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Année 2022-Homélie pour la veillée pascale (JGA).

Le Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité !
Dans le baptême, le Seigneur fait de nous non seulement des personnes de lumière, mais aussi des sources d’où jaillit l’eau vive.

Source : Benoît XVI: homélie pour la veillée pascale, 11 avril 2009.


Dans la Veillée pascale, l’Eglise nous montre la signification de cette nuit sainte essentiellement à travers trois symboles : la lumière, l’eau et le cantique nouveau – l’alléluia.

Il y a tout d’abord la lumière. La création de Dieu, dont nous venons d’entendre le récit biblique, commence par ces paroles : «Que la lumière soit ! » (Gn 1, 3). Là où il y a la lumière, la vie apparaît. Dans le message biblique, la lumière est l’image la plus immédiate de Dieu : Il est tout entier Clarté, Vie, Vérité, Lumière. Dans la résurrection, Dieu dit à nouveau : «Que la lumière soit !». La résurrection de Jésus est une irruption de lumière. La mort a été vaincue, le sépulcre est grand ouvert. Le Ressuscité est lui-même la Lumière, la Lumière du monde. Dans la Veillée pascale, l’Eglise représente le mystère de lumière du Christ par le signe du cierge pascal, dont la flamme est à la fois lumière et chaleur. Le cierge pascal brûle et ainsi il se consume : la croix et la résurrection sont inséparables. De la croix naît la lumière. C’est au cierge pascal que tous nous allumons notre cierge. C’est ainsi, qu’en cette heure, saint Paul nous parle d’une manière très directe. Dans la Lettre aux Philippiens, il dit «qu’au sein d’une génération dévoyée et pervertie les chrétiens doivent briller comme des astres dans l’univers »(cf. Ph 2, 15). Prions le Seigneur pour qu’au milieu de la confusion de ce temps, la petite flamme du cierge qu’Il a allumée en nous, la lumière délicate de sa parole et de son amour, ne s’éteigne pas en nous, mais qu’elle grandisse et devienne toujours plus lumineuse. Afin que nous soyons, avec Lui, des fils du jour, des foyers de lumière pour notre temps.

Le deuxième symbole de la Veillée pascale est l’eau. Dans la Sainte Ecriture, elle apparaît avec deux sens opposés. Il y a d’une part la mer qui est vue comme la puissance antagoniste de la vie sur la terre, comme une menace permanente. C’est l’élément de la mort. Et il devient ainsi la représentation symbolique de la mort de Jésus en croix : le Christ est descendu dans la mer, dans les eaux de la mort comme Israël dans la Mer Rouge. Relevé de la mort, Il nous donne la vie. Mais l’eau nous est présentée aussi d’une autre manière : comme la source fraîche qui donne la vie, ou aussi comme le grand fleuve d’où provient la vie. Sans eau, il n’y a pas de vie. Le Christ est la source d’eau vive. De lui jaillit le grand fleuve qui, dans le Baptême, fait fructifier le monde et le renouvelle, le grand fleuve d’eau vive, son Evangile qui rend la terre féconde. Jésus a cependant prophétisé une chose encore plus grande. Il dit : « celui qui croit en moi… des fleuves d’eau vive jailliront de son cœur » (Jn 7, 38). Dans le Baptême, le Seigneur fait de nous non seulement des personnes de lumière, mais aussi des sources d’où jaillit l’eau vive. Demandons au Seigneur, qui nous a donné la grâce du Baptême, de pouvoir être toujours des sources d’eau pure, fraîche, jaillissant de la source de sa vérité et de son amour !

Le troisième grand symbole de la Veillée pascale est de nature toute particulière ; il implique l’homme lui-même. C’est entonner le chant nouveau : l’alléluia. Quand un homme fait l’expérience d’une grande joie, il ne peut pas la garder pour lui. Il doit l’exprimer, la communiquer. Mais qu’arrive-t-il lorsqu’une personne est touchée par la lumière de la Résurrection ? Elle ne peut pas se contenter simplement d’en parler. Parler ne suffit plus. Elle doit chanter. L’acte de chanter est mentionné pour la première fois dans la Bible après le passage de la Mer Rouge : « Alors Moïse et les fils d’Israël chantèrent ce cantique au Seigneur… ». Durant la veillée pascale, chaque année nous entonnons après la troisième lecture ce chant, nous le chantons comme notre chant, parce que nous aussi, à travers la puissance de Dieu, nous avons été tirés hors de l’eau, libérés et rendus à la vraie vie. L’Eglise chante le chant d’action de grâce de ceux qui sont sauvés. Elle marche sur les eaux de mort de l’histoire et toutefois elle est déjà ressuscitée. En chantant, elle s’agrippe à la main du Seigneur, qui la tient au-dessus des eaux. On a toujours l’impression que l’Eglise va sombrer et, toujours, elle est déjà sauvée. Saint Paul a décrit cette situation par ces mots : « On nous croit mourants, et nous sommes bien vivants » ( 2 Co 6, 9). La main salvatrice du Seigneur nous soutient, et ainsi nous pouvons chanter dès à présent le chant de ceux qui sont sauvés, le chant nouveau de ceux qui sont ressuscités : alléluia ! Le Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité ! Amen.

 

 

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