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Année 2024-Homélie pour le 3ème dimanche du temps ordinaire (JGA).

Ubi Petrus, ibi Ecclesia.

 

Là où est la foi de Pierre, qui a reçu le soutien du Seigneur pour ne pas y faillir, il y a la doctrine de l’Eglise.
La communion à l’Eglise est conservée par l’adhésion à la Foi que l’Eglise a toujours professée, l’adhésion au dépôt de la Révélation, telle qu’elle a été définie par le Magistère de l’Eglise.

Source : Père Rodrigo Menéndez Piñar, prêtre du diocèse de Tolède: « Ubi Petrus ibi Ecclesia« .


Ubi Petrus, ibi Ecclesia. C’est ainsi que dit le célèbre adage latin, qui signifie généralement que la communion avec l’Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique passe par la communion avec Rome: Là où est Pierre, là est l’Eglise. On ne peut pas ne pas être en communion avec le Pontife Romain si l’on veut rester dans l’Eglise catholique. Cependant, il y a des fidèles qui peuvent expérimenter des difficultés pour observer cette sentence latine. Je crois qu’elle est parfaitement et durablement valable, à condition que nous en ayons une compréhension correcte, en comprenant en quoi consiste la communion avec l’Eglise et avec le Pape.

Même si un traitement académique de la question nous mènerait trop loin, on peut dire de manière simple que les liens qui nous unissent à l’Eglise sont à la fois invisibles et visibles. Les premiers peuvent être réduits aux dons surnaturels de grâce et aux vertus théologales par lesquels nous avons une union mystique avec le Corps mystique du Christ. Mais l’Eglise est aussi une société visible qui, à son tour, exige des liens sociaux qui nous mettent en communion juridique avec Elle.
La tradition théologique a toujours souligné trois principes d’unité qui ne peuvent manquer pour la pleine communion avec l’Eglise : l’unité de foi, l’unité de culte et l’unité de régime. Ces trois principes sont liés au triple pouvoir de l’Eglise, qui dérive à son tour du triple munus de Jésus-Christ comme Prophète, Prêtre et Roi: le munus docendi ou la mission d’enseigner; le munus sanctificandi ou la mission de sanctifier; et le munus regendi ou la mission de gouverner.

Tout d’abord, il est nécessaire que tout catholique professe la doctrine de la Foi dans son intégralité. L’adhésion à la Parole de Dieu et au Christ lui-même passe par la profession de Foi. Cette doctrine a été conservée et exposée par le Magistère de l’Eglise, le siège de Rome ayant une importance très particulière, car c’est lui qui a le pouvoir suprême de déterminer et de confirmer les vérités appartenant à la Révélation. Ainsi, là où est la foi de Pierre, qui a reçu le soutien du Seigneur pour ne pas y faillir (cf. Lc 22, 32), il y a la doctrine de l’Eglise. Donc : Ubi Petrus, ibi Ecclesia. La communion à l’Eglise est conservée par l’adhésion à la Foi que l’Eglise a toujours professée, l’adhésion au dépôt de la Révélation, telle qu’elle a été définie par le Magistère de l’Eglise.

Deuxièmement, il est nécessaire que chaque fidèle catholique participe à l’unité de culte. Cela commence par la réception valide du sacrement du baptême, par lequel le nouveau chrétien est incorporé au corps de l’Eglise et est en mesure de rendre un culte vraiment agréable à Dieu. Dans cette nouvelle situation, il a le droit de participer au culte catholique, ce qui implique une union cultuelle avec d’autres catholiques, bien qu’il puisse y avoir différents rites liturgiques – dont le romain -, selon les différentes traditions assumées comme légitimes par l’autorité de l’Eglise au cours du temps. Mais cette diversité ne réside que dans les formes rituelles, puisque c’est toujours la même sainte messe et les mêmes sacrements que tout catholique célèbre et reçoit. En ce sens: Ubi Petrus, ibi Ecclesia.

Troisièmement et enfin, il est nécessaire que chaque fidèle catholique garde des liens de communion juridique qui sont les vecteurs de l’ordre et de la charité dans l’Eglise considérée comme société. Cela implique la reconnaissance et la soumission à une juridiction qui, comme dans la société civile, est législative, exécutive et judiciaire. Une telle juridiction n’a d’autre but que d’ordonner la vie chrétienne de telle sorte que les œuvres des fidèles contribuent au bien commun de la société ecclésiastique et à leur propre salut. Le Pontife romain est titulaire de la juridiction suprême dans l’Eglise, son pouvoir étant ordinaire, plein, universel et immédiat pour tout catholique. Le pouvoir du Pape est suprême, mais cela ne veut pas dire absolu. Seul Dieu est absolu et précisément Dieu, sa Révélation ou la juste raison qu’Il a inscrite dans l’ordre naturel, sont la règle première de l’activité de l’Eglise. La plus grande autorité de l’Eglise – qui n’est pas la seule autorité – est subordonnée à cette première règle, étant elle même une seconde règle. Ainsi, les fidèles chrétiens doivent reconnaître le Pape comme pasteur suprême de l’Eglise, sujet de cette plus haute juridiction, pour maintenir la communion avec l’Eglise : Ubi Petrus, ibi Ecclesia. En conséquence, le chrétien doit s’efforcer de respecter et d’obéir aux lois, décisions et jugements que, conformément à la loi de Dieu et à la vie de l’Eglise elle-même – qui ne commence pas avec chaque pape – le Pontife romain peut imposer.

La communion avec le Pape et l’Eglise est basée sur la foi, le culte et le régime: Ubi Petrus ibi Ecclesia.

 

 

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