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Homélie pour la solennité de la Sainte Trinité 2018 (JA).

La Sainte Trinité, c’est Dieu pour nous, Dieu avec nous, Dieu en nous. Célébrer la Sainte Trinité, c’est fêter notre salut dans la joie, entrer dans la louange et l’action de grâce et en même temps s’engager sur le chemin de conversion pour grandir dans la charité et l’unité.


Huit jours après la Pentecôte, nous fêtons la Sainte Trinité. C’est en son nom, que nous sommes nés à la vie nouvelle, nous qui avons été baptisés «au nom du Père du Fils et du Saint Esprit ».

Ainsi, quand nous célébrons la Sainte Trinité, nous célébrons le mystère du Dieu trois fois saint, l’éternel échange d’amour entre les trois Personnes divines. Et en même temps nous célébrons notre nouvelle naissance dans le Christ. Par lui, avec lui, nous sommes devenus fils de Dieu, remplis de l’Esprit Saint, capables de nous tourner vers Dieu avec confiance et de le confesser comme Père. Comme Jésus, nous sommes devenus des intimes de Dieu et nous pouvons l’appeler Abba, Père, Papa. Ainsi nous devenons membres de la famille de Dieu, de cette communauté d’amour.

Le Concile Vatican II insiste : « l’Eglise n’est pas une société humaine, l’association des disciples de Jésus Christ, elle est née de la Sainte Trinité. Elle est le Peuple que Dieu convoque et rassemble, le corps du Christ dans la diversité de ses membres et dans son unité avec le Christ en tête. Elle est Temple de l’Esprit, toute entière purifiée dans le bain du baptême et sanctifiée par Dieu. La Sainte Trinité, c’est Dieu pour nous, Dieu avec nous, Dieu en nous. Célébrer la Sainte Trinité, c’est fêter notre salut dans la joie, entrer dans la louange et l’action de grâce et en même temps s’engager sur le chemin de conversion pour grandir dans la charité et l’unité. », avec Dieu et nos prochains.

La Sainte Trinité : un mystère!

C’est ainsi habituellement que l’on nous présente ce qui est le cœur de notre foi: la Sainte Trinité. Ce mystère d’un Dieu en trois personnes, bien des pères de l’Église et des mystiques ont tenté de l’expliquer en utilisant des métaphores de toutes sortes afin de le rendre intelligible.

Saint Grégoire de Nazianze disait de la Trinité : « Le Père est la Source, son Verbe est le fleuve, l’Esprit Saint est le courant du fleuve ». Sainte Catherine de Sienne prenait l’analogie du buisson ardent, le Père étant le feu, le Fils étant la lumière qui se dégage du feu et l’Esprit Saint la chaleur du feu.

Il n’est pas simple de parler de la Sainte Trinité, et pourtant, cette vérité de notre foi est fondamentale. Elle structure notre Credo, ainsi que toutes nos liturgies. Lorsque nous prions et célébrons ensemble, nous prions toujours le Père, par le Fils, dans le Saint-Esprit. Notre foi est décidément trinitaire.
Nous croyons au Dieu trinitaire parce que c’est Lui qui nous a donné de le connaître. C’est Lui qui s’est révélé à nous. Notre Seigneur Jésus Christ est venu et il nous a dévoilé le vrai visage de Dieu. Et si nous croyons que Dieu est amour, comme l’enseigne l’apôtre saint Jean, c’est parce qu’il est Trinité.

La foi chrétienne est le résultat de cette découverte progressive du Dieu d’Abraham, d’Isaac, de Jacob, de Moïse et de tous les prophètes, et qui a atteint son point culminant, il y a deux milles ans, alors que Dieu est venu parmi nous, qu’il a pris un visage, et qu’il s’est fait connaître de nous comme un être de communion, en qui se vit une profonde intimité, un mystère d’amour inouï entre le Dieu Père qui envoie son Fils, le Dieu Fils qui est tout donné à son Père et qui vient pour nous ramener vers lui, et le Dieu Saint-Esprit, qui est cet amour éternel qui uni le Père et le Fils. Ils sont trois, mais ils ne sont qu’un seul Dieu en trois personnes. On l’appelle la Sainte Trinité et c’est un mystère !

C’est sainte Élizabeth de la Trinité, du Carmel de Dijon, qui écrivait dans son journal : «C’est toute la Trinité qui repose en nous, tout ce mystère qui sera notre vision dans le ciel. Que ce soit notre joie! ». Et dans une poésie dédiée à une postulante, elle écrivait encore ces vers:

«Chère petite sœur, sais-tu bien ta richesse?

As-tu jamais sondé l’abîme de l’Amour?

Je viens te révéler l’immuable tendresse

Qui plane sur ton âme et la nuit et le jour.

Par un regard tout simple, oh, que ta foi contemple

le «Mystère caché» qui s’opère en ton cœur:

Voici que l’Esprit Saint te choisit pour son temple

Tu ne t’appartiens plus, et c’est là ta grandeur


Et elle ajoute, peu après:

«Crois toujours à l’Amour malgré tout ce qui passe

Si Dieu semble dormir au centre de ton cœur,

Ne le réveille pas, car c’est une autre grâce

Qu’il te ménage encore, ô ma petite Sœur
».

Voilà le mystère de la Trinité Sainte présent dans notre propre cœur. Quel acte d’amour et de miséricorde de la part de Dieu! Venir habiter notre cœur par la grâce, reçue lors de notre baptême. Et quel acte de miséricorde encore celui-ci de nous faire revivre à la grâce et à l’habitation en nous de la Trinité Sainte, par le sacrement de la confession.

Soyons donc attentifs à bien accueillir un hôte si digne. Prenons le temps pour nous recueillir et nous entretenir avec Lui. Que ne nous arrive pas ce qui autrefois arrivait à saint Augustin et que lui-même raconte dans ses confessions (10,27) : « Je vous ai aimée tard, beauté si ancienne, beauté si nouvelle, je vous ai aimée tard. Mais quoi ! Vous étiez au dedans, moi au dehors de moi-même ; et c’est au dehors que je vous cherchais ; et je poursuivais de ma laideur la beauté de vos créatures. Vous étiez avec moi, et je n’étais pas avec vous ; retenu loin de vous par tout ce qui, sans vous, ne serait que néant ».

Je termine en citant une lettre de la vénérable Antonietta Meo qui, à l’âge de six ans, appréciait tellement la présence de Jésus dans son âme : «Cher Jésus eucharistie, je suis si, si contente que tu sois venu dans mon cœur. Ne t’en va plus de mon cœur, reste toujours, toujours avec moi. Jésus, je t’aime tant, je veux m’abandonner dans tes bras, fais de moi ce que tu veux… .Cher Jésus, je t’aime beaucoup, je veux te le répéter que je t’aime beaucoup. Je te donne mon cœur. Chère Sainte Vierge, tu es si bonne, prends mon cœur et donne-le à Jésus ».

Ainsi soit-il.

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