Année 2020- Homélie pour le 6ème dimanche du temps ordinaire (EA).
Les béatitudes et la Loi.
Il reste un problème à résoudre: notre faiblesse, notre misère, la grande difficulté pour bien agir, pour vaincre nos défauts et nos vices.
Comment est-il possible de vivre ce chemin de perfection que Jésus nous propose?
La réponse, Jésus nous la donne Lui même : “ Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ”.
En ce dimanche nous avons chanté une partie du psaume 118 qui nous montre le lien intime entre deux thèmes: Les béatitudes et la Loi.
« Heureux ceux qui marchent suivant la Loi du Seigneur », tel est le refrain, qui nous introduit naturellement à l’Evangile de Matthieu (Mt 5, 17-37) : après les béatitudes, que nous avons proclamé il y a quelques jours, cette partie du “sermon sur la montagne” aborde aujourd’hui la question de la Loi.
Le psaume 118 est une très longue glorification de la Loi du Seigneur : tous les bienfaits en sont décrits, tous les aspects passés en revue, pour rendre gloire au Seigneur d’Israël qui l’a offerte à son Peuple. Il s’ouvre sur l’affirmation d’une “béatitude”, la description d’un chemin de bonheur.
Le Dieu de la vie veut le bonheur de ses enfants et leur offre la Loi comme moyen pour y parvenir. Bien loin d’un légalisme étroit, c’est une spiritualité très positive qui nous est présentée : non pas une « Loi-contrainte », mais un chemin d’épanouissement dans la félicité.
Le psalmiste demande également un guide pour l’intériorisation. Il veut accueillir la Loi dans le plus intime de son être : « que je l’observe de tout cœur». C’est précisément ce que Jésus va offrir dans l’Evangile.
Jésus proclame sa mission prophétique : « Ne pensez pas que je suis venu abolir la Loi ou les Prophètes: je ne suis pas venu abolir, mais accomplir ».
Lui est venu pour les porter à leur perfection.
Jésus nous donne la piste, le secret pour arriver à vivre la perfection, il nous faut intérioriser la Loi, en choisissant librement le Chemin du Seigneur; en étant très sûrs que si Lui est notre Père et Créateur, même si le chemin peut être dur et difficile, celui-ci sera le meilleur pour nous.
Le Catéchisme nous explique bien ce que signifie intérioriser la loi :
« La Loi évangélique accomplit les commandements de la Loi. Le Sermon du Seigneur, loin d’abolir ou de dévaluer les prescriptions morales de la Loi ancienne, en dégage les virtualités cachées et en fait surgir de nouvelles exigences : il en révèle toute la vérité divine et humaine. Il n’ajoute pas de préceptes extérieurs nouveaux, mais il va jusqu’à réformer la racine des actes, le cœur, là où l’homme choisit entre le pur et l’impur (cf. Mt 15, 18-19), où se forment la foi, l’espérance et la charité, et avec elles, les autres vertus. L’Evangile conduit ainsi la loi à sa plénitude par l’imitation de la perfection du Père céleste (cf. Mt 5, 48), par le pardon des ennemis et la prière pour les persécuteurs, à l’instar de la générosité divine (cf. Mt 5, 44) ».
Cette intériorisation de la loi signifie vivre en liberté. Jésus veut nous enseigner le chemin de la liberté véritable : il passe par l’adhésion à la volonté de Dieu, par l’adhésion à sa loi, non seulement de manière externe, mais intérieurement, avec amour.
La vraie liberté se trouve dans l’amour. Seul celui qui aime est vraiment libre et fait avec plaisir ce qui est nécessaire, ce qu’il faut. Et il fait même plus que le seul nécessaire.
Saint Jean-Paul II l’a bien expliqué (encyclique Veritatis Splendor ):
« Jésus montre que les commandements ne doivent pas être entendus comme une limite minimale à ne pas dépasser, mais plutôt comme une route ouverte pour un cheminement moral et spirituel vers la perfection, dont le centre est l’amour. Ainsi, le commandement ‘’tu ne tueras pas’’ devient l’appel à un amour prompt à soutenir et à promouvoir la vie du prochain ; le précepte qui interdit l’adultère devient une invitation à un regard pur, capable de respecter le sens sponsal du corps ».
Arrivé à ce point, on a compris que la différence entre la loi ancienne et celle de Jésus c’est l’amour. Il nous faut “tomber amoureux” de Jésus, et désirer avec tout notre cœur le vrai bonheur, pour accomplir pleinement la loi, dans la liberté des enfants de Dieu.
Dieu est infiniment parfait ; il nous appelle à son amitié et, comme l’amitié cherche à rendre égal, nous devons tendre toujours, sans cesse, à la perfection pour aimer Dieu le plus parfaitement possible, au moins avec la totalité de notre cœur et de notre effort.
Et nous le savons par expérience : lorsqu’on aime on est capable de tout. Et l’amour ne supporte pas la médiocrité qui serait, en toute évidence, un signe de manque d’amour.
Ce grand directeur d’âmes que fut saint François de Sales reprend ainsi en positif le discours sur la montagne, en nous invitant à aller toujours plus loin, à ne pas nous arrêter, à chercher la perfection dans l’amour de Dieu :
« C’est chose bien aisée que de s’empêcher du meurtre, mais c’est chose difficile d’éviter les menues colères, desquelles les occasions se présentent à tout moment. C’est chose bien aisée à un homme ou à une femme de s’empêcher de l’adultère, mais ce n’est pas chose si facile de s’empêcher des coquetteries, de donner ou recevoir de l’amour, de procurer des grâces et menues faveurs, de dire et recevoir des paroles de cajoleries. Il est bien aisé, de ne point dire de faux témoignage en jugement, mais malaisé de ne point mentir en conversation. Bref, ces menues tentations de colères, de soupçons, de jalousie, d’envie, d’amourettes, de folâtrerie, de vanités, de duplicités, de galanterie, d’artifices, de cogitations déshonnêtes, ce sont les continuels exercices de ceux mêmes qui sont plus dévots et résolus : c’est pourquoi, ma chère Philothée, il faut qu’avec grand soin et diligence nous nous préparions à ce combat ; et soyez assurée qu’autant de victoires que nous rapportons contre ces petits ennemis, autant de pierres précieuses seront mises en la couronne de gloire, que Dieu nous prépare en son paradis. C’est pourquoi je dis, qu’attendant de bien et vaillamment combattre les grandes tentations, si elles viennent, il nous faut bien et dignement défendre de ces menues et faibles attaques ».
Mais, il reste encore un problème à résoudre: notre faiblesse, notre misère, la grande difficulté pour bien agir, pour vaincre nos défauts et nos vices.
Comment est-il possible de vivre ce chemin de perfection que Jésus nous propose?
C’est réellement un idéal très haut et difficile : avoir un cœur tellement conforme à la sainte volonté de Dieu qu’il soit vraiment pur, libre de tout penchant égoïste et mauvais.
La réponse, Jésus nous la donne Lui même : “ Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ”. Jésus est là. Lui se fait notre maître spirituel, notre guide intérieur et le Pain pour la route de notre vie.
Notre Seigneur ne se contente pas de nous présenter des commandements, mais il est venu dans le monde pour nous donner sa grâce qui non seulement nous aide mais nous donne aussi la joie de parfaitement accomplir la volonté de Dieu : que nous l’aimions et que nous aimions davantage tous nos frères.
Que la Vierge Marie, Notre Dame de bonheur, nous accorde le bonheur de vivre en plénitude la Loi de la Perfection, avec le Christ, par l’amour.
Ainsi soit-il
Publié le 16 février 2020
Année 2020- Homélie pour le 6ème dimanche du temps ordinaire (EA).
Les béatitudes et la Loi.
Il reste un problème à résoudre: notre faiblesse, notre misère, la grande difficulté pour bien agir, pour vaincre nos défauts et nos vices.
Comment est-il possible de vivre ce chemin de perfection que Jésus nous propose?
La réponse, Jésus nous la donne Lui même : “ Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ”.
En ce dimanche nous avons chanté une partie du psaume 118 qui nous montre le lien intime entre deux thèmes: Les béatitudes et la Loi.
« Heureux ceux qui marchent suivant la Loi du Seigneur », tel est le refrain, qui nous introduit naturellement à l’Evangile de Matthieu (Mt 5, 17-37) : après les béatitudes, que nous avons proclamé il y a quelques jours, cette partie du “sermon sur la montagne” aborde aujourd’hui la question de la Loi.
Le psaume 118 est une très longue glorification de la Loi du Seigneur : tous les bienfaits en sont décrits, tous les aspects passés en revue, pour rendre gloire au Seigneur d’Israël qui l’a offerte à son Peuple. Il s’ouvre sur l’affirmation d’une “béatitude”, la description d’un chemin de bonheur.
Le Dieu de la vie veut le bonheur de ses enfants et leur offre la Loi comme moyen pour y parvenir. Bien loin d’un légalisme étroit, c’est une spiritualité très positive qui nous est présentée : non pas une « Loi-contrainte », mais un chemin d’épanouissement dans la félicité.
Le psalmiste demande également un guide pour l’intériorisation. Il veut accueillir la Loi dans le plus intime de son être : « que je l’observe de tout cœur». C’est précisément ce que Jésus va offrir dans l’Evangile.
Jésus proclame sa mission prophétique : « Ne pensez pas que je suis venu abolir la Loi ou les Prophètes: je ne suis pas venu abolir, mais accomplir ».
Lui est venu pour les porter à leur perfection.
Jésus nous donne la piste, le secret pour arriver à vivre la perfection, il nous faut intérioriser la Loi, en choisissant librement le Chemin du Seigneur; en étant très sûrs que si Lui est notre Père et Créateur, même si le chemin peut être dur et difficile, celui-ci sera le meilleur pour nous.
Le Catéchisme nous explique bien ce que signifie intérioriser la loi :
« La Loi évangélique accomplit les commandements de la Loi. Le Sermon du Seigneur, loin d’abolir ou de dévaluer les prescriptions morales de la Loi ancienne, en dégage les virtualités cachées et en fait surgir de nouvelles exigences : il en révèle toute la vérité divine et humaine. Il n’ajoute pas de préceptes extérieurs nouveaux, mais il va jusqu’à réformer la racine des actes, le cœur, là où l’homme choisit entre le pur et l’impur (cf. Mt 15, 18-19), où se forment la foi, l’espérance et la charité, et avec elles, les autres vertus. L’Evangile conduit ainsi la loi à sa plénitude par l’imitation de la perfection du Père céleste (cf. Mt 5, 48), par le pardon des ennemis et la prière pour les persécuteurs, à l’instar de la générosité divine (cf. Mt 5, 44) ».
Cette intériorisation de la loi signifie vivre en liberté. Jésus veut nous enseigner le chemin de la liberté véritable : il passe par l’adhésion à la volonté de Dieu, par l’adhésion à sa loi, non seulement de manière externe, mais intérieurement, avec amour.
La vraie liberté se trouve dans l’amour. Seul celui qui aime est vraiment libre et fait avec plaisir ce qui est nécessaire, ce qu’il faut. Et il fait même plus que le seul nécessaire.
Saint Jean-Paul II l’a bien expliqué (encyclique Veritatis Splendor ):
« Jésus montre que les commandements ne doivent pas être entendus comme une limite minimale à ne pas dépasser, mais plutôt comme une route ouverte pour un cheminement moral et spirituel vers la perfection, dont le centre est l’amour. Ainsi, le commandement ‘’tu ne tueras pas’’ devient l’appel à un amour prompt à soutenir et à promouvoir la vie du prochain ; le précepte qui interdit l’adultère devient une invitation à un regard pur, capable de respecter le sens sponsal du corps ».
Arrivé à ce point, on a compris que la différence entre la loi ancienne et celle de Jésus c’est l’amour. Il nous faut “tomber amoureux” de Jésus, et désirer avec tout notre cœur le vrai bonheur, pour accomplir pleinement la loi, dans la liberté des enfants de Dieu.
Dieu est infiniment parfait ; il nous appelle à son amitié et, comme l’amitié cherche à rendre égal, nous devons tendre toujours, sans cesse, à la perfection pour aimer Dieu le plus parfaitement possible, au moins avec la totalité de notre cœur et de notre effort.
Et nous le savons par expérience : lorsqu’on aime on est capable de tout. Et l’amour ne supporte pas la médiocrité qui serait, en toute évidence, un signe de manque d’amour.
Ce grand directeur d’âmes que fut saint François de Sales reprend ainsi en positif le discours sur la montagne, en nous invitant à aller toujours plus loin, à ne pas nous arrêter, à chercher la perfection dans l’amour de Dieu :
« C’est chose bien aisée que de s’empêcher du meurtre, mais c’est chose difficile d’éviter les menues colères, desquelles les occasions se présentent à tout moment. C’est chose bien aisée à un homme ou à une femme de s’empêcher de l’adultère, mais ce n’est pas chose si facile de s’empêcher des coquetteries, de donner ou recevoir de l’amour, de procurer des grâces et menues faveurs, de dire et recevoir des paroles de cajoleries. Il est bien aisé, de ne point dire de faux témoignage en jugement, mais malaisé de ne point mentir en conversation. Bref, ces menues tentations de colères, de soupçons, de jalousie, d’envie, d’amourettes, de folâtrerie, de vanités, de duplicités, de galanterie, d’artifices, de cogitations déshonnêtes, ce sont les continuels exercices de ceux mêmes qui sont plus dévots et résolus : c’est pourquoi, ma chère Philothée, il faut qu’avec grand soin et diligence nous nous préparions à ce combat ; et soyez assurée qu’autant de victoires que nous rapportons contre ces petits ennemis, autant de pierres précieuses seront mises en la couronne de gloire, que Dieu nous prépare en son paradis. C’est pourquoi je dis, qu’attendant de bien et vaillamment combattre les grandes tentations, si elles viennent, il nous faut bien et dignement défendre de ces menues et faibles attaques ».
Mais, il reste encore un problème à résoudre: notre faiblesse, notre misère, la grande difficulté pour bien agir, pour vaincre nos défauts et nos vices.
Comment est-il possible de vivre ce chemin de perfection que Jésus nous propose?
C’est réellement un idéal très haut et difficile : avoir un cœur tellement conforme à la sainte volonté de Dieu qu’il soit vraiment pur, libre de tout penchant égoïste et mauvais.
La réponse, Jésus nous la donne Lui même : “ Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ”. Jésus est là. Lui se fait notre maître spirituel, notre guide intérieur et le Pain pour la route de notre vie.
Notre Seigneur ne se contente pas de nous présenter des commandements, mais il est venu dans le monde pour nous donner sa grâce qui non seulement nous aide mais nous donne aussi la joie de parfaitement accomplir la volonté de Dieu : que nous l’aimions et que nous aimions davantage tous nos frères.
Que la Vierge Marie, Notre Dame de bonheur, nous accorde le bonheur de vivre en plénitude la Loi de la Perfection, avec le Christ, par l’amour.
Ainsi soit-il
Publié le 16 février 2020
Année 2020- Homélie pour le 6ème dimanche du temps ordinaire (EA).
Les béatitudes et la Loi.
Il reste un problème à résoudre: notre faiblesse, notre misère, la grande difficulté pour bien agir, pour vaincre nos défauts et nos vices.
Comment est-il possible de vivre ce chemin de perfection que Jésus nous propose?
La réponse, Jésus nous la donne Lui même : “ Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ”.
En ce dimanche nous avons chanté une partie du psaume 118 qui nous montre le lien intime entre deux thèmes: Les béatitudes et la Loi.
« Heureux ceux qui marchent suivant la Loi du Seigneur », tel est le refrain, qui nous introduit naturellement à l’Evangile de Matthieu (Mt 5, 17-37) : après les béatitudes, que nous avons proclamé il y a quelques jours, cette partie du “sermon sur la montagne” aborde aujourd’hui la question de la Loi.
Le psaume 118 est une très longue glorification de la Loi du Seigneur : tous les bienfaits en sont décrits, tous les aspects passés en revue, pour rendre gloire au Seigneur d’Israël qui l’a offerte à son Peuple. Il s’ouvre sur l’affirmation d’une “béatitude”, la description d’un chemin de bonheur.
Le Dieu de la vie veut le bonheur de ses enfants et leur offre la Loi comme moyen pour y parvenir. Bien loin d’un légalisme étroit, c’est une spiritualité très positive qui nous est présentée : non pas une « Loi-contrainte », mais un chemin d’épanouissement dans la félicité.
Le psalmiste demande également un guide pour l’intériorisation. Il veut accueillir la Loi dans le plus intime de son être : « que je l’observe de tout cœur». C’est précisément ce que Jésus va offrir dans l’Evangile.
Jésus proclame sa mission prophétique : « Ne pensez pas que je suis venu abolir la Loi ou les Prophètes: je ne suis pas venu abolir, mais accomplir ».
Lui est venu pour les porter à leur perfection.
Jésus nous donne la piste, le secret pour arriver à vivre la perfection, il nous faut intérioriser la Loi, en choisissant librement le Chemin du Seigneur; en étant très sûrs que si Lui est notre Père et Créateur, même si le chemin peut être dur et difficile, celui-ci sera le meilleur pour nous.
Le Catéchisme nous explique bien ce que signifie intérioriser la loi :
« La Loi évangélique accomplit les commandements de la Loi. Le Sermon du Seigneur, loin d’abolir ou de dévaluer les prescriptions morales de la Loi ancienne, en dégage les virtualités cachées et en fait surgir de nouvelles exigences : il en révèle toute la vérité divine et humaine. Il n’ajoute pas de préceptes extérieurs nouveaux, mais il va jusqu’à réformer la racine des actes, le cœur, là où l’homme choisit entre le pur et l’impur (cf. Mt 15, 18-19), où se forment la foi, l’espérance et la charité, et avec elles, les autres vertus. L’Evangile conduit ainsi la loi à sa plénitude par l’imitation de la perfection du Père céleste (cf. Mt 5, 48), par le pardon des ennemis et la prière pour les persécuteurs, à l’instar de la générosité divine (cf. Mt 5, 44) ».
Cette intériorisation de la loi signifie vivre en liberté. Jésus veut nous enseigner le chemin de la liberté véritable : il passe par l’adhésion à la volonté de Dieu, par l’adhésion à sa loi, non seulement de manière externe, mais intérieurement, avec amour.
La vraie liberté se trouve dans l’amour. Seul celui qui aime est vraiment libre et fait avec plaisir ce qui est nécessaire, ce qu’il faut. Et il fait même plus que le seul nécessaire.
Saint Jean-Paul II l’a bien expliqué (encyclique Veritatis Splendor ):
« Jésus montre que les commandements ne doivent pas être entendus comme une limite minimale à ne pas dépasser, mais plutôt comme une route ouverte pour un cheminement moral et spirituel vers la perfection, dont le centre est l’amour. Ainsi, le commandement ‘’tu ne tueras pas’’ devient l’appel à un amour prompt à soutenir et à promouvoir la vie du prochain ; le précepte qui interdit l’adultère devient une invitation à un regard pur, capable de respecter le sens sponsal du corps ».
Arrivé à ce point, on a compris que la différence entre la loi ancienne et celle de Jésus c’est l’amour. Il nous faut “tomber amoureux” de Jésus, et désirer avec tout notre cœur le vrai bonheur, pour accomplir pleinement la loi, dans la liberté des enfants de Dieu.
Dieu est infiniment parfait ; il nous appelle à son amitié et, comme l’amitié cherche à rendre égal, nous devons tendre toujours, sans cesse, à la perfection pour aimer Dieu le plus parfaitement possible, au moins avec la totalité de notre cœur et de notre effort.
Et nous le savons par expérience : lorsqu’on aime on est capable de tout. Et l’amour ne supporte pas la médiocrité qui serait, en toute évidence, un signe de manque d’amour.
Ce grand directeur d’âmes que fut saint François de Sales reprend ainsi en positif le discours sur la montagne, en nous invitant à aller toujours plus loin, à ne pas nous arrêter, à chercher la perfection dans l’amour de Dieu :
« C’est chose bien aisée que de s’empêcher du meurtre, mais c’est chose difficile d’éviter les menues colères, desquelles les occasions se présentent à tout moment. C’est chose bien aisée à un homme ou à une femme de s’empêcher de l’adultère, mais ce n’est pas chose si facile de s’empêcher des coquetteries, de donner ou recevoir de l’amour, de procurer des grâces et menues faveurs, de dire et recevoir des paroles de cajoleries. Il est bien aisé, de ne point dire de faux témoignage en jugement, mais malaisé de ne point mentir en conversation. Bref, ces menues tentations de colères, de soupçons, de jalousie, d’envie, d’amourettes, de folâtrerie, de vanités, de duplicités, de galanterie, d’artifices, de cogitations déshonnêtes, ce sont les continuels exercices de ceux mêmes qui sont plus dévots et résolus : c’est pourquoi, ma chère Philothée, il faut qu’avec grand soin et diligence nous nous préparions à ce combat ; et soyez assurée qu’autant de victoires que nous rapportons contre ces petits ennemis, autant de pierres précieuses seront mises en la couronne de gloire, que Dieu nous prépare en son paradis. C’est pourquoi je dis, qu’attendant de bien et vaillamment combattre les grandes tentations, si elles viennent, il nous faut bien et dignement défendre de ces menues et faibles attaques ».
Mais, il reste encore un problème à résoudre: notre faiblesse, notre misère, la grande difficulté pour bien agir, pour vaincre nos défauts et nos vices.
Comment est-il possible de vivre ce chemin de perfection que Jésus nous propose?
C’est réellement un idéal très haut et difficile : avoir un cœur tellement conforme à la sainte volonté de Dieu qu’il soit vraiment pur, libre de tout penchant égoïste et mauvais.
La réponse, Jésus nous la donne Lui même : “ Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ”. Jésus est là. Lui se fait notre maître spirituel, notre guide intérieur et le Pain pour la route de notre vie.
Notre Seigneur ne se contente pas de nous présenter des commandements, mais il est venu dans le monde pour nous donner sa grâce qui non seulement nous aide mais nous donne aussi la joie de parfaitement accomplir la volonté de Dieu : que nous l’aimions et que nous aimions davantage tous nos frères.
Que la Vierge Marie, Notre Dame de bonheur, nous accorde le bonheur de vivre en plénitude la Loi de la Perfection, avec le Christ, par l’amour.
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Publié le 16 février 2020