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Année 2020-Homélie pour le 18ème dimanche du temps ordinaire (JGA).

La multiplication des pains une annonce de l’Eucharistie.
Aujourd’hui, plus que jamais, nous devons faire amende honorable au Cœur adorable de Jésus. Répandons en abondance nos adorations et notre amour sur l’Eucharistie.


 Tous les siècles chrétiens ont vu dans la multiplication des pains une annonce de l’Eucharistie. Avec cinq pains et deux poissons le Bon Jésus nourrit une multitude. Signe de la super abondance de la messe où il nourrit les âmes de ses enfants. Les mots utilisés sont les mêmes que pour le récit de l’institution de l’Eucharistie, les mêmes que ceux prononcés à chaque messe : « Il prit les (cinq) pains (et les deux poissons), et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction ; il rompit les pains, il les donna aux disciples, et les disciples les donnèrent à la foule. Ils mangèrent tous et ils furent rassasiés. On ramassa les morceaux qui restaient ».

Le diable, « singe de Dieu« , comme disait Tertullien, offre aujourd’hui comme hier aux hommes « panem et circenses », du pain et des jeux de cirque. L’expression dénonce l’usage délibéré des empereurs romains de distribuer du pain et d’organiser des jeux dans pour flatter le peuple afin de s’attirer la bienveillance de l’opinion populaire. Voilà le pain du monde : bruit, superficialité, impureté, infidélité, mensonge, gloutonnerie, etc. Bernanos l’avait déjà dit : « On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l’on n’admet pas d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure » (La France contre les robots -1947).

Le Pain que Jésus nous donne est bien autre chose, c’est le Pain de Vie, son Corps, son Sang, son Âme et Sa Divinité, lui-même vient dans nos cœurs, caché dans la blanche hostie. Lorsqu’il a parlé de la présence du Christ dans l’Eucharistie, le Concile de Trente a utilisé trois adverbes. Jésus est présent, dit le Concile, « vraiment, réellement et substantiellement ».
En disant avant tout que le Christ est « vraiment » contenu dans les espèces eucharistiques, le Concile a rejeté l’idée que ce sacrement soit simplement un symbole ou une figure indiquant un corps qui est absent. En second lieu, la présence est « réelle ». C’est-à-dire qu’elle est ontologique et objective. Ontologique, parce qu’elle advient au niveau de l’être ; objective, parce qu’elle ne dépend pas des pensées ou des sentiments du ministre ou des communiants. En troisième lieu, le Concile de Trente nous dit que la présence du Christ dans le sacrement est « substantielle ». Le mot « substance » dénote la réalité fondamentale de la chose, ce que la chose est en soi. Dans l’Eucharistie la présence du Christ est substantielle, c’est pour cette raison que l’Eucharistie peut et doit être adorée. Comment Jésus est-il présent dans l’Eucharistie ? « Jésus Christ est présent dans l’Eucharistie d’une façon unique et incomparable. Il est présent en effet de manière vraie, réelle, substantielle : avec son Corps et son Sang, avec son Âme et sa Divinité, le Christ tout entier, Dieu et homme » (Compendium du Catéchisme de l’Eglise catholique, n. 282). Voilà le Pain que le Christ nous offre (Cardinal Avery Dulles, s. j., La présence du Christ dans l’Eucharistie vraie, réelle et substantielle, 30 Giorni, nº 9-2005).

Hélas ! Les hommes paient très mal l’amour de Notre Bon Jésus. Jamais, dans toute l’histoire de l’Eglise, il n’y a eu de moment où le sacrement de l’Eucharistie a été bafoué et outragé à un degré aussi alarmant et grave qu’au cours des cinq dernières décennies, en particulier depuis l’introduction officielle de la pratique de la communion dans la main. Ces abus sont en outre aggravés, par la pratique répandue dans de nombreux pays où des fidèles qui n’ont pas reçu le sacrement de Pénitence depuis de nombreuses années, reçoivent néanmoins régulièrement la sainte communion. Le summum des outrages vis-à-vis de la sainte Eucharistie est l’admission à la sainte communion de couples vivant dans un état public et objectif d’adultère, qui violent ainsi leurs liens sacramentels indissolubles et valides, comme c’est le cas des personnes dites  » divorcées et remariées « . A ces abus s’ajoute la pratique de l’admission officielle des conjoints protestants dans les mariages mixtes à la Sainte-Cène, par exemple dans certains diocèses en Allemagne (Mgr Athanasius Schneider-Les péchés contre le Saint-Sacrement et la nécessité d’une croisade de réparation eucharistique, 21 juillet 2020).

Notre Seigneur a confié à nombre de saints ses plaintes et sa douleur face aux sacrilèges et aux outrages par lesquels les hommes L’offensent. On peut comprendre cette vérité à partir des paroles adressées par Notre Seigneur à sainte Marguerite Marie Alacoque : «Voici ce Cœur – disait-Il – qui a tant aimé les hommes, qui les a comblés de tous les bienfaits, mais qui, en échange de son amour infini, non seulement ne reçoit pas de reconnaissance, mais ne recueille que l’oubli, la négligence et des injures, et cela parfois de la part de ceux-là mêmes qui sont tenus de lui témoigner un amour spécial». Jésus-Christ continue de façon mystérieuse sa Passion.
Elle est bien connue, l’expression de Blaise Pascal : « Jésus sera en agonie jusqu’à la fin du monde. Il ne faut pas dormir pendant ce temps » (Pensées, n. 553).
Sœur Lucie a décrit comment François a perçu la nécessité de consoler Dieu, ayant compris qu’Il était « triste » à cause des péchés des hommes : « Un jour, je lui demandai : – François, qu’est-ce que tu aimes le mieux : consoler Notre-Seigneur ou convertir les pécheurs afin qu’il n’y ait plus d’âmes à aller en enfer ? -J’aime mieux consoler Notre-Seigneur. Tu n’as pas remarqué combien Notre-Dame, le mois dernier, est devenue triste lorsqu’Elle nous a dit qu’il ne fallait plus offenser Dieu, Notre-Seigneur, car Il est déjà trop offensé ? Je voudrais consoler Notre-Seigneur et, ensuite, convertir les pécheurs afin qu’ils ne L’offensent plus » (d’après les Mémoires de sœur Lucie). Dans ses prières et dans l’offrande de ses souffrances, saint Francisco Marto a donné la priorité à l’intention de « consoler Jésus caché », c’est-à-dire Jésus-Eucharistie.

Saint Pierre Julien Eymard a écrit : « Dans son agonie, il a cherché un consolateur ; sur la Croix, il a demandé quelqu’un pour compatir à ses afflictions. Aujourd’hui, plus que jamais, nous devons faire amende honorable au Cœur adorable de Jésus. Répandons en abondance nos adorations et notre amour sur l’Eucharistie. Au Cœur de Jésus vivant dans le Très Saint Sacrement, l’honneur, la louange, l’adoration et la puissance royale pour les siècles des siècles ! » (La présence réelle, 43. Le Sacré-Cœur de Jésus, III).

Dans sa dernière encyclique « Ecclesia de Eucharistia », le pape Jean-Paul II nous a laissé des exhortations lumineuses par lesquelles il a souligné l’extraordinaire sainteté du mystère eucharistique et le devoir des fidèles de traiter ce sacrement avec le plus grand respect et un amour ardent. De toutes ses exhortations, cette déclaration est la plus importante : « Il n’y a aucun risque d’exagération dans l’attention que l’on porte à ce Mystère, car “dans ce Sacrement se résume tout le mystère de notre salut” (Saint Thomas d’Aquin, Summa Theologiae, III, q. 83, a. 4c) » (n. 61).

« Ô Divin Cœur Eucharistique de Jésus, accordez-nous votre grâce, afin que nous soyons des adorateurs fidèles et humbles, amoureux, défenseurs et consolateurs de votre Cœur Eucharistique dans cette vie, et que nous puissions recevoir les gloires de votre amour dans la vision béatifique pour l’éternité. Amen. Notre-Dame du Saint-Sacrement, priez pour nous » (Mgr Athanasius Schneider-Les péchés contre le Saint-Sacrement et la nécessité d’une croisade de réparation eucharistique, 21 juillet 2020).

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