit plus une seule victime.
Les calamités doivent nous faire penser que si nous ne faisons pas pénitence, nous périrons tous. Dieu est Bon, Il ne veut pas la mort du pécheur mais Il veut qu’il se convertisse et qu’il vive, les calamités publiques sont souvent la conséquence des péchés des autorités publiques, c’est ainsi. Aujourd’hui on peut s’inquiéter parce que toutes les lois mauvaises qui se multiplient, toutes les violations de la loi naturelle, l’apostasie – même dans l’Eglise – que nous voyons aujourd’hui, ne peut pas laisser le bon Dieu indifférent. A longueur de journée sur les plateaux de télévision, on nous montre les courbes de malades ou de morts, et c’est vrai que c’est impressionnant, mais n’oublions pas que, par exemple, récemment, dans un pays qui n’est pas si loin de nous, en Belgique, en un an trois mille personnes ont été euthanasiées, c’est les chiffres officiels, et parmi eux des enfants euthanasiés. Je ne parle pas du nombre d’avortements aujourd’hui. Tout cela ce sont des péchés qui crient vers le Ciel. Il faut penser à cela, il faut faire pénitence : Dieu ne veut pas la mort du pécheur, mais il veut qu’il se convertisse et qu’il vive.
Je terminerais juste en vous disant que cette maladie a une particularité telle qu’on la voit aujourd’hui, c’est qu’il semble qu’elle ne touche pas, ou du moins pas gravement, les enfants. Il y a peut-être là un Signe de Dieu puisque dans l’Evangile Jésus-Christ nous dit : « si vous ne redevenez pas comme des enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume des Cieux ». Ne pas entrer dans le Royaume des Cieux c’est être damnés, c’est cela le pire des périls, c’est cela la pire des calamités.
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.
Ainsi soit-il.
Publié le 15 mars 2020
Année 2020-Homélie pour le 3ème dimanche de Carême (JGA).
L’Eglise et les temps d’épidémie.
L’Eglise demande la Lumière de Dieu, elle demande qu’à l’occasion de ces évènements, qui sont toujours un petit peu particuliers, qui sont souvent causes de désordre social, le chrétien manifeste sa foi, le chrétien manifeste sa vertu qui est quelquefois mise à l’épreuve : manque de confiance, égoïsme, manque de charité. Elle demande aussi d’assister tous ceux qui vont avoir à accomplir dans ces moments plus difficiles leur devoir d’état.
Cela a toujours été l’habitude de l’Eglise depuis la nuit des temps en période de calamités publiques de se tourner vers le Seigneur, et spécialement en temps d’épidémie. Ce n’est pas la première et ce n’est pas la dernière, sans doute, de l’histoire de l’humanité. Mais les épidémies ont quelque chose toujours d’inquiétant puisque tels les démons, on ne voit pas ce qui vous attaque. Et donc l’Eglise se tourne vers le bon Dieu pour demander au bon Dieu de nous préserver du mal.
Que demande l’Eglise à l’occasion de ces prières ? Elle demande à Dieu bien sûr de repousser ces maladies qui nous attaquent ; si nous en sommes atteints, que nous la vainquions ; si c’est l’heure de notre mort, que l’on s’y prépare. Mais elle ne demande pas que cela, l’Eglise, elle demande la Lumière de Dieu, elle demande qu’à l’occasion de ces évènements, qui sont toujours un petit peu particuliers, qui sont souvent causes de désordre social, le chrétien manifeste sa foi, le chrétien manifeste sa vertu qui est quelquefois mise à l’épreuve : manque de confiance, égoïsme, manque de charité. Elle demande aussi d’assister tous ceux qui spécialement parmi les chrétiens vont avoir à accomplir dans ces moments plus difficiles leur devoir d’état d’une manière chrétienne, je pense spécialement aux médecins, aux infirmières, à tous ceux qui s’occupent des malades, car cela a toujours été une des missions de l’Eglise de se pencher sur ceux qui souffrent et sur les malades. L’Eglise aussi prie pour les autorités publiques parce que ce genre d’épreuves, ce genre de calamité, demande à ce que l’on soit gouverné d’une manière droite, avec prudence, avec sagesse.
L’Eglise aussi prie pour que nous comprenions le sens de ces évènements. Notre premier réflexe doit être un réflexe de regard surnaturel et c’est cela peut-être qui est le plus inquiétant tout de suite dans les jours que nous vivons, ce n’est pas tellement cette épidémie, ce n’est pas tellement ce qui se passe, c’est de voir que dans l’Eglise c’est la peur qui est entrée, l’inquiétude et le manque de foi. Ce n’est pas le moment de vider les bénitiers, ce n’est pas le moment de fermer les églises, ce n’est pas le moment de refuser la Communion aux fidèles ou même les Sacrements aux malades. C’est au contraire un moment pour se rapprocher de Dieu, pour comprendre le sens de ces calamités. De tous temps l’Eglise à l’occasion des pestes et des épidémies, a fait des processions publiques avec des manifestations de la foi, cela a été l’occasion pour l’Eglise de prêcher la pénitence.
C’est le temps de la pénitence, le temps du retour à Dieu, qui que nous soyons, les justes et les moins justes, les pécheurs, tous nous devons faire pénitence. Dieu ne châtie pas toujours et les évènements, les calamités, ne sont pas toujours causés directement par Dieu, cela peut arriver dans des cas exceptionnels, ce sont les lois de la nature qui font cela : les tremblements de terre, les épidémies. C’est les conséquences du fait que depuis le péché originel l’homme n’est plus maître de tout. Mais Dieu a dit depuis la venue de Notre-Seigneur Jésus-Christ « je vous protégerais de ces calamités publiques, je vous en protégerais si vous m’êtes fidèles ». Le problème aujourd’hui ce n’est pas que nous utilisions des moyens humains pour essayer de repousser ces calamités, cela est tout à fait normal, tout cela est dans l’ordre des choses, le problème c’est que l’on dit à Dieu « laissez-nous tranquille, laissez-nous contrôler cela ». Or le Seul qui a la situation ” sous contrôle “, comme on dit aujourd’hui, c’est bien le bon Dieu. Alors que fait Dieu ? Dieu dit : « vous ne voulez pas de mon aide ? Eh bien débrouillez-vous tout seul », et cela c’est la pire des choses, la pire des choses.
Tournons-nous vers le bon Dieu. Ce n’est pas la première épidémie que le monde connaît, ce n’est peut-être pas non plus la plus grave, pensez à la grippe espagnole à la fin de la première guerre mondiale qui a fait plus de cinquante millions de morts! L’Eglise était en première ligne. Les chrétiens étaient en première ligne pour pratiquer la charité, quelquefois au péril de leur vie, c’est l’occasion de manifester sa foi. Pendant cette terrible épidémie de la grippe espagnole l’Eglise continuait de célébrer le culte, on utilisait les Sacrements, les sacramentaux, le recours à l’intercession des saints, grande tradition de l’Eglise. Il faut faire de même. Nous nous interrogeons toujours quand il y a des événements, des catastrophes parce que les bons sont aussi touchés, non seulement les pécheurs, mais les bons. Je vous parlais tout à l’heure de la grippe espagnole, songez que c’est au cours de cette grippe, qui a été terrible, que Jacinthe et François Marto, les deux enfants de Fatima, sont morts, dans des conditions assez terribles, et ils ont offerts leur vie pour la conversion des pécheurs.
Voyons ce qu’on fait les saints pendant les temps d’epidemie. Pendant la peste à Rome de l’an 590, saint Grégoire se dévoua pour soulager les infortunes et combattre le fléau, il prescrivit des processions expiatoires pendant trois jours consécutifs ; mais le premier jour, quatre-vingts personnes moururent en une heure avant d’arriver à Sainte-Marie-Majeure. Alors le saint prit dans ses mains l’image miraculeuse de la Mère de Dieu peinte par saint Luc et, nu pieds, les épaules couvertes d’un sac de pénitent, il traversa toute la ville pour se rendre à la basilique de saint Pierre. La foule éplorée le suivit. En arrivant sur le pont qui faisait face au mausolée d’Adrien, on entendit dans les airs des chœurs angéliques, chantant ces paroles : «Regina cæli lætare. Réjouissez-vous, ô Reine du ciel, Alleluia ! parce que celui que vous avez mérité de porter, alleluia, est ressuscité, comme il l’a prédit, alleluia ! » Pénétré d’allégresse et de reconnaissance, le peuple s’agenouilla et Grégoire, les yeux fixés au ciel s’écria: «Ora pro nobis Deum, priez Dieu pour nous, alleluia!» A ce moment, un ange parut sur la cime du mausolée ; il tenait à la main un glaive qu’il rentrait dans son fourreau. Dès lors la peste ne fit plus une seule victime.
Les calamités doivent nous faire penser que si nous ne faisons pas pénitence, nous périrons tous. Dieu est Bon, Il ne veut pas la mort du pécheur mais Il veut qu’il se convertisse et qu’il vive, les calamités publiques sont souvent la conséquence des péchés des autorités publiques, c’est ainsi. Aujourd’hui on peut s’inquiéter parce que toutes les lois mauvaises qui se multiplient, toutes les violations de la loi naturelle, l’apostasie – même dans l’Eglise – que nous voyons aujourd’hui, ne peut pas laisser le bon Dieu indifférent. A longueur de journée sur les plateaux de télévision, on nous montre les courbes de malades ou de morts, et c’est vrai que c’est impressionnant, mais n’oublions pas que, par exemple, récemment, dans un pays qui n’est pas si loin de nous, en Belgique, en un an trois mille personnes ont été euthanasiées, c’est les chiffres officiels, et parmi eux des enfants euthanasiés. Je ne parle pas du nombre d’avortements aujourd’hui. Tout cela ce sont des péchés qui crient vers le Ciel. Il faut penser à cela, il faut faire pénitence : Dieu ne veut pas la mort du pécheur, mais il veut qu’il se convertisse et qu’il vive.
Je terminerais juste en vous disant que cette maladie a une particularité telle qu’on la voit aujourd’hui, c’est qu’il semble qu’elle ne touche pas, ou du moins pas gravement, les enfants. Il y a peut-être là un Signe de Dieu puisque dans l’Evangile Jésus-Christ nous dit : « si vous ne redevenez pas comme des enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume des Cieux ». Ne pas entrer dans le Royaume des Cieux c’est être damnés, c’est cela le pire des périls, c’est cela la pire des calamités.
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.
Ainsi soit-il.
Publié le 15 mars 2020
Année 2020-Homélie pour le 3ème dimanche de Carême (JGA).
L’Eglise et les temps d’épidémie.
L’Eglise demande la Lumière de Dieu, elle demande qu’à l’occasion de ces évènements, qui sont toujours un petit peu particuliers, qui sont souvent causes de désordre social, le chrétien manifeste sa foi, le chrétien manifeste sa vertu qui est quelquefois mise à l’épreuve : manque de confiance, égoïsme, manque de charité. Elle demande aussi d’assister tous ceux qui vont avoir à accomplir dans ces moments plus difficiles leur devoir d’état.
Cela a toujours été l’habitude de l’Eglise depuis la nuit des temps en période de calamités publiques de se tourner vers le Seigneur, et spécialement en temps d’épidémie. Ce n’est pas la première et ce n’est pas la dernière, sans doute, de l’histoire de l’humanité. Mais les épidémies ont quelque chose toujours d’inquiétant puisque tels les démons, on ne voit pas ce qui vous attaque. Et donc l’Eglise se tourne vers le bon Dieu pour demander au bon Dieu de nous préserver du mal.
Que demande l’Eglise à l’occasion de ces prières ? Elle demande à Dieu bien sûr de repousser ces maladies qui nous attaquent ; si nous en sommes atteints, que nous la vainquions ; si c’est l’heure de notre mort, que l’on s’y prépare. Mais elle ne demande pas que cela, l’Eglise, elle demande la Lumière de Dieu, elle demande qu’à l’occasion de ces évènements, qui sont toujours un petit peu particuliers, qui sont souvent causes de désordre social, le chrétien manifeste sa foi, le chrétien manifeste sa vertu qui est quelquefois mise à l’épreuve : manque de confiance, égoïsme, manque de charité. Elle demande aussi d’assister tous ceux qui spécialement parmi les chrétiens vont avoir à accomplir dans ces moments plus difficiles leur devoir d’état d’une manière chrétienne, je pense spécialement aux médecins, aux infirmières, à tous ceux qui s’occupent des malades, car cela a toujours été une des missions de l’Eglise de se pencher sur ceux qui souffrent et sur les malades. L’Eglise aussi prie pour les autorités publiques parce que ce genre d’épreuves, ce genre de calamité, demande à ce que l’on soit gouverné d’une manière droite, avec prudence, avec sagesse.
L’Eglise aussi prie pour que nous comprenions le sens de ces évènements. Notre premier réflexe doit être un réflexe de regard surnaturel et c’est cela peut-être qui est le plus inquiétant tout de suite dans les jours que nous vivons, ce n’est pas tellement cette épidémie, ce n’est pas tellement ce qui se passe, c’est de voir que dans l’Eglise c’est la peur qui est entrée, l’inquiétude et le manque de foi. Ce n’est pas le moment de vider les bénitiers, ce n’est pas le moment de fermer les églises, ce n’est pas le moment de refuser la Communion aux fidèles ou même les Sacrements aux malades. C’est au contraire un moment pour se rapprocher de Dieu, pour comprendre le sens de ces calamités. De tous temps l’Eglise à l’occasion des pestes et des épidémies, a fait des processions publiques avec des manifestations de la foi, cela a été l’occasion pour l’Eglise de prêcher la pénitence.
C’est le temps de la pénitence, le temps du retour à Dieu, qui que nous soyons, les justes et les moins justes, les pécheurs, tous nous devons faire pénitence. Dieu ne châtie pas toujours et les évènements, les calamités, ne sont pas toujours causés directement par Dieu, cela peut arriver dans des cas exceptionnels, ce sont les lois de la nature qui font cela : les tremblements de terre, les épidémies. C’est les conséquences du fait que depuis le péché originel l’homme n’est plus maître de tout. Mais Dieu a dit depuis la venue de Notre-Seigneur Jésus-Christ « je vous protégerais de ces calamités publiques, je vous en protégerais si vous m’êtes fidèles ». Le problème aujourd’hui ce n’est pas que nous utilisions des moyens humains pour essayer de repousser ces calamités, cela est tout à fait normal, tout cela est dans l’ordre des choses, le problème c’est que l’on dit à Dieu « laissez-nous tranquille, laissez-nous contrôler cela ». Or le Seul qui a la situation ” sous contrôle “, comme on dit aujourd’hui, c’est bien le bon Dieu. Alors que fait Dieu ? Dieu dit : « vous ne voulez pas de mon aide ? Eh bien débrouillez-vous tout seul », et cela c’est la pire des choses, la pire des choses.
Tournons-nous vers le bon Dieu. Ce n’est pas la première épidémie que le monde connaît, ce n’est peut-être pas non plus la plus grave, pensez à la grippe espagnole à la fin de la première guerre mondiale qui a fait plus de cinquante millions de morts! L’Eglise était en première ligne. Les chrétiens étaient en première ligne pour pratiquer la charité, quelquefois au péril de leur vie, c’est l’occasion de manifester sa foi. Pendant cette terrible épidémie de la grippe espagnole l’Eglise continuait de célébrer le culte, on utilisait les Sacrements, les sacramentaux, le recours à l’intercession des saints, grande tradition de l’Eglise. Il faut faire de même. Nous nous interrogeons toujours quand il y a des événements, des catastrophes parce que les bons sont aussi touchés, non seulement les pécheurs, mais les bons. Je vous parlais tout à l’heure de la grippe espagnole, songez que c’est au cours de cette grippe, qui a été terrible, que Jacinthe et François Marto, les deux enfants de Fatima, sont morts, dans des conditions assez terribles, et ils ont offerts leur vie pour la conversion des pécheurs.
Voyons ce qu’on fait les saints pendant les temps d’epidemie. Pendant la peste à Rome de l’an 590, saint Grégoire se dévoua pour soulager les infortunes et combattre le fléau, il prescrivit des processions expiatoires pendant trois jours consécutifs ; mais le premier jour, quatre-vingts personnes moururent en une heure avant d’arriver à Sainte-Marie-Majeure. Alors le saint prit dans ses mains l’image miraculeuse de la Mère de Dieu peinte par saint Luc et, nu pieds, les épaules couvertes d’un sac de pénitent, il traversa toute la ville pour se rendre à la basilique de saint Pierre. La foule éplorée le suivit. En arrivant sur le pont qui faisait face au mausolée d’Adrien, on entendit dans les airs des chœurs angéliques, chantant ces paroles : «Regina cæli lætare. Réjouissez-vous, ô Reine du ciel, Alleluia ! parce que celui que vous avez mérité de porter, alleluia, est ressuscité, comme il l’a prédit, alleluia ! » Pénétré d’allégresse et de reconnaissance, le peuple s’agenouilla et Grégoire, les yeux fixés au ciel s’écria: «Ora pro nobis Deum, priez Dieu pour nous, alleluia!» A ce moment, un ange parut sur la cime du mausolée ; il tenait à la main un glaive qu’il rentrait dans son fourreau. Dès lors la peste ne fit plus une seule victime.
Les calamités doivent nous faire penser que si nous ne faisons pas pénitence, nous périrons tous. Dieu est Bon, Il ne veut pas la mort du pécheur mais Il veut qu’il se convertisse et qu’il vive, les calamités publiques sont souvent la conséquence des péchés des autorités publiques, c’est ainsi. Aujourd’hui on peut s’inquiéter parce que toutes les lois mauvaises qui se multiplient, toutes les violations de la loi naturelle, l’apostasie – même dans l’Eglise – que nous voyons aujourd’hui, ne peut pas laisser le bon Dieu indifférent. A longueur de journée sur les plateaux de télévision, on nous montre les courbes de malades ou de morts, et c’est vrai que c’est impressionnant, mais n’oublions pas que, par exemple, récemment, dans un pays qui n’est pas si loin de nous, en Belgique, en un an trois mille personnes ont été euthanasiées, c’est les chiffres officiels, et parmi eux des enfants euthanasiés. Je ne parle pas du nombre d’avortements aujourd’hui. Tout cela ce sont des péchés qui crient vers le Ciel. Il faut penser à cela, il faut faire pénitence : Dieu ne veut pas la mort du pécheur, mais il veut qu’il se convertisse et qu’il vive.
Je terminerais juste en vous disant que cette maladie a une particularité telle qu’on la voit aujourd’hui, c’est qu’il semble qu’elle ne touche pas, ou du moins pas gravement, les enfants. Il y a peut-être là un Signe de Dieu puisque dans l’Evangile Jésus-Christ nous dit : « si vous ne redevenez pas comme des enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume des Cieux ». Ne pas entrer dans le Royaume des Cieux c’est être damnés, c’est cela le pire des périls, c’est cela la pire des calamités.
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.
Ainsi soit-il.
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Publié le 15 mars 2020