Veiller.
L’Avent est un temps d’attente ardente du Seigneur Jésus. Si nous aimons le Seigneur, nous l’attendons avec un vif désir, veillant.
Demandons au Seigneur de susciter en nous cette vive attente et de la faire grandir.
« Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient »… « Tenez-vous donc prêts, vous aussi: c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra ».
Voici un des grands préceptes du Seigneur. De cette manière Jésus nous met en garde contre tout manque d’attention à la volonté de Dieu, en nous recommandant de nous tenir prêts pour sa venue, car il doit venir.
« Comme il en fut aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il lors de la venue du Fils de l’homme ». Dieu avait annoncé la fin mais personne n’y croyait. A part Noé et sa famille, tout le reste a continué sa vie comme d’habitude sans se préparer à la fin. « On mangeait et on buvait, on prenait femme et on prenait mari »… des choses normales mais sans se préparer à la fin. Leur intention n’était pas droite, l’accomplissement de la volonté de Dieu n’était leur but. Et le déluge arriva et la perte avec lui pour tous ceux qui n’étaient pas prêts, malgré les avertissements de Dieu.
« Comme il en fut aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il lors de la venue du Fils de l’homme ». C’est-à-dire que nous nous retrouvons dans la même situation, puisque au dire de l’apôtre, la fin approche, et avec elle la venue du Fils de l’homme, le second avènement de Jésus.
En nous appelant à toujours veiller Jésus emploie encore d’autres images : « Tenez vos reins ceints et vos lampes allumées » (Lc 12,35). Et saint Grégoire de Nysse commente: « La lumière qui éblouit nos yeux chasse le sommeil; la ceinture qui enserre nos reins tient notre corps en alerte; elle exprime un effort qui ne tolère aucune torpeur.
Que le sens de cette image est clair ! Ceindre ses reins de tempérance, c’est vivre dans la lumière d’une conscience pure. La lampe allumée de la franchise éclaire le visage, fait éclater la vérité, tient l’âme en éveil, la rend imperméable à la fausseté et étrangère à la futilité de nos pauvres songes. Vivons donc selon l’exigence du Christ et nous partagerons la vie des anges », eux qui se tiennent prêts en présence de Dieu.
Dans la seconde lecture, saint Paul ne nous enseigne pas autre chose. Il dit aux chrétiens de Rome : « C’est le moment, l’heure est venue de sortir de votre sommeil. Car le salut est plus près de nous, maintenant qu’à l’époque où nous sommes devenus croyants ». C’est-à-dire qu’à mesure que le temps avance le second avènement de notre Seigneur approche.
Il est urgent de se réveiller, de sortir du sommeil : non pas du sommeil physique, mais du sommeil spirituel, sommeil causé par nos péchés, par notre tiédeur dans le service de Dieu. En ce début de l’Avent, l’Eglise veut nous rendre conscients de la nécessité dans laquelle nous nous trouvons de sortir de notre torpeur spirituelle. « Honneur, richesse, puissance, grandeur, plaisir, succès, profit ou prestige »…, nous dit saint Grégoire de Nysse, « voilà la torpeur et la somnolence qui rivent les hommes à l’erreur et à la perte».
Nous ne devons pas nous laisser envahir et submerger par les préoccupations matérielles, mais nous devons regarder beaucoup plus haut. Il est certes nécessaire de penser aux choses matérielles, mais cette préoccupation ne doit pas nous dominer. Nous devons demeurer concentrés sur l’unique nécessaire à notre vie: à savoir, être unis au Christ pour accomplir la volonté de Dieu avec l’aide de sa grâce.
Saint Paul affirme : « Rejetons les activités des ténèbres, revêtons nous pour le combat de la lumière ». Dans la première lecture, le prophète Isaïe disait : « Venez, famille de Jacob, marchons à la lumière du Seigneur », ce qui revient à nous inviter à « revêtir le Seigneur Jésus », à ne pas subir la chair et suivre ses désirs.
L’apôtre utilise ensuite l’image de la nuit et du jour. Les œuvres des ténèbres sont celles dont on ne peut se flatter publiquement (à moins de devenir fou, de perdre la tête, chose qu’on voit malheureusement de plus en plus souvent) et qui sont accomplies dans la dissimulation. Elles sont en fait les excès de toute sorte, de tous genres : ripailles, beuveries, orgies et débauches, disputes et jalousies. Toutes ces choses n’ont aucune fécondité, mais, bien au contraire, sont source de grands dommages en cette vie et de la condamnation éternelle dans l’autre.
Si, en revanche, nous nous revêtons des armes de la lumière, nous accomplissons ce que l’Esprit Saint nous suggère. Et l’Esprit Saint nous oriente toujours vers l’accomplissement de la justice. Justice qu’on peut exprimer différemment : « aimer Dieu au-dessus de tout et son prochain comme soi-même » ; « chercher d’abord le royaume de Dieu et sa justice » ; « Dieu premier servi ».
Ou comme nous indique encore saint Paul : « Nous revêtir de Jésus ». Cela signifie faire tout types de bonnes œuvres avec l’assistance de sa grâce. Comme l’exposent les saints docteurs, le divin Sauveur, par ses exemples, ses mérites, son esprit, doit être comme un vêtement intime et surnaturel pour notre âme, et il faut que celle-ci revive, pour ainsi dire, Jésus et continue d’une façon mystique sur la terre son incarnation et sa vie très sainte, à la gloire du Père.
Saint Paul continue : « La nuit est bientôt finie, le jour est tout proche ». L’Avent est un temps d’attente ardente du Seigneur Jésus. Si nous aimons le Seigneur, nous l’attendons avec un vif désir, veillant.
Demandons au Seigneur de susciter en nous cette vive attente et de la faire grandir, en accompagnant notre Sainte Mère dans le souvenir de l’attente de son premier avènement la nuit sainte de Noël.