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Année 2022-Homélie pour le 9ème dimanche après la Pentecôte (JA).

 

Jésus pleure sur Jérusalem.

Jérusalem est l’image de l’âme baptisée qui repousse la grâce. Quel avertissement ! Jésus pleure ; le Créateur, le Juge pleure sur le péché et l’infidélité de sa créature ! Purifions donc le temple de notre âme.
Source:  Père Emmanuel André Méditations.

 


Notre-Seigneur, dans l’Evangile de ce dimanche, nous est représenté pleurant sur Jérusalem : « s’étant approché de Jérusalem, voyant la ville, il pleura sur elle ». Contemplons des yeux de notre âme cet épisode.
Les mêmes yeux qui nous servent pour voir, nous servent aussi pour pleurer. Et Notre-Seigneur n’eut pas plus tôt vu la ville de Jérusalem, que les larmes coulèrent de ses yeux divins : « voyant, il pleura ». Pas d’intervalle entre les deux actes de voir et de pleurer ; ils se tiennent l’un l’autre, ils se suivent comme inséparablement.
Cela veut dire que Notre-Seigneur voyant cette ville si ingrate, si endurcie, vit du même coup son malheur dans le présent et dans l’avenir et ne voulut pas tarder une seconde à pleurer sur elle. Il sait donc notre mal, il y est sensible.

Malheur présent car c’est vraiment un malheur que de ne pas accueillir le Sauveur et de le refuser. Malheur à venir, car le refus du Sauveur ne restera pas sans conséquence.
Jérusalem ne lui avait pas dit : « Pleurez sur moi ». Et il pleure, à la seule vue de la ville. Combien est compatissant le cœur de Jésus, combien précieuses sont ses larmes !
Adorons son cœur, et ses yeux, et ses larmes.
Notre-Seigneur pleurant sur Jérusalem laissa tomber sur elle avec ses larmes ces touchantes paroles : « Ah ! si tu avais connu, même aujourd’hui, ce qui pouvait te donner la paix ; mais maintenant cela est caché pour toi ». « Si tu avais connu ! » dit Notre-Seigneur.
Quel grand malheur c’est de ne savoir pas, d’ignorer la vérité, tout particulièrement celle qui l’est par excellence. Et combien cela nous apprend qu’il faut savoir, et chercher à savoir ; non par une vaine curiosité, mais par le désir de connaitre et de plaire à Dieu, et de trouver la paix.

« Si tu avais connu, même aujourd’hui ! [ou, « au moins en ce jour »] ». Avec Dieu, il est toujours temps de revenir ; il n’est jamais trop tard pour lui demander pardon. Que sa bonté est grande, et qu’il la révèle bien par ce mot : « même aujourd’hui ! ».
Si Jérusalem était revenue en ce jour-là ; si elle s’était convertie au Seigneur, elle aurait trouvé la paix.
Mais voilà qu’elle se condamne elle-même et la sentence arrive : «Tes ennemis viendront, dit Jésus à Jérusalem. J’étais venu, moi, pour te sauver, tu as rejeté ton sauveur ; tes ennemis viendront. Je t’aurais aimée, moi ; ils te haïront, eux. Je t’aurais environnée d’amour, comblée de grâces et de bienfaits ; ils t’environneront de tranchées, t’assiégeront de toutes parts. Je t’aurais exaltée jusqu’au ciel, ils te renverseront à terre, te détruiront de fond en comble, ne te laisseront pas pierre sur pierre ».

Jérusalem, c’est l’âme que Dieu a créée, que Dieu a aimée, et qui se retire de l’amour de son Dieu. Elle dit à Dieu : « Je ne veux pas être aimée de vous. Si je laissais faire votre amour, vous me donneriez la grâce, la justice, la paix, et enfin la gloire. Mais vous m’ôteriez mes péchés. Or, ils me plaisent, [mes péchés] je les veux. Avec eux, je ne veux pas de vous, car je ne pourrais pas les avoir avec vous. Je ne veux pas pleurer mes péchés : ils sont ma joie ».
Et Jésus pleure sur l’âme ainsi aveuglée. Il lui dit comme à Jérusalem : Si tu savais ! Mais elle ne veut pas savoir. La lumière la fatigue, la lumière lui est à charge. Et Notre-Seigneur lui dit comme à Jérusalem : Tes ennemis viendront. Et il pleure à cause des malheurs de cette âme infortunée.
Jérusalem est l’image de l’âme baptisée qui repousse la grâce. Quel avertissement ! Jésus pleure ; le Créateur, le Juge pleure sur le péché et l’infidélité de sa créature ! Purifions donc le temple de notre âme.

Pleurez, Seigneur ; pleurez, Seigneur Jésus : vos larmes ne seront pas toutes perdues ; je vous donne mon âme pour en recevoir les fruits ; par vos larmes, Seigneur, sauvez mon âme.

 

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