Année 2020-Homélie à l’occasion de la présence de la statue de Notre Dame de Grâces de Cotignac dans la paroisse Saint-Laurent (JGA).
La Vierge Marie est une personne, elle a un Cœur. Dans le Ciel, elle prend des décisions particulières, distinctes de celles de son Fils. Elle est bien femme avec toute sa liberté, son affectivité, ses élans de tendresse, ses initiatives de dévouement. Elle est véritablement la Mère et la Médiatrice universelle.
Source : https://crc-resurrection.org/liens-utiles/archives/il-est-ressuscite/n-202-octobre-2019/cinquieme-centenaire-des-apparitions-de-notre-dame-de-graces-a-cotignac.html
Il y a cinq cents ans, Notre-Dame apparaissait à Jean de la Baume, bûcheron de Cotignac, au mont Verdaille, en Provence.
Il n’y a plus de traces écrites du récit original du voyant. Toutes ont été détruites à la Révolution. Mais des sources de seconde main, des plus autorisées, ont été conservées.
Le célèbre historien Honoré Bouche écrit dans son Histoire de la Provence parue en 1660: « Le 10 août 1519, fête de Saint-Laurent, de l’an 1519, la Vierge Marie, accompagnée de saint Michel l’archange et de saint Bernard, apparut dans les champs à un homme très pieux, nommé Jean de la Baume, et lui commanda de dire, de sa part, au clergé et à la communauté de Cotignac, qu’ils allassent, en procession, sur le mont Verdaille, et qu’ils y bâtissent une église, sous le nom de Notre Dame de Grâces pour autant qu’Elle voulait faire plusieurs grâces et faveurs à ceux qui l’invoqueraient en ce lieu. »
Arrêtons-nous un instant pour tirer les leçons de ces deux apparitions. Elles sont brèves, discrètes, mais d’une grande signification. Notre-Dame apparaît à un humble et pieux berger dont on ne connaît presque rien de la vie, sur une colline boisée d’un village chrétien. Village français aussi, depuis peu. La Provence fait partie du royaume de France depuis 1486. Les paroles qui sortent de la bouche de la Vierge sont brèves, mais ressemblent beaucoup à certaines autres qu’Elle dira plus tard à la rue du Bac, à Lourdes, à Fatima : «construisez une chapelle, venez en procession, je veux répandre des grâces, je suis Notre Dame de Grâces». Il faut mesurer la portée de ces faits et de ces paroles !
Il nous semble que la raison principale de ces apparitions est de confirmer l’idée, prêchée par tant de saints déjà, que la Mère de Dieu est médiatrice de toutes grâces. «Telle est la volonté de Celui qui a voulu que nous ayons tout par Marie», prêchait saint Bernard.
A Cotignac, cette idée s’impose. La Sainte Vierge descend du Ciel pour affirmer son privilège : « Je suis Notre Dame de Grâces ». On entend aujourd’hui de la bouche de certains prédicateurs qu’il est important qu’à Cotignac la Vierge Marie apparaisse avec Jésus dans les bras pour montrer qu’Elle ne fait que répandre les grâces de son Fils, seul Médiateur. Certes, mais c’est cantonner la Vierge Marie au simple rôle de passeur, car Elle intercède pour nous, en vérité. Ses prières et ses pleurs influencent les décisions de son Fils. « Depuis le temps que je souffre pour vous autres! Si je veux que mon Fils ne vous abandonne pas, je suis chargée de le prier sans cesse » dira-t-Elle aux enfants de La Salette. Bien plus, Elle prend l’initiative de nous sauver, Elle exerce sa volonté : « pour autant qu’Elle voulait faire plusieurs grâces et faveurs à ceux qui l’invoqueraient en ce lieu », dit-Elle à Jean de la Baume. « La Vierge Marie est une personne, elle a un Cœur. Dans le Ciel, elle prend des décisions particulières, distinctes de celles de son Fils. Elle est bien femme avec toute sa liberté, son affectivité, ses élans de tendresse, ses initiatives de dévouement. Elle est véritablement la Mère et la Médiatrice universelle. Elle est à la droite de Dieu, mais elle peut être ailleurs et partout où elle se manifeste. Elle nous apprend qu’elle est capable d’ubiquité. Elle fait attention à tous. Pour ce faire, Elle est là où est Jésus, même dans tous les tabernacles du monde, et elle agit auprès de lui, avec lui, selon son Cœur à elle, répondant à son Cœur à lui ».
Médiatrice de toutes grâces, manifestant sa volonté, à Cotignac, Elle est reine, Elle domine, Elle attend qu’on vienne à ses pieds en corps constitués demander ses faveurs.
Les apparitions de Cotignac préparent véritablement les esprits aux apparitions qui suivront, du Laus à Fatima, où il sera révélé que la Vierge Marie doit occuper la première place.
L’histoire nous fournit une autre raison. En 1519, Luther vient de rendre publique sa révolte reposant sur sa théorie effrayante du cacangile et de la justification extrinsèque : l’homme est péché quoi qu’il fasse, voué à la damnation, mais « par une décision de sa puissance absolue, Dieu considère comme justes ceux qu’il veut, qu’il prédestine et sauve de la damnation sans pour autant les purifier ni les sanctifier » (CRC n° 94, juillet 1975, p. 7). Il suffit au pécheur de croire pour être sauvé.
Pour Luther, plus besoin de sacrements, de clergé, ni de Pape. Plus de chapelle, ni de dévotion, de bonnes œuvres, ni de procession. Pas d’intercesseurs au Ciel, ni de Vierge Marie, puisque le salut des âmes est à l’initiative de Dieu seul.
Or, tout à Cotignac, tant dans les détails des apparitions que dans la réaction des fidèles, constitue un cinglant démenti aux thèses de Luther: le nom même de Notre Dame de Grâces, l’apparition de saint Bernard modèle admirable de vie religieuse et grand dévot de la Vierge Marie, celle de saint Michel appelant au combat contre la révolte, celle de sainte Catherine débattant des dogmes avec les philosophes païens, les processions en paroisses, la découverte des reliques, les miracles, la construction d’une chapelle, la bulle du Pape autorisant les pèlerinages et accordant des indulgences, tout. Et le Ciel répond, les grâces abondent, grâces spirituelles et aussi temporelles comme la soumission des villageois à leur seigneur et la libéralité de ce dernier pour ses sujets, la protection contre les épidémies et la défense, par les armes, de cette Chrétienté seigneuriale contre les ennemis extérieurs et les armées hérétiques. Quelle merveille catholique!
Et puis, l’apparition de Notre-Dame entourée de saints, n’est-elle pas à rapprocher de celle de saint Michel, moins de cent ans plus tôt, accompagné lui aussi de saints, sainte Catherine et sainte Marguerite ? Saint Michel était venu pour qu’en nom Dieu Jeanne mène sacrer le Dauphin à Reims et sauve la France. A Cotignac, Notre-Dame vient en personne avec saint Michel, sainte Catherine, pour sauver la France d’une invasion bien pire que l’Anglais, celle de l’hérésie protestante qui partout provoque la révolution. Oui, en 1519, Notre-Dame vient pour protéger la France, pour sauver la couronne, en péril entre les mains de François Ier et de sa bru Catherine. En un mot, Elle vient gagner sa couronne à Elle qu’Elle obtiendra en 1638!
Est-ce que je demande à Marie les grâces qu’elle veut me donner ?
Mère de la divine Grâce, dans votre apparition au Mont Verdaille, vous nous avez invités à solliciter vos faveurs. Nous accourons avec confiance implorer votre secours. Accordez aux justes la persévérance, aux âmes tristes la consolation, aux cœurs abattus le courage et la confiance, aux malades la santé, aux pêcheurs le repentir et le pardon, aux âmes du purgatoire soulagement et délivrance, à chacun de nous votre maternelle protection. Nous implorons surtout votre assistance à l’heure de notre mort. Soyez notre avocate au jugement de Dieu. Nous voulons au ciel vous dire éternellement notre reconnaissance. Notre Dame de Grâces, priez pour nous.
Publié le 28 octobre 2020
Année 2020-Homélie à l’occasion de la présence de la statue de Notre Dame de Grâces de Cotignac dans la paroisse Saint-Laurent (JGA).
La Vierge Marie est une personne, elle a un Cœur. Dans le Ciel, elle prend des décisions particulières, distinctes de celles de son Fils. Elle est bien femme avec toute sa liberté, son affectivité, ses élans de tendresse, ses initiatives de dévouement. Elle est véritablement la Mère et la Médiatrice universelle.
Source : https://crc-resurrection.org/liens-utiles/archives/il-est-ressuscite/n-202-octobre-2019/cinquieme-centenaire-des-apparitions-de-notre-dame-de-graces-a-cotignac.html
Il y a cinq cents ans, Notre-Dame apparaissait à Jean de la Baume, bûcheron de Cotignac, au mont Verdaille, en Provence.
Il n’y a plus de traces écrites du récit original du voyant. Toutes ont été détruites à la Révolution. Mais des sources de seconde main, des plus autorisées, ont été conservées.
Le célèbre historien Honoré Bouche écrit dans son Histoire de la Provence parue en 1660: « Le 10 août 1519, fête de Saint-Laurent, de l’an 1519, la Vierge Marie, accompagnée de saint Michel l’archange et de saint Bernard, apparut dans les champs à un homme très pieux, nommé Jean de la Baume, et lui commanda de dire, de sa part, au clergé et à la communauté de Cotignac, qu’ils allassent, en procession, sur le mont Verdaille, et qu’ils y bâtissent une église, sous le nom de Notre Dame de Grâces pour autant qu’Elle voulait faire plusieurs grâces et faveurs à ceux qui l’invoqueraient en ce lieu. »
Arrêtons-nous un instant pour tirer les leçons de ces deux apparitions. Elles sont brèves, discrètes, mais d’une grande signification. Notre-Dame apparaît à un humble et pieux berger dont on ne connaît presque rien de la vie, sur une colline boisée d’un village chrétien. Village français aussi, depuis peu. La Provence fait partie du royaume de France depuis 1486. Les paroles qui sortent de la bouche de la Vierge sont brèves, mais ressemblent beaucoup à certaines autres qu’Elle dira plus tard à la rue du Bac, à Lourdes, à Fatima : «construisez une chapelle, venez en procession, je veux répandre des grâces, je suis Notre Dame de Grâces». Il faut mesurer la portée de ces faits et de ces paroles !
Il nous semble que la raison principale de ces apparitions est de confirmer l’idée, prêchée par tant de saints déjà, que la Mère de Dieu est médiatrice de toutes grâces. «Telle est la volonté de Celui qui a voulu que nous ayons tout par Marie», prêchait saint Bernard.
A Cotignac, cette idée s’impose. La Sainte Vierge descend du Ciel pour affirmer son privilège : « Je suis Notre Dame de Grâces ». On entend aujourd’hui de la bouche de certains prédicateurs qu’il est important qu’à Cotignac la Vierge Marie apparaisse avec Jésus dans les bras pour montrer qu’Elle ne fait que répandre les grâces de son Fils, seul Médiateur. Certes, mais c’est cantonner la Vierge Marie au simple rôle de passeur, car Elle intercède pour nous, en vérité. Ses prières et ses pleurs influencent les décisions de son Fils. « Depuis le temps que je souffre pour vous autres! Si je veux que mon Fils ne vous abandonne pas, je suis chargée de le prier sans cesse » dira-t-Elle aux enfants de La Salette. Bien plus, Elle prend l’initiative de nous sauver, Elle exerce sa volonté : « pour autant qu’Elle voulait faire plusieurs grâces et faveurs à ceux qui l’invoqueraient en ce lieu », dit-Elle à Jean de la Baume. « La Vierge Marie est une personne, elle a un Cœur. Dans le Ciel, elle prend des décisions particulières, distinctes de celles de son Fils. Elle est bien femme avec toute sa liberté, son affectivité, ses élans de tendresse, ses initiatives de dévouement. Elle est véritablement la Mère et la Médiatrice universelle. Elle est à la droite de Dieu, mais elle peut être ailleurs et partout où elle se manifeste. Elle nous apprend qu’elle est capable d’ubiquité. Elle fait attention à tous. Pour ce faire, Elle est là où est Jésus, même dans tous les tabernacles du monde, et elle agit auprès de lui, avec lui, selon son Cœur à elle, répondant à son Cœur à lui ».
Médiatrice de toutes grâces, manifestant sa volonté, à Cotignac, Elle est reine, Elle domine, Elle attend qu’on vienne à ses pieds en corps constitués demander ses faveurs.
Les apparitions de Cotignac préparent véritablement les esprits aux apparitions qui suivront, du Laus à Fatima, où il sera révélé que la Vierge Marie doit occuper la première place.
L’histoire nous fournit une autre raison. En 1519, Luther vient de rendre publique sa révolte reposant sur sa théorie effrayante du cacangile et de la justification extrinsèque : l’homme est péché quoi qu’il fasse, voué à la damnation, mais « par une décision de sa puissance absolue, Dieu considère comme justes ceux qu’il veut, qu’il prédestine et sauve de la damnation sans pour autant les purifier ni les sanctifier » (CRC n° 94, juillet 1975, p. 7). Il suffit au pécheur de croire pour être sauvé.
Pour Luther, plus besoin de sacrements, de clergé, ni de Pape. Plus de chapelle, ni de dévotion, de bonnes œuvres, ni de procession. Pas d’intercesseurs au Ciel, ni de Vierge Marie, puisque le salut des âmes est à l’initiative de Dieu seul.
Or, tout à Cotignac, tant dans les détails des apparitions que dans la réaction des fidèles, constitue un cinglant démenti aux thèses de Luther: le nom même de Notre Dame de Grâces, l’apparition de saint Bernard modèle admirable de vie religieuse et grand dévot de la Vierge Marie, celle de saint Michel appelant au combat contre la révolte, celle de sainte Catherine débattant des dogmes avec les philosophes païens, les processions en paroisses, la découverte des reliques, les miracles, la construction d’une chapelle, la bulle du Pape autorisant les pèlerinages et accordant des indulgences, tout. Et le Ciel répond, les grâces abondent, grâces spirituelles et aussi temporelles comme la soumission des villageois à leur seigneur et la libéralité de ce dernier pour ses sujets, la protection contre les épidémies et la défense, par les armes, de cette Chrétienté seigneuriale contre les ennemis extérieurs et les armées hérétiques. Quelle merveille catholique!
Et puis, l’apparition de Notre-Dame entourée de saints, n’est-elle pas à rapprocher de celle de saint Michel, moins de cent ans plus tôt, accompagné lui aussi de saints, sainte Catherine et sainte Marguerite ? Saint Michel était venu pour qu’en nom Dieu Jeanne mène sacrer le Dauphin à Reims et sauve la France. A Cotignac, Notre-Dame vient en personne avec saint Michel, sainte Catherine, pour sauver la France d’une invasion bien pire que l’Anglais, celle de l’hérésie protestante qui partout provoque la révolution. Oui, en 1519, Notre-Dame vient pour protéger la France, pour sauver la couronne, en péril entre les mains de François Ier et de sa bru Catherine. En un mot, Elle vient gagner sa couronne à Elle qu’Elle obtiendra en 1638!
Est-ce que je demande à Marie les grâces qu’elle veut me donner ?
Mère de la divine Grâce, dans votre apparition au Mont Verdaille, vous nous avez invités à solliciter vos faveurs. Nous accourons avec confiance implorer votre secours. Accordez aux justes la persévérance, aux âmes tristes la consolation, aux cœurs abattus le courage et la confiance, aux malades la santé, aux pêcheurs le repentir et le pardon, aux âmes du purgatoire soulagement et délivrance, à chacun de nous votre maternelle protection. Nous implorons surtout votre assistance à l’heure de notre mort. Soyez notre avocate au jugement de Dieu. Nous voulons au ciel vous dire éternellement notre reconnaissance. Notre Dame de Grâces, priez pour nous.
Publié le 28 octobre 2020
Année 2020-Homélie à l’occasion de la présence de la statue de Notre Dame de Grâces de Cotignac dans la paroisse Saint-Laurent (JGA).
La Vierge Marie est une personne, elle a un Cœur. Dans le Ciel, elle prend des décisions particulières, distinctes de celles de son Fils. Elle est bien femme avec toute sa liberté, son affectivité, ses élans de tendresse, ses initiatives de dévouement. Elle est véritablement la Mère et la Médiatrice universelle.
Source : https://crc-resurrection.org/liens-utiles/archives/il-est-ressuscite/n-202-octobre-2019/cinquieme-centenaire-des-apparitions-de-notre-dame-de-graces-a-cotignac.html
Il y a cinq cents ans, Notre-Dame apparaissait à Jean de la Baume, bûcheron de Cotignac, au mont Verdaille, en Provence.
Il n’y a plus de traces écrites du récit original du voyant. Toutes ont été détruites à la Révolution. Mais des sources de seconde main, des plus autorisées, ont été conservées.
Le célèbre historien Honoré Bouche écrit dans son Histoire de la Provence parue en 1660: « Le 10 août 1519, fête de Saint-Laurent, de l’an 1519, la Vierge Marie, accompagnée de saint Michel l’archange et de saint Bernard, apparut dans les champs à un homme très pieux, nommé Jean de la Baume, et lui commanda de dire, de sa part, au clergé et à la communauté de Cotignac, qu’ils allassent, en procession, sur le mont Verdaille, et qu’ils y bâtissent une église, sous le nom de Notre Dame de Grâces pour autant qu’Elle voulait faire plusieurs grâces et faveurs à ceux qui l’invoqueraient en ce lieu. »
Arrêtons-nous un instant pour tirer les leçons de ces deux apparitions. Elles sont brèves, discrètes, mais d’une grande signification. Notre-Dame apparaît à un humble et pieux berger dont on ne connaît presque rien de la vie, sur une colline boisée d’un village chrétien. Village français aussi, depuis peu. La Provence fait partie du royaume de France depuis 1486. Les paroles qui sortent de la bouche de la Vierge sont brèves, mais ressemblent beaucoup à certaines autres qu’Elle dira plus tard à la rue du Bac, à Lourdes, à Fatima : «construisez une chapelle, venez en procession, je veux répandre des grâces, je suis Notre Dame de Grâces». Il faut mesurer la portée de ces faits et de ces paroles !
Il nous semble que la raison principale de ces apparitions est de confirmer l’idée, prêchée par tant de saints déjà, que la Mère de Dieu est médiatrice de toutes grâces. «Telle est la volonté de Celui qui a voulu que nous ayons tout par Marie», prêchait saint Bernard.
A Cotignac, cette idée s’impose. La Sainte Vierge descend du Ciel pour affirmer son privilège : « Je suis Notre Dame de Grâces ». On entend aujourd’hui de la bouche de certains prédicateurs qu’il est important qu’à Cotignac la Vierge Marie apparaisse avec Jésus dans les bras pour montrer qu’Elle ne fait que répandre les grâces de son Fils, seul Médiateur. Certes, mais c’est cantonner la Vierge Marie au simple rôle de passeur, car Elle intercède pour nous, en vérité. Ses prières et ses pleurs influencent les décisions de son Fils. « Depuis le temps que je souffre pour vous autres! Si je veux que mon Fils ne vous abandonne pas, je suis chargée de le prier sans cesse » dira-t-Elle aux enfants de La Salette. Bien plus, Elle prend l’initiative de nous sauver, Elle exerce sa volonté : « pour autant qu’Elle voulait faire plusieurs grâces et faveurs à ceux qui l’invoqueraient en ce lieu », dit-Elle à Jean de la Baume. « La Vierge Marie est une personne, elle a un Cœur. Dans le Ciel, elle prend des décisions particulières, distinctes de celles de son Fils. Elle est bien femme avec toute sa liberté, son affectivité, ses élans de tendresse, ses initiatives de dévouement. Elle est véritablement la Mère et la Médiatrice universelle. Elle est à la droite de Dieu, mais elle peut être ailleurs et partout où elle se manifeste. Elle nous apprend qu’elle est capable d’ubiquité. Elle fait attention à tous. Pour ce faire, Elle est là où est Jésus, même dans tous les tabernacles du monde, et elle agit auprès de lui, avec lui, selon son Cœur à elle, répondant à son Cœur à lui ».
Médiatrice de toutes grâces, manifestant sa volonté, à Cotignac, Elle est reine, Elle domine, Elle attend qu’on vienne à ses pieds en corps constitués demander ses faveurs.
Les apparitions de Cotignac préparent véritablement les esprits aux apparitions qui suivront, du Laus à Fatima, où il sera révélé que la Vierge Marie doit occuper la première place.
L’histoire nous fournit une autre raison. En 1519, Luther vient de rendre publique sa révolte reposant sur sa théorie effrayante du cacangile et de la justification extrinsèque : l’homme est péché quoi qu’il fasse, voué à la damnation, mais « par une décision de sa puissance absolue, Dieu considère comme justes ceux qu’il veut, qu’il prédestine et sauve de la damnation sans pour autant les purifier ni les sanctifier » (CRC n° 94, juillet 1975, p. 7). Il suffit au pécheur de croire pour être sauvé.
Pour Luther, plus besoin de sacrements, de clergé, ni de Pape. Plus de chapelle, ni de dévotion, de bonnes œuvres, ni de procession. Pas d’intercesseurs au Ciel, ni de Vierge Marie, puisque le salut des âmes est à l’initiative de Dieu seul.
Or, tout à Cotignac, tant dans les détails des apparitions que dans la réaction des fidèles, constitue un cinglant démenti aux thèses de Luther: le nom même de Notre Dame de Grâces, l’apparition de saint Bernard modèle admirable de vie religieuse et grand dévot de la Vierge Marie, celle de saint Michel appelant au combat contre la révolte, celle de sainte Catherine débattant des dogmes avec les philosophes païens, les processions en paroisses, la découverte des reliques, les miracles, la construction d’une chapelle, la bulle du Pape autorisant les pèlerinages et accordant des indulgences, tout. Et le Ciel répond, les grâces abondent, grâces spirituelles et aussi temporelles comme la soumission des villageois à leur seigneur et la libéralité de ce dernier pour ses sujets, la protection contre les épidémies et la défense, par les armes, de cette Chrétienté seigneuriale contre les ennemis extérieurs et les armées hérétiques. Quelle merveille catholique!
Et puis, l’apparition de Notre-Dame entourée de saints, n’est-elle pas à rapprocher de celle de saint Michel, moins de cent ans plus tôt, accompagné lui aussi de saints, sainte Catherine et sainte Marguerite ? Saint Michel était venu pour qu’en nom Dieu Jeanne mène sacrer le Dauphin à Reims et sauve la France. A Cotignac, Notre-Dame vient en personne avec saint Michel, sainte Catherine, pour sauver la France d’une invasion bien pire que l’Anglais, celle de l’hérésie protestante qui partout provoque la révolution. Oui, en 1519, Notre-Dame vient pour protéger la France, pour sauver la couronne, en péril entre les mains de François Ier et de sa bru Catherine. En un mot, Elle vient gagner sa couronne à Elle qu’Elle obtiendra en 1638!
Est-ce que je demande à Marie les grâces qu’elle veut me donner ?
Mère de la divine Grâce, dans votre apparition au Mont Verdaille, vous nous avez invités à solliciter vos faveurs. Nous accourons avec confiance implorer votre secours. Accordez aux justes la persévérance, aux âmes tristes la consolation, aux cœurs abattus le courage et la confiance, aux malades la santé, aux pêcheurs le repentir et le pardon, aux âmes du purgatoire soulagement et délivrance, à chacun de nous votre maternelle protection. Nous implorons surtout votre assistance à l’heure de notre mort. Soyez notre avocate au jugement de Dieu. Nous voulons au ciel vous dire éternellement notre reconnaissance. Notre Dame de Grâces, priez pour nous.
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Publié le 28 octobre 2020