Jésus est en chemin vers la Croix, vers le moment de l’amour qui se donne. Notre procession d’aujourd’hui en veut être l’image… C’est le chemin auquel Jésus nous invite.
La liturgie de ce jour se compose de deux parties: d’une part, la bénédiction et la procession des Rameaux, tout empreinte de joie, où l’Eglise se revêt d’ornements rouges en l’honneur du Christ-Roi; d’autre part, la messe et le chant de la Passion, empreinte de tristesse, où l’Église nous montre l’image douloureuse de notre Sauveur souffrant.
Jésus est notre Roi et notre maitre, dans son triomphe comme dans son humiliation. Ainsi, en rendant cet hommage public à son divin Epoux et à son Roi, l’Eglise veut : affermir notre foi en la divinité du Christ, avant de le contempler écrasé sous la Croix et les insultes ; nous rappeler qu’il est entré volontairement dans sa Passion, en se livrant librement à ses persécuteurs, par amour pour nous et pour notre salut.
Cette cérémonie nous vient de Jérusalem. Dès le IV siècle, on y lisait le passage d’évangile qui raconte l’entrée triomphale de Jésus ; suivait une procession qui partait du mont des Oliviers et rejoignait la ville sainte, accompagnée de la foule portant des rameaux et chantant des hymnes et des anciennes. Rome adopta cet usage vers le IXe siècle, en y ajoutant la bénédiction des Rameaux.
Si nous acclamons le Christ comme Messie, Fils de David et Fils de Dieu, il ne s’agit pas d’une simple commémoration; par cette cérémonie, nous voulons exprimer notre attachement à Jésus, notre désir d’être au nombre de ses disciples fidèles et de l’accompagner dans sa Passion. C’est donc un véritable drame sacré, dans lequel nous ne sommes pas seulement spectateurs, mais acteurs. La Résurrection réalise toutes les promesses divines en notre faveur : par sa mort, le Christ nous libère du péché et de la mort ; par sa Résurrection, il nous ouvre l’accès à une nouvelle vie, celle de la grâce, qui nous rend fils adoptifs de Dieu. «Jésus est en chemin vers la Croix, vers le moment de l’amour qui se donne. Notre procession d’aujourd’hui en veut être l’image… C’est le chemin auquel Jésus nous invite » (Benoit XVI).
Les rameaux bénits sont des sacramentaux qui empêchent le démon de nuire à ceux qui les conservent avec foi. Ils signifient trois choses : les bonnes oeuvres que nous portons en allant à Jésus ; une annonce de la victoire du Christ sur le prince de la mort et un signe d’espérance pour nous, et un stimulant à combattre courageusement dans toutes nos épreuves.
Cette semaine est la « grande semaine » ou « Semaine Sainte » parce que nous revivons en ces jours les plus grands mystères de notre foi : la Passion et la Résurrection de Notre-Seigneur. La semaine écoulée nous a aidés à comprendre la souffrance intérieure de Jésus, rejeté par son peuple et par nous-mêmes ; celle qui commence va mettre au premier plan le drame sanglant de la Croix.
Vivons cette semaine avec un grand esprit de foi et sans respect humain. Lisons et méditons les textes de la liturgie, pour revivre spirituellement les événements de notre salut et nous unir au Christ mort et ressuscité ; c’est lui qui nous sanctifiera et nous comblera de ses grâces. C’est surtout en recevant les sacrements de pénitence et d’eucharistie que notre âme en tirera les meilleurs fruits.
Prière
«Seigneur Jésus, que votre visage apparaisse glorieux ou humilié, toujours on y voit luire la sagesse. De votre visage rayonne l’éclat de la lumière éternelle. Que brille toujours sur nous Seigneur, la lumière de votre visage, dans les tristesses comme dans les joies » . (Bienheureux Guerric d’Igny).