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Homélie pour la solennité de la Sainte Trinité 2018 (EA).

La Trinité dans mon cœur !

Par le Sacrement du Baptême nous participons à la vie divine, et sommes devenus enfants de Dieu le Père, frères dans le Christ et temples du Saint-Esprit.

Dieu, qui est Père, Fils et Saint-Esprit nous a fait de sa famille, il vit dans nos cœurs et nous fait ses enfants d’adoption.

« Baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit » (Mt 28, 16-20).

En ce dimanche, le huitième du temps ordinaire et le premier après la Pentecôte, l’Eglise nous invite à contempler le plus grand Mystère de notre foi, la Très Sainte Trinité : un seul Dieu en trois Personnes : Père, Fils et Saint-Esprit.
Cette fête est très importante pour nous, puisqu’elle nous permet de comprendre que Dieu n’est pas un monolithe mais une communion de personnes : le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
Et aussi parce que nous fêtons l’amour de Dieu, cet amour vraiment parfait et infini qui fait que ces Trois Personnes ne soient qu’Un seul et unique Dieu, et en plus, qui nous invite à y participer.

Comment est-il possible pour une créature, pour l’homme, de connaître et de participer de la vie de son Créateur, de son Dieu ?
Les lectures de ce dimanche vont nous aider à saisir ce grand mystère, cette vérité, la plus consolatrice pour nous, pauvres exilés dans cette vallée de larmes.
Le saint curé d’Ars s’exclamait presque extasié : «  Oh ! Que c’est beau, mes enfants ! Le Père est notre Créateur, le Fils est notre Rédempteur et le Saint-Esprit notre conducteur… un chrétien, l’objet des complaisances de trois Personnes Divines ! »

Baptisés au nom de la Trinité.
A la fin de l’Evangile de saint Mathieu, Jésus ressuscité envoie ses disciples enseigner à toutes les nations et les baptiser «  au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ». Tous les chrétiens ont été baptisés au nom de ces trois Personnes. Notre baptême nous a donc introduits dans la vie intime de la Trinité. Par lui, nous faisons partie de la famille divine. La conclusion de l’Evangile de saint Mathieu exprime ainsi, de manière complète, le don de Dieu. Le Fils de Dieu s’est fait homme pour nous révéler l’amour du Père et pour nous communiquer l’Esprit Saint.
Nos cœurs doivent être remplis de joie et de reconnaissance pour ce don de Dieu. Peut-être ne pensons-nous pas suffisamment au privilège que nous avons de participer à la vie de La Trinité et d’être insérés dans son mystère. Nous n’en n’avons pas seulement une connaissance intellectuelle mais nous participons à sa vie, ce qui est beaucoup plus important.

Pour mieux saisir la mesure du don de Dieu envers nous, la liturgie nous fait contempler ce qui s’est passé dans l’Ancien Testament.
Dans la première lecture, Moïse s’adresse au peuple élu et lui fait mesurer la grandeur sans limite de la générosité divine, de la miséricorde de notre Dieu. Nous devons faire nôtres les exhortations de Moïse au peuple juif, car s’ils ont été gâté par Dieu, combien plus nous le sommes, nous qui avons reçu non seulement la promesse, mais la réalité toute entière. Comme l’affirme saint Jean, si par les prophètes nous avons reçu les promesses, par le Christ nous sont venues “la grâce et la vérité”.
Au Sinaï le peuple juif a entendu la voix de Dieu qui parlait dans le feu. Moïse met en avant cette relation extraordinaire qui s’est établie entre Dieu et son peuple.
Il demande aux juifs : « D’un bout du monde à l’autre, est-il arrivé quelque chose d’aussi grand, a-t-on jamais connu rien de pareil ? Est-il un peuple qui ait entendu comme toi la voix de Dieu parlant du milieu de la flamme, et qui soit resté en vie ? »
Moïse continue : « Est-il un dieu qui ait entrepris de se choisir une nation, de venir la prendre au milieu d’une autre, à travers des épreuves, des signes, des prodiges et des combats, par la force de sa main et la vigueur de son bras, et par des exploits terrifiants – comme tu as vu le Seigneur ton Dieu le faire pour toi en Egypte ? »
Toutes ces manifestations de Dieu dans l’Ancien Testament, qui étaient vraiment extraordinaires, n’étaient que la figure de ce qui allait venir après. Nous n’avons plus un Dieu terrifiant et très lointain qui nous parle d’en haut de la montagne, parmi la tempête, les éclairs et la foudre. Notre Dieu, révélé par le Christ, est un Père plein d’Amour, plus proche de nous que nous même, parce qu’il habite dans nos cœurs et qui nous a fait participé à sa propre vie par son Esprit.

Par la grâce du Baptême nous sommes appelés dès ici-bas, à participer de la vie de la Très Sainte Trinité, dans l’obscurité de la foi, et, après la mort, dans la vie éternelle. Par le Sacrement du Baptême nous participons à la vie divine, et sommes devenus enfants de Dieu le Père, frères dans le Christ et temples du Saint-Esprit.
Donc, admirons encore une fois aujourd’hui, et j’ose vous le dire, faites-le au quotidien, le grand Mystère de la Miséricorde et de la Condescendance divine : Dieu, qui est Père, Fils et Saint-Esprit nous a fait de sa famille, il vit dans nos cœurs et nous fait ses enfants d’adoption.

Et saint Paul, dans sa lettre aux Romains, justement nous exhorte à prendre conscience de ce don précieux de l’amour de Dieu et à en vivre dignement.
« Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la peur ; mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; et c’est en lui que nous crions “Abba”, c’est-à-dire : Père !  »
Jésus nous libère par sa Croix. La Croix est le signe le plus fort de l’amour et de la liberté (parce qu’Il possédait sa vie, il a pu la donner). Si nous voulons vivre en enfants de Dieu, pas comme des esclaves sinon dans l’amour et en toute liberté, nous devons vivre à l’image du Christ, en crucifiant nos vices et nos passions désordonnées, surtout l’égoïsme, et nous donner à l’amour de Dieu (qui est Trinité, qui est une famille et qui habite nos cœurs), et à l’amour de nos frères.

Et comme les saints sont ceux qui l’ont mieux compris et qui ont su en vivre et nous en apprendre le chemin, je voudrais finir en partageant avec vous leurs paroles.
Sainte Élisabeth de la Trinité, le docteur de ce grand Mystère, priait dans le silence de son Carmel :
« O mon Dieu, Trinité que j’adore, aidez-moi à m’oublier entièrement pour m’établir en vous, immobile et paisible comme si déjà mon âme était dans l’éternité ; que rien ne puisse troubler ma paix ni me faire sortir de vous, ô mon Immuable, mais que chaque minute m’emporte plus loin dans la profondeur de votre Mystère ! Pacifiez mon âme, faites-en votre ciel, votre demeure aimée et le lieu de votre repos ; que je ne vous y laisse jamais seul ; mais que je sois là tout entière, tout éveillée en ma foi, toute adorante, toute livrée à votre Action créatrice ! (…) » .
Elle nous encourage à entrer et rester dans notre cœur, là où habite la Très Sainte Trinité, pour mieux vivre de sa vie, pour L’aimer et L’adorer.
Et le saint Curé d’Ars s’exprimait ainsi :
«  Les trois Personnes Divines habitent dans cette âme, c’est un petit ciel ».
En parlant du Père : « Il y en a qui donnent au Père Éternel un cœur dur. Oh ! Comme ils se trompent ! Le Père Éternel, pour désarmer sa justice, a donné à son Fils un cœur excessivement bon : on ne donne pas ce qu’on n’a pas
 ». Et, en une autre occasion : « Ce qui doit grandement nous consoler, c’est que nous avons un Bon Père qui nous aime bien … montrons-nous dignes de notre père ».
Du Fils, il disait : « Jésus-Christ est tout pour nous. Voilà notre modèle. Nous sommes une partie de lui-même. Non seulement nous sommes frères, mais, ce qu’il y a de plus beau, nous ne faisons tous ensemble qu’un même corps avec Jésus-Christ, dont la chair et le sang nous servent chaque jour de nourriture. Il est mort pour nous, Il nous attend tous au ciel  ».
Et enfin, du Saint-Esprit : « le Saint-Esprit est le conducteur de l’âme, sans Lui, elle ne peut rien. L’âme possédée par Lui est comme un raisin d’où sort une liqueur délicieuse quand on le presse. Sans l’Esprit Saint, l’âme est comme un caillou d’où l’on ne peut rien tirer. Un chrétien qui est conduit par le Saint-Esprit n’a pas de peine à laisser les biens de ce monde pour courir après les biens du ciel. Il sait faire la différence. Que c’est beau d’être accompagné par le Saint-Esprit ! ».

Demandons aujourd’hui, dans cette Messe, la grâce de vivre de plus en plus immergés dans la vie de la Sainte Trinité. Que notre Mère du ciel, la Vierge Marie, nous donne de mieux La connaître par la prière, pour L’adorer et vivre toujours dans Son amour.

Ainsi soit-il.

Ainsi soit-il.






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