Mes progrès vers la sainteté dépendent de Dieu et de moi-même, de la grâce de Dieu et de ma volonté. La première étape vers la sainteté, c’est la volonté de l’atteindre.
Mère Térésa.
Il y a un an, à l’occasion du 800ème anniversaire de la naissance de Saint Louis, nous résumions la vie de cette figure emblématique de la France en trois points : une profonde vie de foi et de prière, notamment en famille; le sens de la justice et l’amour des pauvres; l’aide à nos frères chrétiens d’Orient.
En cette année 2015, force est de constater qu’il nous faut marcher sur les pas de Saint Louis si nous voulons que notre pays, nos familles, chacune de nos personnes retrouve sa grandeur, sa véritable dignité : celle d’enfant de Dieu, celle de mettre nos talents et nos énergies au service du Bien commun, au service des pauvres, au service des chrétiens d ’Orient et d’ailleurs.
Notre programme de relèvement, de sanctification débute donc, pour nous comme pour Saint Louis, par une vie spirituelle intense. En effet Saint Louis, tout chef d’état qu’il était, passait plusieurs heures par jour à prier, et nous-mêmes ne trouvons pas toujours le temps de la prière du matin et du soir, ainsi qu’un moment pour l’oraison quotidienne.
Cette vie de foi et de prière engendrait naturellement une vie droite et une grande charité. Saint Louis avait en horreur le péché, il possédait un sens aigu des vertus morales, notamment la vertu de justice, et pratiquait l’amour des pauvres et de la pauvreté : nous le voyons non seulement pratiquer l’aumône mais donner à manger lui-même aux pauvres en les servant à table, en découpant la viande, en aidant les lépreux, les infirmes, en les lavant… Lui-même, en dehors de ses fonctions officielles, gardait une vie sobre, loin des mondanités.
Le sens très concret de l’aide, de la charité par amour du Christ stimulait également de plus grandes entreprises. D’où le nombre impressionnant d’«Hôtel-Dieu » (les hôpitaux de l’époque) construits sous son règne, les nombreuses fondations pour venir en aide aux indigents et, comme nous l’avons vu, cet effort colossal pour aider les chrétiens d’Orient dont il se sentait responsable.
Saint-Louis est resté quatre années en Terre Sainte pour défendre les chrétiens.
Il n’y a pas de redressement, de conversion, de sanctification sans ferme volonté de notre part. Bien sûr, la grâce de Dieu est première, encore faut-il avoir le désir intense d’y répondre, de collaborer avec celle-ci.
D’autre part, il serait illusoire d’accomplir des œuvres pour les pauvres, les chrétiens persécutés, en dehors de Dieu car alors nous rechercherions la gloire des hommes, non la volonté du Seigneur.
Notons que Saint-Louis a échoué dans certaines de ses entreprises faites à la gloire de Dieu, alors il a uni davantage encore ces défaites, ces souffrances à celles du Christ en croix, c’est par là qu’il a porté, qu’il porte toujours, du fruit. En d’autres termes, Louis IX n’est pas Saint à cause de ses grandes réalisations mais parce qu’il a toujours fait de son mieux, par amour du Christ, en commençant par se plonger dans le Seigneur par une vie spirituelle intense.
Nous aussi, en ces temps difficiles, comme dit Saint Paul dans la deuxième lecture, nous sommes comme « obligés » par une vie de foi et de charité intense. « Le monde a besoin de saints comme une ville infestée a besoin de médecins. Là où il y a nécessité, il y a aussi obligation » affirmait déjà la philosophe Simone Weil ; et la Bienheureuse Mère Térésa d’affirmer : « «Mes progrès vers la sainteté dépendent de Dieu et de moi-même, de la grâce de Dieu et de ma volonté. La première étape vers la sainteté, c’est la volonté de l’atteindre» » . Elle ajoutait : « Nous ne sommes pas appelés à réussir mais à être fidèles ».
Puisse l’exemple de Saint Louis être un puissant stimulant dans notre volonté de vivre intensément de notre foi, par une charité active et inventive tant dans le domaine matériel que l’aide spirituelle.
Amen.