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Année 2019-Homélie pour le 4ème dimanche de l’Avent (JGA)

Subvenir aux besoins matériels de l’Église


En suivant le programme établi pour les prédications du temps de l’Avent, nous parlerons aujourd’hui du cinquième et dernier commandement ou précepte de l’Eglise : Les fidèles sont tenus par l’obligation de subvenir aux besoins de l’Eglise.
Le Code de Droit Canonique explicite l’enseignement du Catéchisme: «Les fidèles sont tenus par l’obligation de subvenir aux besoins de l’Eglise afin qu’elle dispose de ce qui est nécessaire au culte divin, aux œuvres d’apostolat et de charité et à l’honnête subsistance de ses ministres chacun selon ses possibilités».

Le droit de l’Eglise à la propriété et à l’usage de biens temporels.

Avant de pénétrer dans le cœur du sujet, il convient de reconnaitre le droit inné de l’Eglise à posséder des biens temporels pour la réalisation de sa mission, sans lequel on voit mal la raison pour laquelle celle-ci serait justifiée à demander un soutien financier à ses fidèles. L’Eglise «se sert d’instruments temporels dans la mesure où sa propre mission le demande». Ce principe assez évident, réaffirmé au IIe Concile du Vatican, découle de la nature de l’Eglise qui constitue «une seule réalité complexe, faite d’un double élément humain et divin». L’ecclésiologie propose à cet égard une analogie avec le mystère de l’Incarnation du Verbe. L’impérieuse nécessité de moyens matériels pour réaliser la mission de salut incombant à la communauté des fidèles se reflète déjà dans la praxis de l’Eglise primitive, notamment dans le témoignage des premiers chrétiens, qui venaient déposer leurs revenus aux pieds des apôtres (Ac 4, 34-35).

«Les fidèles sont tenus par l’obligation…».
Nous pouvons dire que nous sommes en présence d’un devoir de nature principalement morale parce qu’aucune sanction n’est prévue. Il est fait appel à la conscience des croyants. Cette condition de croyant fait que, pour eux, ce n’est pas uniquement un devoir, mais aussi un honneur. L’esprit du droit canonique, surtout après Vatican II, fait largement appel au sens de la responsabilité des fidèles et prône leur collaboration libre et volontaire.

«(…) afin qu’elle dispose de ce qui est nécessaire au culte divin, aux œuvres d’apostolat et de charité et à l’honnête subsistance de ses ministres».
La fin cultuelle englobe la construction des lieux de culte nécessaires ainsi que leur conservation en bon état, la dotation de vases sacrés, objets et ornements liturgiques, les locaux annexes et dépendances que requiert l’organisation des actes du culte, etc. De même, la rétribution du clergé ne se borne pas à couvrir les frais de logement, nourriture, blanchissage, etc. mais s’étend aussi, par exemple, aux moyens nécessaires à sa formation spirituelle, culturelle et théologique… Quant aux œuvres de charité et d’apostolat, elles donnent lieu à une gamme presque infinie de possibilités.

Parmi les différentes finalités ecclésiales justifiant la possession de moyens (culte public, honnête subsistance des ministres, et œuvres de charité et d’apostolat), la rémunération des ministres occupe une place de choix. Il s’agit d’une obligation de justice. Ceux qui bénéficient du ministère des pasteurs sacrés sont tenus de pourvoir à l’aide matérielle dont ils ont besoin pour vivre. Des textes de l’Ecriture autorisent à parler à leur égard d’un véritable droit des ministres. Citons-en deux parmi les plus représentatifs: «l’ouvrier mérite son salaire» (Lc 10,7) et «le Seigneur a prescrit à ceux qui annoncent l’Evangile de vivre de l’Evangile» (1 Cor 9, 14). Il semble tout à fait logique que ceux qui travaillent dans la Vigne du Seigneur soient déchargés de soucis matériels et financiers excessifs qui risqueraient d’handicaper la qualité et la quantité de leur service pastoral.

La paroisse d’Ollioules.
Concrètement quels sont les moyens financiers de notre Paroisse d’ Ollioules ?

La subsistance des ministres est assurée par :
Le denier du culte: Dans notre diocèse de Toulon le denier finance l’action des 220 prêtres en activité, en leur accordant une rémunération modeste (450 € par mois), une couverture sociale (680 € par mois) et, pour 33 prêtres âgés à la retraite, un complément de revenus. Il finance aussi les 25 salariés laïcs (en équivalent temps plein) au service de l’Eglise du Var : secrétariat, comptabilité, communication, administration, informatique.
Les offrandes des messes : quand un fidèle demande qu’une messe soit dite pour une de ses intentions l’Eglise lui demande de faire un don (pour notre diocèse le don suggéré est de 17€), non pour payer la messe qui n’a pas de prix mais pour aider à faire vivre le prêtre qui dit la messe.

Le culte public est assuré par :
– La quête qui paie l’entretien, le chauffage, l’électricité… de la paroisse.
– Les casuels pour un baptême, un mariage ou des obsèques, qui financent l’entretien des locaux de la paroisse, les frais quotidiens comme les livrets de chant, les photocopies, l’encens, vin de Messe…

Les œuvres de charité et d’apostolat sont assurés par :
Les dons concrets, qui financent les projets et actions de la paroisse.

Ayant dit tout cela je voudrais finir cette homélie, dans laquelle nous avons parlé de l’Eglise et du devoir de tout chrétien de lui venir en aide avec les paroles de Notre Seigneur recueillies par l’évangéliste saint Mathieu (6, 24-34) :

«Nul ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent. C’est pourquoi je vous dis : ne vous souciez pas, pour votre vie, de ce que vous mangerez, ni, pour votre corps, de quoi vous le vêtirez. La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que les vêtements ? Regardez les oiseaux du ciel : ils ne font ni semailles ni moisson, ils n’amassent pas dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Vous-mêmes, ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? Qui d’entre vous, en se faisant du souci, peut ajouter une coudée à la longueur de sa vie ? Et au sujet des vêtements, pourquoi se faire tant de souci ? Observez comment poussent les lis des champs : ils ne travaillent pas, ils ne filent pas. Or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n’était pas habillé comme l’un d’entre eux. Si Dieu donne un tel vêtement à l’herbe des champs, qui est là aujourd’hui, et qui demain sera jetée au feu, ne fera-t-il pas bien davantage pour vous, hommes de peu de foi ? Ne vous faites donc pas tant de souci ; ne dites pas : “Qu’allons-nous manger ?” ou bien : “Qu’allons-nous boire ?” ou encore : “Avec quoi nous habiller ?” Tout cela, les païens le recherchent. Mais votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît. Ne vous faites pas de souci pour demain : demain aura souci de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine».

Ainsi soit-il.

 

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