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Année 2020-Homélie pour la solennité de la Sainte Trinité (JGA).

 

Je crois en Dieu : Père, Fils et Saint-Esprit.
Ce dimanche est l’occasion de louer la très Sainte Trinité, de lui offrir notre action de grâce, et de désirer toujours plus son règne en notre âme, dans l’Eglise et sur le monde.

 

 


« Au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit… » : Un geste si simple, le premier que nous enseignons aux petits enfants pour la prière, celui qui commence et termine toutes les célébrations liturgiques. Un geste que nous avons peut-être rendu banal et inefficace à force de ne plus lui donner l’attention qu’il mérite. Un jour, une de ses sœurs en religion a interrogé la petite Bernadette Soubirous : « Que faut-il faire pour être sûre d’aller au ciel ?». On attendait de la voyante quelque remède extraordinaire, une prière spécial ou un secret de la sainte Vierge, mais sa réponse fut déconcertante de simplicité : « Bien faire le signe de la croix, c’est déjà beaucoup… ».

La célébration de ce dimanche nous permet de revenir à l’essentiel de l’essentiel, au fondement de tout : Dieu un et trine qui se révèle à nous. Le Catéchisme nous explique la place que mérite ce mystère dans l’organisation des vérités de foi :
« Le mystère de la très sainte Trinité est le mystère central de la foi et de la vie chrétienne. Il est le mystère de Dieu en Lui-même. Il est donc la source de tous les autres mystères de la foi; il est la lumière qui les illumine. Il est l’enseignement le plus fondamental et essentiel dans la hiérarchie des vérités de foi. Toute l’histoire du salut n’est autre que l’histoire de la voie et des moyens par lesquels le Dieu vrai et unique, Père, Fils et Saint-Esprit, se révèle, se réconcilie et s’unit les hommes qui se détournent du péché ».
«Mystère central de la Foi», nous dit le Catéchisme. Le mot de « Foi » dans la Sainte Écriture a plusieurs significations. Ici nous le prenons pour cette vertu par laquelle nous donnons un assentiment plein et entier aux vérités révélées de Dieu, que nous appelons « mystères » parce qu’elles dépassent la pauvre capacité de notre petite intelligence. «Sans la Foi, il est impossible de plaire à Dieu», nous rappelle saint Paul. Il est impossible de concevoir le moindre doute sur les choses qui viennent de Dieu, puisqu’Il est la Vérité même. Ce que nous les Chrétiens devons savoir tout d’abord, ce sont les vérités que les saints apôtres, nos maîtres et nos guides dans la Foi, inspirés par l’Esprit de Dieu, ont renfermées dans les douze articles du Credo. La première et la plus essentielle de toutes ces vérités, celle qui est en même temps comme le fondement et le faîte de l’édifice, et que Lui-même nous a enseigné, c’est l’unité de l’Essence divine, la distinction des trois Personnes et la diversité des opérations que l’on attribue plus particulièrement à chacune d’Elles.
Le Credo semble précisément avoir été divisé en trois parties, afin que dans la première il fut question de la première Personne divine et de l’œuvre admirable de la Création ; dans la seconde, de la seconde Personne divine et du mystère de la rédemption des hommes ; dans la troisième enfin, de la troisième Personne divine, source et principe de notre sanctification.
Il faut donc faire profession d’admettre qu’il n’y a qu’un seul Dieu, et non plusieurs. Ainsi, il est écrit: «Ecoute Israël, le Seigneur notre Dieu est le seul Dieu». De plus, c’est un précepte du Seigneur: «Vous n’aurez point d’autres dieux devant Moi».

Il faut aussi admettre dans l’Essence divine, non une seule Personne, mais plusieurs réellement distinctes. Il y a en effet trois Personnes dans une seule et même Divinité: celle du Père qui n’est engendré d’aucune autre ; celle du Fils qui est engendré du Père avant tous les siècles ; celle du Saint Esprit qui procède du Père et du Fils, de toute éternité. Le Père est dans l’unité de la nature divine la première Personne, et avec son Fils unique et le Saint Esprit il forme un seul Dieu, un seul Seigneur et non point une seule Personne, mais une seule nature en trois Personnes. Et il n’est pas permis de penser qu’il y ait entre ces Personnes la moindre différence, la moindre inégalité: toute la distinction que l’on peut concevoir entre elles vient de leurs propriétés respectives. Le Père n’est point engendré ; le Fils est engendré du Père ; le Saint Esprit procède de l’un et de l’autre. Ainsi nous reconnaissons une seule et même nature, une seule et même substance pour les trois Personnes, mais de telle sorte que dans notre profession de Foi relative au Dieu véritable et éternel, nous adorons avec toute la pièté et tout le respect possibles, la distinction dans les Personnes, l’unité dans la Substance, et l’égalité dans la Trinité.
Retenons scrupuleusement les mots d’Essence et de Personne, consacrés en quelque sorte à l’expression propre de ce mystère, et n’oublions point que l’unité est dans l’Essence et la distinction dans les Personnes.
Il doit nous suffire de savoir d’une manière certaine par la Foi que Dieu Lui-même nous a enseigné cette vérité. «Allez, dit Notre-Seigneur Jésus-Christ à ses Apôtres, enseignez toutes les nations, baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit». Et l’apôtre saint Jean nous dit également: «Il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel, le Père, le Verbe et l’Esprit, et ces trois ne font qu’Un».

Ce dimanche est donc l’occasion de louer la très Sainte Trinité, de lui offrir notre action de grâce, et de désirer toujours plus son règne en notre âme, dans l’Eglise et sur le monde. Pour cela, nous pouvons reprendre cette prière de sainte Elizabeth de la Trinité :
« O mon Dieu, Trinité que j’adore, aidez-moi à m’oublier entièrement pour m’établir en Vous, immobile et paisible comme si déjà mon âme était dans l’éternité ; que rien ne puisse troubler ma paix ni me faire sortir de Vous, ô mon Immuable, mais que chaque minute m’emporte plus loin dans la profondeur de votre mystère ! Pacifiez mon âme. Faites-en votre ciel, votre demeure aimée et le lieu de votre repos. Que je ne Vous y laisse jamais seul, mais que je sois là, toute entière, toute éveillée en ma foi, toute adorante, toute livrée à votre action créatrice».

Que celui donc qui par la grâce de Dieu croit ces vérités, prie avec persévérance Dieu qui a créé toutes choses de rien, qui dispose tout pour notre bonheur, qui nous a donné le pouvoir de devenir ses enfants, qui a révèlé à l’esprit de l’homme le mystère de la Sainte Trinité, oui, qu’il demande sans cesse la grâce d’être admis un jour dans les tabernacles éternels, pour y contempler et aimer le Seul Dieu Éternel et Tout-Puissant en Trois Personnes: le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

Ainsi-soit-il.

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