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Homélie pour le 16ème dimanche du temps ordinaire 2018 (EA).

L’homme est corps et âme et en tant que tel il a besoin du repos. Nous ne pouvons pas être en activité permanente, sans jamais nous reposer.

Le repos participe aussi de l’activité apostolique, ce n’est pas une perte de temps. On prend des forces pour pouvoir continuer le travail et servir davantage, pour devenir plus efficaces.

Nous pouvons comprendre cet appel au repos dans un sens spirituel, comme un appel à la prière, le repos de l’âme qui refait et fortifie nos forces spirituelles.


Nous célébrons aujourd’hui le 16ème dimanche du temps ordinaire.

En ce jour, la liturgie nous propose une méditation sur la vie apostolique de Jésus et ses disciples. Dimanche dernier nous avons médité sur la mission des douze, le premier envoi de Jésus pour appeler à la conversion, sur sa venue et la libération du diable. Aujourd’hui c’est la suite de ce passage. Nous voyons les apôtres qui reviennent de cette mission, très contents, mais également très fatigués.

Jésus les invite à se reposer : Il leur dit: «Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu». Ce repos est le premier thème de ce dimanche, j’en reparlerai plus loin.

Mais l’évangile ne s’arrête pas là. En fait, la foule, assoiffée de Dieu, cherche Jésus sans relâche et elle ne le laisse pas se reposer. Les gens s’avancent et arrivent avant lui là où Il voulait être seul avec ses disciples.

Jésus, nous dit l’évangéliste, en voyant la foule, « fut saisi de pitié envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les instruire longuement ». Nous voyons ainsi dans cet évangile la confirmation de la promesse que Dieu avait faite à son peuple par le prophète Jérémie, de s’occuper Lui-même de ses brebis et de leur donner des bons pasteurs : « puis, je rassemblerai moi-même le reste de mes brebis… Je susciterai pour elles des pasteurs qui les conduiront ».

C’est le deuxième thème de ce dimanche, l’espérance que notre Bon Dieu jamais ne va nous abandonner et que si jamais les pasteurs manquent pour nous garder et nous nourrir spirituellement, Dieu, Lui-même, va nous guider, nous faire paître et nous amener aux pâturages de la vie éternelle. Cette vérité, sortie de la bouche de Dieu et confirmée par le psaume et l’exemple de notre Seigneur Jésus-Christ, est pour nous le plus grand motif de confiance. Cela doit nous suffire de chercher Dieu et de rester ses brebis.

Mais je voudrais que l’on médite un peu plus sur le premier thème auquel j’ai fait référence, c’est à dire, le repos. Et, d’autant plus qu’aujourd’hui nous célébrons la patronne de notre diocèse, Sainte Marie-Madeleine, qui est dans l’Evangile l’un des plus beaux modèles de la recherche du Christ et du repos en Dieu, par la prière, par l’écoute de sa Parole, par la contemplation. Elle a reçu du Christ cet éloge d’avoir choisi la meilleure part, en restant avec Lui.

Et d’autant plus qu’aujourd’hui nous célébrons la patronne de notre diocèse, Sainte Marie-Madeleine, qui est dans l’Evangile l’un des plus beaux modèles de la recherche du Christ et du repos en Dieu, par la prière, par l’écoute de sa Parole, par la contemplation. Elle a reçu du Christ cet éloge d’avoir choisi la meilleure part, en restant avec Lui.

Ce repos auquel Jésus invite ses disciples peut être compris de manière matérielle ou spirituelle.

L’homme est corps et âme et en tant que tel il a besoin du repos. Nous ne pouvons pas être en activité permanente, sans jamais nous reposer. Il faut tenir compte des exigences du corps humain qui a besoin de l’alternance des périodes de travail et de repos. Cela vient du respect de la création de Dieu, donc il nous faut accepter et bien vivre cette réalité de la condition humaine, dont Dieu lui-même nous a donné l’exemple, en se reposant du travail de la création le septième jour et en nous donnant un commandement précis sur cela.

En plus, le repos participe aussi de l’activité apostolique, ce n’est pas une perte de temps. On prend des forces pour pouvoir continuer le travail et servir davantage, pour devenir plus efficaces.

En outre, nous pouvons comprendre cet appel au repos dans un sens spirituel, comme un appel à la prière, le repos de l’âme qui refait et fortifie nos forces spirituelles.

L’une des tentations à laquelle peut succomber n’importe quel chrétien est celle de vouloir faire beaucoup de choses et de négliger notre rapport avec le Seigneur. Le catéchisme nous rappelle qu’à l’heure de la prière, un des plus grands dangers est de penser qu’il y a d’autres choses plus urgentes à faire car nous finissons par négliger la relation avec Dieu. C’est pour cela que Jésus dit à ses disciples, qui ont beaucoup travaillé, qui sont fatigués et qui sont heureux car tout s’est bien passé, qu’il faut se reposer.

L’Evangile nous dit qu’avec Jésus «ils partirent donc dans la barque pour un endroit désert» (Mc 6,33).

Afin de faire une bonne prière il faut au moins deux conditions : la première est d’être avec Jésus, car c’est avec lui qu’on va parler. Il faut nous assurer de sa présence. Pour cela tout moment de prière commence généralement, par la prise de conscience de la présence de Dieu. Prendre conscience que nous sommes avec Lui et rester avec Lui. La prière n’est pas une simple évasion du monde extérieur, une introspection pour se rencontrer avec soi-même. Non, la prière c’est aller vers Dieu, entrer en communion avec Lui, rester en sa présence, qui se trouve dans le plus profond de notre cœur.

La deuxième condition, c’est la solitude. Si nous voulons parler avec quelqu’un, avoir une conversation intime et profonde, nous choisissons d’être seul avec lui.

Cette expérience du repos en Dieu, nous devons essayer de la faire au quotidien, et nous pouvons commencer peut-être aujourd’hui même, dans ces quelques minutes de silence après la communion, lorsque nous sommes avec Jésus.

Saint Pierre Julien Eymard recommandait de se reposer dans le Seigneur après la communion. Et il mettait en garde sur le danger de remplir notre action de grâces avec des paroles ou des phrases que nous connaissons par cœur. Il disait qu’après avoir reçu le Corps du Christ, le mieux était de rester un moment silencieux pour reprendre des forces et laisser Jésus nous parler dans le silence de notre cœur. Parfois au lieu de Lui raconter nos projets il est mieux de laisser Jésus nous instruire et nous donner du courage.

Demandons à la Très Sainte Vierge Marie, notre Mère à tous, de nous accorder la grâce d’être toujours les brebis de Jésus le Bon Pasteur, afin de rester avec Lui, et nous reposer au quotidien en sa présence pour accomplir fidèlement sa Volonté sans nous lasser jamais. Qu’on ne cherche qu’en Lui notre repos et notre force.

Ainsi soit-il

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