Homélie pour la solennité de la Sainte Famille 2018 (JA).
Chaque famille a une mission particulière au sein de l’Eglise : celle d’éduquer et d’aider chacun de ses membres, d’abord à devenir enfant de Dieu, membre de l’Eglise par le sacrement du baptême. Ensuite, de lui permettre de grandir dans l’amitié avec le Christ, de renforcer les liens de l’unité entre les membres du Corps du Christ, par la prière et la participation assidue aux sacrements.
Quelques jours après la naissance de l’Enfant Jésus, l’Eglise nous invite à fêter la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph. Et je voudrais commencer cette homélie par une citation du pape Saint Jean Paul II :
Presque immédiatement après la naissance de Jésus, la violence gratuite « qui menace sa vie s’abat aussi sur tant d’autres familles, en provoquant la mort des saints Innocents. En rappelant cette terrible épreuve vécue par le Fils de Dieu et par les enfants du même âge, l’Eglise se sent invitée à prier pour toutes les familles menacées de l’intérieur ou de l’extérieur… La Sainte Famille de Nazareth est pour nous un défi permanent qui nous oblige à approfondir le mystère de l’« église domestique » et de chaque famille humaine. Elle est pour nous un stimulant afin de nous inciter à prier pour les familles et avec les familles, et à partager tout ce qui pour elles constitue la joie et l’espérance, mais aussi la préoccupation et l’inquiétude.
En effet, l’expérience familiale est appelée à devenir un offertoire quotidien, comme une sainte offrande, un sacrifice agréable à Dieu. L’Evangile de la présentation de Jésus au Temple nous le suggère également. Jésus, « la lumière du monde » mais aussi « signe de contradiction » (Lc 2,32.34) désire accueillir cet offertoire de chaque famille comme il accueille le pain et le vin dans l’eucharistie. Il veut unir au pain et au vin destinés à la transsubstantiation ces espérances et ces joies humaines, mais aussi les inévitables souffrances et préoccupations propres à la vie de chaque famille, en les assumant dans le mystère de son Corps et de son Sang. Ce Corps et ce Sang, il les donne ensuite dans la communion comme source d’énergie spirituelle, non seulement pour chaque personne singulière mais aussi pour chaque famille.
Que la Sainte Famille de Nazareth veuille nous ouvrir à une compréhension toujours plus profonde de la vocation de chaque famille, qui trouve dans le Christ la source de sa dignité et de sa sainteté ».
Quand le Pape parle de la Sainte Famille il nous laisse comprendre qu’il s’agit d’une « famille éprouvée » de bien des manières. J’énumère brièvement quelques épreuves dont les évangiles nous parlent:
L’incompréhension et la souffrance de Joseph en apprenant que sa femme est enceinte… Pour lui la sainteté de son épouse est une évidence ; il ne peut pas penser autrement de la Vierge Marie. Mais là il se trouve devant un mystère qu’il ne comprend pas et le fait beaucoup souffrir.
Le refus à Bethléem… la naissance de l’Enfant Jésus dans la crèche. « Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune » (Lc 2,7).
Lors de la présentation de l’Enfant au Temple, Joseph et Marie entendent le vieillard Syméon leur adresser des paroles très dures au sujet de l’Enfant : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction – et toi, ton âme sera traversée d’un glaive » (Lc 2, 34-35).
La fuite en Egypte… et la douleur à cause de la mort de tous ces enfants innocents. « Voici que l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit: Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et fuis en Egypte. Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse, car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr.» Joseph se leva ; dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère, et se retira en Egypte. » (Mt 2,…).
La perte de l’enfant Jésus au Temple… et l’incompréhension de ses paroles… : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant ! » Et à la réponse de Jésus enfant l’évangéliste ajoute: « Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait » (Lc 2, 48-50).
Le silence autour de l’Enfant : Jésus, enfant, adolescent, ne fait pas de miracles ; ce Dieu fait homme ne fait rien d’extraordinaire. Il passe son enfance comme un enfant quelconque. Et au moins pendant son enfance il semble attirer le malheur sur sa famille.
Voilà donc une famille qui a connu comme nulle autre la souffrance, l’inquiétude, l’incompréhension, la fatigue, le sentiment même d’abandon de la part de Dieu.
Deuxième point que je souligne en m’inspirant du texte du Pape. Il parle de la « vocation de la famille ». La vocation de Marie et de Joseph, la Sainte Famille, a été l’éducation de la « Tête de l’Eglise » : Jésus Christ. La vocation de toute autre famille est celle de l’éducation du « Corps de l’Eglise » : tous les baptisés. Mais il s’agit de la même et unique Eglise, du même et unique Christ.
Jésus Christ et nous, nous formons l’Eglise : Lui, la tête ; nous, le corps.
Mais ce qui est intéressant ici c’est que dans le corps chaque membre est différent des autres, chaque membre a une fonction particulière qui lui est réservée. C’est Saint Paul qui nous apprend cette réalité : « Prenons une comparaison : en un corps unique, nous avons plusieurs membres, qui n’ont pas tous la même fonction ; de même, nous qui sommes plusieurs, nous sommes un seul corps dans le Christ, et membres les uns des autres, chacun pour sa part. Et selon la grâce que Dieu nous a accordée, nous avons reçu des dons qui sont différents » (Rm 12, 4-6). « Vous êtes le corps du Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part » (1 Cor 12,27).
De la même façon chaque famille a une mission particulière au sein de l’Eglise : celle d’éduquer et d’aider chacun de ses membres, d’abord à devenir enfant de Dieu, membre de l’Eglise par le sacrement du baptême. Ensuite, de lui permettre de grandir dans l’amitié avec le Christ, de renforcer les liens de l’unité entre les membres du Corps du Christ, par la prière et la participation assidue aux sacrements. C’est ainsi que la famille devient « l’église domestique » dont parle le Pape.
La Sainte Famille nous est proposée comme modèle. Elle nous engage à retrouver la vocation et la mission de la famille, de toutes les familles. Comme Marie et Joseph, toute famille chrétienne doit commencer par accueillir Jésus, l’écouter, parler avec lui, grandir avec lui, le défendre.
C’est cela la grande mission de la famille : faire place à Jésus qui vient, accueillir Jésus dans la famille, en la personne des enfants, du mari, de la femme, des grands-parents, de celui qui tape à la porte. Jésus est là.
Que le Seigneur bénisse nos familles. Qu’Il fasse régner en elles son amour.
Ainsi soit-il.
Publié le 02 janvier 2019
Homélie pour la solennité de la Sainte Famille 2018 (JA).
Chaque famille a une mission particulière au sein de l’Eglise : celle d’éduquer et d’aider chacun de ses membres, d’abord à devenir enfant de Dieu, membre de l’Eglise par le sacrement du baptême. Ensuite, de lui permettre de grandir dans l’amitié avec le Christ, de renforcer les liens de l’unité entre les membres du Corps du Christ, par la prière et la participation assidue aux sacrements.
Quelques jours après la naissance de l’Enfant Jésus, l’Eglise nous invite à fêter la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph. Et je voudrais commencer cette homélie par une citation du pape Saint Jean Paul II :
Presque immédiatement après la naissance de Jésus, la violence gratuite « qui menace sa vie s’abat aussi sur tant d’autres familles, en provoquant la mort des saints Innocents. En rappelant cette terrible épreuve vécue par le Fils de Dieu et par les enfants du même âge, l’Eglise se sent invitée à prier pour toutes les familles menacées de l’intérieur ou de l’extérieur… La Sainte Famille de Nazareth est pour nous un défi permanent qui nous oblige à approfondir le mystère de l’« église domestique » et de chaque famille humaine. Elle est pour nous un stimulant afin de nous inciter à prier pour les familles et avec les familles, et à partager tout ce qui pour elles constitue la joie et l’espérance, mais aussi la préoccupation et l’inquiétude.
En effet, l’expérience familiale est appelée à devenir un offertoire quotidien, comme une sainte offrande, un sacrifice agréable à Dieu. L’Evangile de la présentation de Jésus au Temple nous le suggère également. Jésus, « la lumière du monde » mais aussi « signe de contradiction » (Lc 2,32.34) désire accueillir cet offertoire de chaque famille comme il accueille le pain et le vin dans l’eucharistie. Il veut unir au pain et au vin destinés à la transsubstantiation ces espérances et ces joies humaines, mais aussi les inévitables souffrances et préoccupations propres à la vie de chaque famille, en les assumant dans le mystère de son Corps et de son Sang. Ce Corps et ce Sang, il les donne ensuite dans la communion comme source d’énergie spirituelle, non seulement pour chaque personne singulière mais aussi pour chaque famille.
Que la Sainte Famille de Nazareth veuille nous ouvrir à une compréhension toujours plus profonde de la vocation de chaque famille, qui trouve dans le Christ la source de sa dignité et de sa sainteté ».
Quand le Pape parle de la Sainte Famille il nous laisse comprendre qu’il s’agit d’une « famille éprouvée » de bien des manières. J’énumère brièvement quelques épreuves dont les évangiles nous parlent:
L’incompréhension et la souffrance de Joseph en apprenant que sa femme est enceinte… Pour lui la sainteté de son épouse est une évidence ; il ne peut pas penser autrement de la Vierge Marie. Mais là il se trouve devant un mystère qu’il ne comprend pas et le fait beaucoup souffrir.
Le refus à Bethléem… la naissance de l’Enfant Jésus dans la crèche. « Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune » (Lc 2,7).
Lors de la présentation de l’Enfant au Temple, Joseph et Marie entendent le vieillard Syméon leur adresser des paroles très dures au sujet de l’Enfant : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction – et toi, ton âme sera traversée d’un glaive » (Lc 2, 34-35).
La fuite en Egypte… et la douleur à cause de la mort de tous ces enfants innocents. « Voici que l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit: Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et fuis en Egypte. Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse, car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr.» Joseph se leva ; dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère, et se retira en Egypte. » (Mt 2,…).
La perte de l’enfant Jésus au Temple… et l’incompréhension de ses paroles… : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant ! » Et à la réponse de Jésus enfant l’évangéliste ajoute: « Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait » (Lc 2, 48-50).
Le silence autour de l’Enfant : Jésus, enfant, adolescent, ne fait pas de miracles ; ce Dieu fait homme ne fait rien d’extraordinaire. Il passe son enfance comme un enfant quelconque. Et au moins pendant son enfance il semble attirer le malheur sur sa famille.
Voilà donc une famille qui a connu comme nulle autre la souffrance, l’inquiétude, l’incompréhension, la fatigue, le sentiment même d’abandon de la part de Dieu.
Deuxième point que je souligne en m’inspirant du texte du Pape. Il parle de la « vocation de la famille ». La vocation de Marie et de Joseph, la Sainte Famille, a été l’éducation de la « Tête de l’Eglise » : Jésus Christ. La vocation de toute autre famille est celle de l’éducation du « Corps de l’Eglise » : tous les baptisés. Mais il s’agit de la même et unique Eglise, du même et unique Christ.
Jésus Christ et nous, nous formons l’Eglise : Lui, la tête ; nous, le corps.
Mais ce qui est intéressant ici c’est que dans le corps chaque membre est différent des autres, chaque membre a une fonction particulière qui lui est réservée. C’est Saint Paul qui nous apprend cette réalité : « Prenons une comparaison : en un corps unique, nous avons plusieurs membres, qui n’ont pas tous la même fonction ; de même, nous qui sommes plusieurs, nous sommes un seul corps dans le Christ, et membres les uns des autres, chacun pour sa part. Et selon la grâce que Dieu nous a accordée, nous avons reçu des dons qui sont différents » (Rm 12, 4-6). « Vous êtes le corps du Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part » (1 Cor 12,27).
De la même façon chaque famille a une mission particulière au sein de l’Eglise : celle d’éduquer et d’aider chacun de ses membres, d’abord à devenir enfant de Dieu, membre de l’Eglise par le sacrement du baptême. Ensuite, de lui permettre de grandir dans l’amitié avec le Christ, de renforcer les liens de l’unité entre les membres du Corps du Christ, par la prière et la participation assidue aux sacrements. C’est ainsi que la famille devient « l’église domestique » dont parle le Pape.
La Sainte Famille nous est proposée comme modèle. Elle nous engage à retrouver la vocation et la mission de la famille, de toutes les familles. Comme Marie et Joseph, toute famille chrétienne doit commencer par accueillir Jésus, l’écouter, parler avec lui, grandir avec lui, le défendre.
C’est cela la grande mission de la famille : faire place à Jésus qui vient, accueillir Jésus dans la famille, en la personne des enfants, du mari, de la femme, des grands-parents, de celui qui tape à la porte. Jésus est là.
Que le Seigneur bénisse nos familles. Qu’Il fasse régner en elles son amour.
Ainsi soit-il.
Publié le 02 janvier 2019
Homélie pour la solennité de la Sainte Famille 2018 (JA).
Chaque famille a une mission particulière au sein de l’Eglise : celle d’éduquer et d’aider chacun de ses membres, d’abord à devenir enfant de Dieu, membre de l’Eglise par le sacrement du baptême. Ensuite, de lui permettre de grandir dans l’amitié avec le Christ, de renforcer les liens de l’unité entre les membres du Corps du Christ, par la prière et la participation assidue aux sacrements.
Quelques jours après la naissance de l’Enfant Jésus, l’Eglise nous invite à fêter la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph. Et je voudrais commencer cette homélie par une citation du pape Saint Jean Paul II :
Presque immédiatement après la naissance de Jésus, la violence gratuite « qui menace sa vie s’abat aussi sur tant d’autres familles, en provoquant la mort des saints Innocents. En rappelant cette terrible épreuve vécue par le Fils de Dieu et par les enfants du même âge, l’Eglise se sent invitée à prier pour toutes les familles menacées de l’intérieur ou de l’extérieur… La Sainte Famille de Nazareth est pour nous un défi permanent qui nous oblige à approfondir le mystère de l’« église domestique » et de chaque famille humaine. Elle est pour nous un stimulant afin de nous inciter à prier pour les familles et avec les familles, et à partager tout ce qui pour elles constitue la joie et l’espérance, mais aussi la préoccupation et l’inquiétude.
En effet, l’expérience familiale est appelée à devenir un offertoire quotidien, comme une sainte offrande, un sacrifice agréable à Dieu. L’Evangile de la présentation de Jésus au Temple nous le suggère également. Jésus, « la lumière du monde » mais aussi « signe de contradiction » (Lc 2,32.34) désire accueillir cet offertoire de chaque famille comme il accueille le pain et le vin dans l’eucharistie. Il veut unir au pain et au vin destinés à la transsubstantiation ces espérances et ces joies humaines, mais aussi les inévitables souffrances et préoccupations propres à la vie de chaque famille, en les assumant dans le mystère de son Corps et de son Sang. Ce Corps et ce Sang, il les donne ensuite dans la communion comme source d’énergie spirituelle, non seulement pour chaque personne singulière mais aussi pour chaque famille.
Que la Sainte Famille de Nazareth veuille nous ouvrir à une compréhension toujours plus profonde de la vocation de chaque famille, qui trouve dans le Christ la source de sa dignité et de sa sainteté ».
Quand le Pape parle de la Sainte Famille il nous laisse comprendre qu’il s’agit d’une « famille éprouvée » de bien des manières. J’énumère brièvement quelques épreuves dont les évangiles nous parlent:
L’incompréhension et la souffrance de Joseph en apprenant que sa femme est enceinte… Pour lui la sainteté de son épouse est une évidence ; il ne peut pas penser autrement de la Vierge Marie. Mais là il se trouve devant un mystère qu’il ne comprend pas et le fait beaucoup souffrir.
Le refus à Bethléem… la naissance de l’Enfant Jésus dans la crèche. « Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune » (Lc 2,7).
Lors de la présentation de l’Enfant au Temple, Joseph et Marie entendent le vieillard Syméon leur adresser des paroles très dures au sujet de l’Enfant : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction – et toi, ton âme sera traversée d’un glaive » (Lc 2, 34-35).
La fuite en Egypte… et la douleur à cause de la mort de tous ces enfants innocents. « Voici que l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit: Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et fuis en Egypte. Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse, car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr.» Joseph se leva ; dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère, et se retira en Egypte. » (Mt 2,…).
La perte de l’enfant Jésus au Temple… et l’incompréhension de ses paroles… : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant ! » Et à la réponse de Jésus enfant l’évangéliste ajoute: « Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait » (Lc 2, 48-50).
Le silence autour de l’Enfant : Jésus, enfant, adolescent, ne fait pas de miracles ; ce Dieu fait homme ne fait rien d’extraordinaire. Il passe son enfance comme un enfant quelconque. Et au moins pendant son enfance il semble attirer le malheur sur sa famille.
Voilà donc une famille qui a connu comme nulle autre la souffrance, l’inquiétude, l’incompréhension, la fatigue, le sentiment même d’abandon de la part de Dieu.
Deuxième point que je souligne en m’inspirant du texte du Pape. Il parle de la « vocation de la famille ». La vocation de Marie et de Joseph, la Sainte Famille, a été l’éducation de la « Tête de l’Eglise » : Jésus Christ. La vocation de toute autre famille est celle de l’éducation du « Corps de l’Eglise » : tous les baptisés. Mais il s’agit de la même et unique Eglise, du même et unique Christ.
Jésus Christ et nous, nous formons l’Eglise : Lui, la tête ; nous, le corps.
Mais ce qui est intéressant ici c’est que dans le corps chaque membre est différent des autres, chaque membre a une fonction particulière qui lui est réservée. C’est Saint Paul qui nous apprend cette réalité : « Prenons une comparaison : en un corps unique, nous avons plusieurs membres, qui n’ont pas tous la même fonction ; de même, nous qui sommes plusieurs, nous sommes un seul corps dans le Christ, et membres les uns des autres, chacun pour sa part. Et selon la grâce que Dieu nous a accordée, nous avons reçu des dons qui sont différents » (Rm 12, 4-6). « Vous êtes le corps du Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part » (1 Cor 12,27).
De la même façon chaque famille a une mission particulière au sein de l’Eglise : celle d’éduquer et d’aider chacun de ses membres, d’abord à devenir enfant de Dieu, membre de l’Eglise par le sacrement du baptême. Ensuite, de lui permettre de grandir dans l’amitié avec le Christ, de renforcer les liens de l’unité entre les membres du Corps du Christ, par la prière et la participation assidue aux sacrements. C’est ainsi que la famille devient « l’église domestique » dont parle le Pape.
La Sainte Famille nous est proposée comme modèle. Elle nous engage à retrouver la vocation et la mission de la famille, de toutes les familles. Comme Marie et Joseph, toute famille chrétienne doit commencer par accueillir Jésus, l’écouter, parler avec lui, grandir avec lui, le défendre.
C’est cela la grande mission de la famille : faire place à Jésus qui vient, accueillir Jésus dans la famille, en la personne des enfants, du mari, de la femme, des grands-parents, de celui qui tape à la porte. Jésus est là.
Que le Seigneur bénisse nos familles. Qu’Il fasse régner en elles son amour.
Ainsi soit-il.
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Publié le 02 janvier 2019