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Année 2020-Homélie pour le 23ème dimanche du temps ordinaire (JGA).

«Nul ne peut servir deux maitres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon» .


Notre attachement au Christ ne sera pas possible sans un détachement de tout ce qui peut nous asservir. Pour suivre le Christ, les apôtres ont du tout abandonner.
La foi, qui est un attachement au Christ demande que nous nous tournions vers lui en tant que valeur suprême de notre vie. L’attachement total au Christ requiert la liberté du cœur donc le rejet de la servitude de Mammon. Il y a deux maitres: Dieu et Mammon, il n’y en a pas un troisième. Le rapport d’un maitre à l’autre est un rapport de contradiction radicale. L’Evangile constate clairement : «Ou bien il haïra l’un et aimera l’autre». Si l’on aime un maitre, on a de la haine pour autre. Et plus loin : «Ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre». Si tu t’attaches à l’un, tu dois mépriser l’autre. C’est une constations très catégorique. Nous ne pouvons donc nous attacher au Christ et le servir tout en servant Mammon.

«Nul ne peut servir deux maitres». Qui sont ces « maitres » (dans le texte grec  » kyrios « ) ? L’un est le Christ, notre unique et véritable Maitre – Kyrios. L’autre est Mammon – le faux kyrios – le faux maitre.
Servir Mammon, c’est se placer dans la dépendance et la servitude de quelque bien matériel ou spirituel: l’attachement à l’argent, l’attachement à tes enfants, à ton travail, donc à ce que tu crées, à ce sur quoi tu travailles, à ta tranquillité, aux plaisirs, voire l’attachement à ta propre perfection.  Ou bien nous servons Dieu et nous l’aimons, et alors nous haïssons Mammon, donc notre attachement aux biens matériels ou spirituels ou bien, chose difficile à dire, nous aimons notre attachement à ces biens et, de ce fait, nous haïssons Dieu. On ne peut pas concilier ces deux réalités, le service à l’un et à l’autre. Si tu aimes tes attachements et les sers, tu hais Dieu à la mesure de ce service. C’est une vérité évangélique. Si tu sers tes attachements, autrement dit Mammon, à quatre-vingts pour cent, c’est à quatre-vingts pour cent que tu hais Dieu. Tout ce en quoi l’homme mettait son espoir commence à devenir une sorte de dieu pour lui. Et toi, en qui ou en quoi mets-tu ton espoir ? Sur quoi comptes-tu ? Qui est ton Dieu ? Si tu mets ton espoir en un faux dieu, tu dois connaitre l’amertume et la désillusion, car c’est un maitre qui, tôt ou tard, te décevra.

Comment connaitre son Mammon ? La tension, le stress, l’anxiété, l’agitation, la tristesse qui t’accompagnent dans ta vie, sont des signes qui te disent que tu sers Mammon sous une forme quelconque. Il y a par exemple des personnes qui vivent dans un état de perpétuelle tension. Comme doit être grand leur attachement à quelque chose. Les gens libres de tout attachement sont remplis de paix divine. Pendant la prière, quand tu te présentes à Dieu, montre-lui tes mains non seulement vides, mais aussi sales, maculées par ton attachement à Mammon, et demande-lui qu’il ait pitié de toi. Le Christ lutte pour la liberté de ton cœur.

« Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu » (Matthieu 5, 8). La pureté de cœur correspond à notre capacité d’aimer. Elle indique un cœur entièrement voué au Seigneur, sans être divisé par des passions ni des désirs qui lui sont contraires. « Voir Dieu », aimer Dieu est l’aspiration la plus profonde de chaque cœur humain.

Cette prière d’abandon « Mon Père, je m’abandonne à Toi » de Charles de Foucauld (1858-1916), sur la confiance en Dieu le Père est devenue le symbole de toute sa spiritualité.
Puisse-t-elle devenir la nôtre !

« Mon Père, je m’abandonne à Toi, fais de moi ce qu’il Te plaira. Quoi que Tu fasses de moi, je Te remercie, je suis prêt à tout, j’accepte tout. Pourvu que ta volonté se fasse en moi, en toutes tes créatures, je ne désire rien d’autre mon Dieu. Je remets mon âme entre tes mains. Je Te la donne, mon Dieu, avec tout l’amour de mon cœur, parce que je T’aime, et que ce m’est un besoin d’amour de me donner, de me remettre entre tes mains sans mesure, avec une infinie confiance, car Tu es mon Père ».

 

 

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